Une grave crise humanitaire envahit la bande de Gaza à cause de la fermeture de ses passages frontaliers.

Entre le 13 et le 19 novembre, les forces d’occupation israéliennes de la Palestine ont :

  assassiné 4 Palestiniens dans la bande de Gaza ;
  blessé 6 Palestiniens, dont un mineur, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ;
  simulé des raids aériens contre la bande de Gaza ;
  arrêté 44 civils palestiniens, dont 2 mineurs, en Cisjordanie ;
  arrêtés 4 civils palestiniens, dont 3 mineurs, sur les check-points de Cisjordanie ;
  arrêtés 15 pêcheurs palestiniens et 3 militants internationaux solidaires de la Palestine alors qu’ils naviguaient en face la bande de Gaza ;
  poursuivi la construction du mur d’apartheid, déclaré illégal par la Cour internationale de Justice, à l’intérieur de la Cisjordanie ;
  confisqué 22 dunums (2,2 ha) de terres agricoles dans le sud d’Hébron ;
  poursuivi la judaïsation de Jérusalem ;
  démoli 2 maisons et confisqué un mobile home à Jérusalem ;
  poursuivi la judaïsation du quartier Sheikh Jarrah au profit des groupes juifs extrémistes ;
  poursuivi les activités coloniales en Cisjordanie où les colons se sont montrés encore agressifs contre les Palestiniens et leurs biens ;
  maintenu un siège total des Territoires occupés et ont isolé la bande de Gaza du monde extérieur.

La bande de Gaza souffre d’une grave crise humanitaire.

http://www.pchrgaza.org
Rapport complet sur : http://www.pchrgaza.org/files/W_rep...

Un Palestinien au milieu des bouteilles de gaz vides, dans une station service
au sud de la bande de Gaza.

Partie Bande de Gaza

Dimanche 16 novembre

 08h30 : L’aviation des FOI tire un missile sur 4 membres des brigades Sah el Din, le bras armé des comités de résistance populaire à Al hojaheia banlieue de Gaza ville. Talal Hussein al-’Aaidi, 25 ans, Mohammed Hamdallah Hassouna, 22 ans, Bassem Baker al-Ghuf, 21 ans et Ahmed Raid al-Hilu, 22 ans sont tués.

Lundi 17 novembre

 07h45 : L’aviation des FOI tire un missile sur un groupe de résistants regroupé à proximité d’un manège à l’ouest de Beit Lahiya. 2 d’entre eux sont blessés d’éclats à travzers le corps.

Mardi 18 novembre

 09h30 : Les FOI pénètrent à 300 mètres dans al Shoukka village à l’est de Rafah sous la protection de l’aviation pour niveler des terres déjà défoncées. Elles se retirent deux heures plus tard.

 10h00 : les forces navales des FOI arraisonnent trois bateaux de pêche à bord desquels il y a 15 pêcheurs palestiniens et 3 internationaux alors qu’ils avaient appareillé du camp de Nusseirat au centre de la bande de gaza. Les 18 hommes sont arrêtés et relâchés le lendemain.
2 heures plus tard les vedettes israéliennes saisissent les 3 bateaux de pêche et les remorquent sur un port israélien.

La situation aux postes frontière

Sur les 6 postes frontière seul celui de Rafah et celui de Erez Beit hanoun ont laissé filtrer quelque denrée et quelques personnes. Sofa au N.E de Rafah entièrement verrouillé.

Kar abu Salam au S.E. de Rafah entre ouvert le lundi 17 pour laisser entrer 15 containers de produits alimentaires frais et congelés et 18 containeurs d’assistance humanitaire.

Le poste de Al Mentar - Karni à l’est de Gaza ville n’a laissé rentrer aucune céréale en conséquence la
plupart des meuneries et des boulangeries ont interrompu toute activité

Au poste de Rafah international

Nahal Ouz, par où transitent les carburants et les fiouls est fermé depuis le 12 novembre empêchant ainsi la centrale électrique de fonctionner. Elle assurait le tiers des besoins en consommation électrique.

Beit Hanoun (Erez)

Traduction pour la partie Bande de Gaza : Jacques Salles pour Palestine 33

Des chauffeurs de camions attendent l’ouverture de Kerem Shalom, le 17 novembre (AP)

Partie Cisjordanie

1 - Incursions dans les villes, villages et camps des Palestiniens et agressions contre leur personne et leurs biens

Cette semaine, au moins 30 incursions ont eu lieu dans les communautés palestiniennes par les forces d’occupation israéliennes (FOI) au cours desquelles elles ont arrêté 44 civils palestiniens dont 2 mineurs. Le nombre de Palestiniens arrêtés en Cisordanie depuis le début de l’année est porté à 2 184.

La presque totalité des incursions armées ont eu lieu en pleine nuit. De même que presque toutes les arrestations touchent des Palestiniens dans la vingtaine d’années et moins. Naplouse et le camp de réfugiés de Balata ont été particulièrement ciblés cette semaine.

Jeudi, 13 novembre 2008

Région de Naplouse : l’armée pénètre dans la ville de Naplouse et le camp de réfugiés voisin de Balata, aucune arrestation n’est rapportée.

Ramallah : camp de réfugiés d’al-Jalazoun, au nord de la cité, fouille minutieuse de la maison du directeur de l’agence locale de la télévision Watan, Mo’ammar ?Orabi.

Vendredi, 14 novembre

Bethléhem : village de Taqqou, au sud-est, fouille de nombreuses maisons.

Jénine : village de Zabbouba (arrestation d’un jeune Palestinien). Village d’al-Taybeh.

Ce jour, vers 11h, des Palestiniens des villages du sud de Jénine et du nord-ouest de Naplouse avec des militants internationaux ont organisé une manifestation non-violente qui s’est dirigée vers la colonie Homesh, colonie qui fut évacuée en 2005. Les troupes d’occupation positionnées à l’entrée de la colonie ont lancé des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur les manifestants. Un Palestinien a été blessé d’un éclat à la jambe gauche.

Samedi, 15 novembre

Hébron : village d’al-Zahiriya et à Yatta, au sud d’Hébron.

Naplouse : Cité et camp de Balata.

Bethléhem : village d’al- ?Obaidiya, fouille de la maison de Ra’fat Khaled Rabai’a, 23 ans (son arrestation).

Dimanche, 16 novembre

Jénine : ville et camp de réfugiés. Village de Toura (une arrestation, 19 ans).

Lundi, 17 novembre

Naplouse : cité et camp de Balata (une arrestation, 22 ans). Village d’ ?Assira.

Jénine : village de Bourqin (4 arrestations, 18 à 24 ans). (c’est de ce village qu’est le jeune arrêté au poste frontalier d’Al-Karama sur la frontière avec la Jordanie le 16 novembre).

Hébron : village de Beit Ummar (2 arrestations dont un mineur, 17 et 18 ans). Village d’al-Hawouz (une arrestation, 19 ans).

Bethléhem : village de Taqqou et village d’al-Ma’sara.

Mardi, 18 novembre

Naplouse : ville et camp de Balata, Beit Furik, Beit Dajan.
Hébron : camp de réfugiés d’al-Fawar (arrestation de 16 jeunes Palestiniens : 18 à 24 ans). Beit Ummar (une arrestation, 16 ans).

Mercredi, 19 novembre

Bethléhem : village de Taqqou (5 arrestations, 18 à 27 ans).

Salfit : village d’al-Zawia (4 arrestations, 19 à 21 ans).

Ramallah : cité de Ramallah, fouille de la maison de Mohammed Amjad Farroukh (son arrestation, 18 ans).

Naplouse : ville et camp de Balata (3 arrestations).

Arrestation du mineur sur le check-point de Beit Iba, près de Naplouse,
le 18 novembre (AP).

2- Maintien du siège sur les TPO

Environ 630 barrages sont dispersés sur les routes de Cisjordanie, gardés ou non par l’armée. En outre, quelque 60 à 80 barrages mobiles sont installés de façon impromptue chaque semaine.

En Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, il y a autour de 500 km de routes où les déplacements des Palestiniens sont restreints, voire interdits. Un tiers de la Cisjordanie est devenue inaccessible aux Palestiniens sans un permis spécial délivré par l’occupant, permis extrêmement difficile à obtenir.

Au moins 65% des routes qui mènent aux 18 communautés palestiniennes de Cisjordanie ont été fermées ou totalement contrôlées par les FOI (soit 47 routes sur 72).

La Cisjordanie a connu, cette semaine encore, des restrictions graves à la liberté de déplacements de sa population palestinienne, notamment à Jérusalem. Un bouclage total a été ordonné lors de la fête juive de Sukkot.

Jérusalem : nombreuses contrôles pour empêcher les Palestiniens de rentrer ou de sortir de la ville, sur les check-points placés dans et autour de la cité. Ces restrictions à la liberté de mouvement sont renforcées le vendredi, car des milliers de Palestiniens veulent aller prier à la mosquée al-Aqsa. Ceux qui cherchent à contourner les barrages se font maltraités violemment. Ce comportement israélien est permanent.

Mardi soir, 11 novembre, l’armée postée au check-point Container, à Jérusalem-est, arrête un jeune Palestinien (21 ans).

Naplouse : les mêmes restrictions ont été maintenues. Le 13 novembre les contrôles ont été renforcés autour de Naplouse, ce qui veut dire des heures d’attente en plus pour les hommes, les femmes et les enfants. Le check-point de Shavi Shomoron a été fermé le 14. Le 15, des contrôles prolongés ont été imposés également sur le check-points de Za’tara et sur le check-point 17. Dimanche et lundi, toujours Za’atara, ainsi que Hawara et Beit Eiba.

Le lundi 17, à Huwara, arrestation de 2 mineurs palestiniens (non identifiés) ; le mardi 18, l’armée aurait, selon des témoins, emmené un jeune mineur, à Beit Eiba ; le même jour toujours à Beit Eiba, autre arrestation d’un mineur non identifié, sur l’accusation (non contrôlée) qu’il transportait des explosifs.

Tulkarem : mêmes restrictions. Le 13, fermeture du check-point de Wad al-Teen. Samedi, nouveau check-point à l’entrée de Deir al-Ghossoun pour contrôles d’identité, des bagages et des véhicules. Dimanche, check-point mobile à l’entrée du village de banlieue Shwaika, où l’armée stoppe et fouille tous les véhicules. Lundi, fermeture d’Eannab jusqu’à 9h.

Passage frontalier d’Al-Karama, avec la Jordanie, le 16 novembre : l’armée d’occupation arrête un jeune Palestinien (22 ans) du village de Bourquin à l’ouest de Jénine, qui se rendait en Jordanie.


3 - Construction du Mur d’annexion

La construction du mur d’annexion se poursuit en Cisjordanie. Une fois terminé, le mur s’étirera sur 724 km autour et à l’intérieur de la Cisjordanie, isolant encore davantage la population. 99% environ sont construits à l’intérieur même du territoire avec toujours plus de saisies de terres palestiniennes.

Les forces d’occupations continuent de harceler les manifestants qui protestent de façon non violente contre la construction du mur d’annexion notamment à Bil’in et Ni’lin, près de Ramallah.

Durant cette semaine, les FOI ont rendu une ordonnance militaire de confiscation de 22 dunums de terres agricoles, plantées d’oliviers et de légumes qui appartiennent à Mohammed Khalil Abu Qbaita, à Yatta, au sud d’Hébron. Ces terres volées vont servir à la construction d’une section du mur. Sur ces terres, il y avait aussi les tentes sous lesquelles vivaient les propriétaires.

Ni’lin et Bil’in : les manifestations du vendredi après-midi, après la prière, se sont tenues dans ces deux villages, comme chaque semaine. Comme chaque semaine, l’armée d’occupation a fait preuve de la même violence pour tenter de réprimer les manifestations. A Ni’lin, un jeune Palestinien (19 ans) a été blessé par une balle caoutchouc à la cuisse. A Bil’in, 2 Palestiniens (17 et 35 ans) ont été blessés, l’un à la tête, l’autre à la poitrine.

La tente de solidarité avec la famille de Fawzia Mohammed al-Kurd,
après la démolition de sa maison par l’occupant, à Jérusalem-Est (AP).

4 - Judaïsation de Jérusalem

Il est constaté une escalade dans les mesures arbitraires que prennent les forces d’occupation contre les civils palestiniens à Jérusalem-Est afin de les forcer à quitter la ville. Pour faire connaître ces violations contre les civils palestiniens de Jérusalem-Est, le PCHR a décidé d’ouvrir une nouvelle section dans son rapport hebdomadaire : « Judaïsation de Jérusalem ».

Le 5 novembre 2008, l’armée d’occupation se rend dans le quartier de Silwan, dans Jérusalem-Est, pour démolir une maison appartenant à Manal Maher Zytoun, prétendant qu’elle avait été construite sans permis. Des Palestiniens du secteur tentent d’empêcher la démolition et l’armée réplique en lançant des grenades lacrymogènes et assourdissantes sur ces civils, puis elle démolit la maison (80 m2), une femme et ses 5 enfants y vivaient.

Le 9 novembre, vers 3h30 du matin, l’armée pénètre et s’empare d’une maison de 75 m2 appartenant à Fawzia Mohammed al-Kurd, dans le quartier de Sheikh Jarrah, toujours à Jérusalem-Est. L’armée avait déjà saisi une partie de cette maison en 2001. La Haute Cour israélienne avait ordonné le 14 août 2007 la démolition de la maison, mais la famille avait la possibilité de faire appel contre cette décision avant le 14 novembre 2008. L’armée est intervenue le 9 pour la détruire, avant la fin du délai de recours. 14 Palestiniens, dont 7 enfants, vivaient dans la maison. Les FOI n’ont pas permis aux membres de la famille de sortir tous leurs biens et a utilisé la force pour les expulser. Le dimanche midi, 16 novembre, l’armée s’en prend à une tente de solidarité montée par la famille al-Kurd près de la maison et inflige une amende de 430 NIS (nouveau shekel israélien - 85 ? environ) à Fawzia al-Kurd. Les deux jours suivants, l’armée revient démonter la tente et donner d’autres amendes. Vers 10h30 le mercredi 19, elle déchire la tente. Il est intéressant de noter que les FOI avait remis des notes le 6 novembre à 8 familles palestiniennes de Sheikh Jarrah, les informant que leurs maisons seraient démolies.

Lundi midi, 10 novembre 2008, les FOI se déplace dans le secteur Wad al-Dam, dans le village de Beit Hanina, au nord de Jérusalem. Elle confisque un mobile home appartenant à la famille de ?Izziddin Abu Najma. A noter que c’est la troisième maison de la famille que l’armée démolit, une en 1996 et une autre en 2001, toujours pour manque de permis.

Le jeudi après-midi, 13 novembre, l’armée agresse une commémoration organisée par l’Association jérusalémite pour le développement de la communauté à Wad al-Jouz, et oblige les participants, dont l’ambassadeur égyptien et le représentant de la coopération espagnole, à quitter les lieux.

Le matin du lundi 18, dans le village d’al- ?Eissawia, au nord-est de Jérusalem, l’armée démolit une maison de 180 m2 appartenant à Jamal Daoud Abu Snaina. Durant la démolition, les FOI expulsent les familles par la force. 4 femmes souffrent d’ecchymoses. L’armée arrête également 2 membres de la famille.

L’immeuble al-Rajabi à Hébron, occupé par les colons malgré les décisions de justice (AP).

5 - Activités coloniales et violences des colons contre les Palestiniens et leurs biens

Ces colonies sont totalement illégales au regard du droit international ce qui n’empêche que la colonisation se poursuit, avec le vol des maisons par les colons et les agressions des civils palestiniens sur leur propre terre.

Le mardi soir, 18 novembre, de nombreux colons israéliens de la colonie Yits’har, au sud de Naplouse, ferment la route de contournement au sud de la ville et lancent des pierres sur les voitures palestiniennes.

Le mercredi, des colons israéliens qui s’étaient déjà emparés de l’immeuble al-Rajabi à Hébron ont attaqué une maison palestinienne proche du bâtiment et de la colonie Kiryat Arba. Les colons occupent l’immeuble al-Rajabi depuis le 11 avril 2006. L’ex-ministre de la Défense israélien, Amir Peretz, avait ordonné l’évacuation de la maison le 11 avril 2006, et la Haute Cour israélienne a ordonné le 17 novembre 2008 l’évacuation de colons de cet immeuble, mais ils maintiennent leur occupation.

Mercredi soir, 19, des dizaines de colons ferment la route principale près du village de Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah et se mettent à lancer des pierres sur les véhicules civils palestiniens.

Traduction partie Cisjordanie : JPP pour les Amis de Jayyous

Document public

Pour plus d’informations, notamment les noms des victimes, merci de consulter notre site (http://www.pchrgaza.org) ou de nous contacter à notre bureau de Gaza, par mel (pchr@pchrgaza.org) ou par téléphone (+972 (0)8 2824776 - 2825893).

Rapport semaine du 13 au 19 novembre 2008 : PCHR