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Un homme d’affaires laïc élu à Jérusalem

jeudi 13 novembre 2008 - 09h:47

Serge Dumont - Le Temps

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La ville sainte n’est pas retombée dans l’escarcelle des ultraorthodoxes.

« Une révolution ». C’est ainsi que les commentateurs israéliens qualifient l’élection de l’homme d’affaires Nir Barkat (49 ans) à la mairie de Jérusalem à l’issue du scrutin municipal du 11 novembre. Laïc et indépendant, ce millionnaire de l’électronique n’était pas crédité de beaucoup de chances face à Meir Porush, un candidat ultraorthodoxe partisan d’une vie municipale basée sur la stricte observance de la tradition juive.

Soutenu par les rabbins, qui avaient ordonné à leurs ouailles de voter pour lui, Porush pouvait également compter sur l’appui de communautés ultraorthodoxes étrangères. De Brooklyn et d’Anvers, notamment. Cela n’a pas suffi à assurer son élection, puisqu’il a récolté 42% des voix contre 52% à Nir Barkat. Officier de réserve, le maire élu n’a jamais caché son orientation droitière. Il a d’ailleurs quitté Kadima (le parti de la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni) pour protester contre l’ouverture de négociations avec les Palestiniens. Le fait qu’il soit laïc et qu’il ait proposé « l’ouverture de Jérusalem sur le monde » lui a cependant attiré la sympathie d’électeurs de tous bords, révulsés par la mainmise croissante des ultraorthodoxes sur la ville sainte.

Politicien déjà fortuné

« Ces derniers mois, Jérusalem s’est vidée de ses habitants laïcs. Considérant la ville comme "culturellement morte", de nombreux jeunes couples se sont installés dans la périphérie, voire à Tel-Aviv, explique la chroniqueuse Varda Nahmias. Ceux qui sont restés ne supportent plus les ukases des ultraorthodoxes, qui exigent la fermeture des rares cafés ouverts durant le shabbat, la fermeture d’un nombre grandissant de quartiers au trafic automobile, ainsi que l’interdiction de la Gay Pride ou de manifestations culturelles jugées "indécentes". » « En promettant une "vie plus libre" et en jouant l’ouverture, Barkat leur a apporté un bol d’oxygène. En outre, il est jeune et il n’est pas soupçonné de vouloir s’enrichir puisqu’il a déjà réussi dans les affaires », poursuit la dame.

Mais le scrutin de Jérusalem a également donné un coup d’arrêt à la carrière politique de l’oligarque russo-israélien Arkady Gaydamak puisque ce dernier n’a récolté que 3,6% des suffrages. En cours de jugement en France pour son implication alléguée dans l’« Angolagate » (un trafic d’armes avec l’Angola dans les années 1990), Gaydamak avait beaucoup investi pour conquérir Jérusalem. Outre un hôpital en faillite, il s’est porté acquéreur du Betar de Jérusalem (le club de football le plus connu du pays) et il a multiplié les dons aux ?uvres caritatives locales.

D’une manière générale, les municipales de mardi ont confirmé l’implantation de Kadima dans la société israélienne puisque ce parti à fait élire ou réélire la plupart de ses candidats. Quant au Likoud (le parti nationaliste de Benyamin Netanyahou), il a maintenu ses positions grâce à une campagne censée chauffer l’opinion en vue des élections législatives anticipées du 10 février prochain. En revanche, le Parti travailliste d’Ehoud Barak a enregistré le plus grave revers de son histoire en perdant 17 des 19 municipalités qu’il contrôlait.

A Tel-Aviv, le maire sortant Ron Huldai a gagné face à la concurrence d’un parlementaire communiste et antisioniste.

13 novembre 2008 - Le Temps


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