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Le Moyen-Orient espère un changement de cap

vendredi 7 novembre 2008 - 06h:40

George S. Hishmeh - amin.org

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Le 4 novembre est un jour qu’aucun Américain vivant actuellement (et ceux de nombreuses générations à venir) n’oubliera jamais - car c’est le jour où Barack Obama a été élu comme 44e Président des États-Unis.

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Barack Obama, Président

L’excitation sans précédent qu’a suscitée cet événement historique, renforcé par la plus importante participation électorale jamais vue aux États-Unis, restera également dans la mémoire des pays étrangers où nombreux sont ceux qui espèrent que l’élection marquera le début d’un changement significatif dans la politique étasunienne.

L’absence du président sortant, George W. Bush, de la campagne électorale de son collègue républicain, le sénateur John McCain, a aussi été remarquée. Après tout, c’est l’échec de la politique de Bush qui a contribué en grande partie au triomphe d’Obama.

À tout le moins, l’importance de cette journée aura été l’élection du premier Noir étasunien au poste le plus élevé du pays, ravivant le rêve du révérend Martin Luther King Jr qui avait espéré qu’un jour, « cette nation se lèvera et honorera le véritable sens de son credo" que tous les hommes sont créés égaux. Et tout à l’honneur d’Obama, il a atteint ces summums avec éloquence, perspicacité et passion.

Il ne faut pas oublier qu’il a été critique pour avoir brièvement connu un ancien « terroriste » étasunien devenu professeur d’université et un éducateur arabe étasunien qui avait des liens avec l’organisation de libération de la Palestine (OLP) laquelle a été reconnue par le gouvernement ; on le soupçonnait aussi d’être un « musulman » parce que son deuxième nom est Hussein.

Quand la campagne électorale s’est ouverte il y a environ vingt mois, l’accent portait sur la politique étrangère, principalement au Moyen-Orient où beaucoup d’Etasuniens (et encore plus d’Irakiens) avaient perdu la vie dans l’invasion étasunienne mal barrée de l’Irak ; au centre de la campagne, il y avait aussi le long conflit empoisonné entre Arabes et Israéliens qui continuait à ternir l’image des États-Unis dans la région à cause de sa position pro-israélienne.

L’accent de la campagne a changé les deux derniers mois à la suite de la débâcle économique étasunienne qui s’est répandue à l’étranger. Les anticipations, spécialement au Moyen-Orient, selon lesquelles Obama aurait toujours la baguette magique pour résoudre les problèmes principaux de la région sont chimériques. La grave crise économique que connaissent les États-Unis à l’heure actuelle exigera l’attention immédiate du président.

En outre, il ne faut pas négliger le rôle que jouent les membres de la communauté étasunienne juive dont trois douzaines ont été des acteurs principaux dans la campagne électorale tant des démocrates que des républicains. David Axelrod, stratège principal d’Obama est un exemple. Il a repris le rôle qu’il avait joué dans la campagne de 2004 quand Obama s’est présenté aux élections sénatoriales dans l’Illinois ; autre exemple, Dennis Ross, ancien envoyé étasunien au Moyen-Orient.

Pendant sa campagne, Obama a promis de recruter son personnel dans les deux partis politiques. Un membre de l’administration Bush qui a également retenu l’attention
d’Obama est le secrétaire étasunien à la défense, Robert Gates, dont les vues semblent se rapprocher de celles d’Obama.

Les États-Unis devraient combiner encouragements et pressions pour traiter avec l’Iran a dit Gates dans une interview. En piste également, il y a d’autres républicains sensés comme le général Colin Powell, dont l’appui a beaucoup aidé Obama ; le sénateur Chuck Hagel du Nebraska qui a accompagné Obama lors de son voyage l’été dernier au Moyen-Orient et le sénateur de l’Indiana, Richard G. Lugar, ancien président du Comité sénatorial des relations étrangères qui s’est désolidarisé de son parti pour appuyer Obama.

Dans un discours mémorable devant l’université nationale de défense, Lugar a évalué les avantages comparés d’entretiens avec les dirigeants étrangers - y compris les ennemis des États-Unis - avec d’autres actions comme une intervention militaire ; cette position aussi est conforme à celle d’Obama. Hagel et Lugar auraient leurs chances pour devenir secrétaire d’État, spécialement Hagel.

Le sénateur du Nebraska a critiqué l’administration Bush pour « avoir gaspillé sept années et laisser les choses empirer au Moyen-Orient” qu’il voit comme étant « plus dangereux , plus inflammable aujourd’hui que jamais auparavant ». Reste à voir comment Obama concrétisera la « période de transformation » promise. Il doit toutefois se rendre compte que tout le Moyen-Orient attend anxieusement des initiatives étasuniennes nouvelles et immédiates. Il ne peut pas se permettre de faux pas.

* George S. Hishmeh est journaliste arabe-étasunien basé à Washington.

6 novembre 2008 - Cet article peut être consulté ici :
http://www.amin.org/look/amin/artic...
Traduction : amg


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