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L’ex-gouverneur devenu chef Taliban

mercredi 22 octobre 2008 - 07h:00

Al Jazeera.net

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L’ancien gouverneur de la province d’Herat en Afghanistan est devenu aujourd’hui le commandant local Taliban le plus puissant.

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Akbari ne négociera pas avec l’actuel gouvernement afghan tant qu’il y aura des troupes étrangères sur le sol afghan - Photo : Al jazeera

Ghullam Yahya Akbari a déclaré devant Al Jazeera qu’il ne participera à aucun pourparler avec le gouvernement afghan tant que les troupes étrangères seront sur le sol afghan.

Ayant eu un accès privilégié à une de ses 20 bases dissimulées en montagne dans un terrain difficile et qui d’après Akbari ont été également employées pour combattre les Russes, Qais Azimy d’Al Jazeera a rencontré un groupe solidement armé d’au moins 60 combattants Talibans.

La décision d’Akbari de combattre les forces étrangères est survenue alors qu’il est fait état de beaucoup de soldats passant du côté des Talibans. Beaucoup sont mécontents des manières « ONU-islamiques » des troupes étrangères.

Jeunes et vieux

Certains des combattants rencontrés dans les camps d’Akbari étaient juste des adolescents, d’autres suffisament âgés pour être normalement à la retraite, mais tous ont laissé leurs familles derrière eux pour aller au combat et chasser les troupes étrangères hors d’Afghanistan.

« Je poursuivrai le Jihad contre les Américains qui ont envahi notre sol jusqu’à ma dernière goutte de sang, » déclare Askar, un des combattants.

La nourriture qu’ils mangent est la plupart du temps du pain sec, mais les combattants ont la télévision par satellite et les plaintes sont rares.

« Nous ne faisons pas le Jihad pour nos estomacs, nous faisons le Jihad pour Allah, » dit un autre combattant.

Selon Akbari, les 20 bases de montagne sous sa responsabilité ont été également utilisées par certains de ces mêmes combattants pour chasser les Russes dans les années 80.

« Les gens peuvent se demander pourquoi nous vivons en haut dans les montagnes. C’est parce que nous voulons éviter de blesser des civils et que nous combattons avec la tactique des guérilleros, » nous dit-il.

Pas de pourparlers

L’ancien gouverneur n’est pas intéressé par des discussions pour la paix et il dit qu’il irait jusqu’à retourner ses armes contre Mullah Omar, le chef des Talibans, s’il entrait dans des discussions avec le gouvernement afghan.

« Je ne crois pas que Mullah Omar ferait cela mais s’il s’asseyait avec le gouvernement afghan et commençait à négocier, alors pour nous il serait comme tous les autres membres du gouvernement et nous poursuivrions notre Jihad, » précise Akbari.

Un porte-parole des forces dirigées par l’OTAN (Isaf) a nié qu’il y ait un appui grandissant en faveur des Talibans.

« Alors qu’ils étaient au pouvoir, c’était la plus mauvaise administration dans l’histoire du pays, alors pourquoi le peuple d’Afghanistan voudrait-il le retour des Talibans ? » a demandé le Brigadier-Géneral Richard Blanchette.

Mais Azimy d’Al Jazeera estime que le groupe a gagné en influence depuis la dernière fois où il avait rencontré ces mêmes combattants un peu plus d’un mois auparavant.

Toujours selon Azimy, le groupe détient maintenant trois jeunes policiers en otages otage et il parait représenter une vraie menace.

Grève de députés

Vingt parlementaires afghans ont en attendant fait grève en signe de protestation face à la détérioration de la sécurité dans la province d’Herat, et à cause de l’incapacité, selon eux, du gouvernement de trouver une solution.

Le mouvement est un autre signe des difficultés rencontrées par les forces dirigées par l’OTAN pour assurer la tranquillité dans le pays.

Dan Nolan d’Al Jazeera, rapportant depuis Kaboul, estime que les grèves reflètent plutôt le mécontentement ressenti par les officiels afghans.

« La situation sécuritaire, et les attaques se renforçant de la part des combattants Talibans font craindre à beaucoup d’officiels qu’ils ne peuvent plus assurer leur sécurité ni dépendre de l’assistance du gouvernement en cas de besoin d’aide, » dit-il.

Khalid Pashtun, un parlementaire, déclare à Al Jazeera : « Les députés d’Herat nous disant que, pour les derniers mois, ils avaient exprimé leurs inquiétudes, en demandant le remplacement du gouverneur et de certaines des plus hautes personnalités dans Herat, mais que jusqu’ici il n’y a eu aucune réponse venant du gouvernement central.

« Je voudrais être d’accord avec l’OTAN lorsqu’on dit qu’Akbari n’est pas vraiment une grande menace pour la sécurité dans Herat. Mais ces dernières années il a tenté de déstabiliser le secteur. Récemment, le nombre de kidnappings a augmenté, et la plupart de ces actions lui sont imputées. »

Pashtun a expliqué qu’Akbari était un commandant de premier plan et qu’à la suite du départ des Russes d’Afghanistan il avait été gouverneur de la province d’Herat de 1992 à 1996.

« C’était un bon gouverneur. Quand les Talibans sont arrivés au pouvoir, il s’est exilé en Iran, et nous avons entendu dire qu’il y vendait des légumes et qu’il était donc était extrêmement pauvre.

« Quand ce gouvernement a été mis en place, il a été nommé responsable du département des travaux publics. Mais une des conditions à son retour était qu’il resterait dans les montagnes jusqu’à ce que l’actuel gouverneur soit remplacé, mais cette condition n’a jusqu’ici pas été remplie. »

17 octobre 2008 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/a...
Traduction de l’anglais : Nazim


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