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Pertes non négligeables sur les marchés arabes

mercredi 15 octobre 2008 - 09h:41

Chaimaa Abdel-Hamid - Al-Ahram/hebdo

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Les pays arabes, surtout ceux du Golfe, n’ont pas été épargnés des effets de la crise financière internationale qui a bouleversé le monde entier cette dernière semaine.

Entre hausse et baisse soudaines sur le marché financier arabe, on reste toujours loin de parler de stabilité. Les écrans des Bourses arabes commencent à retrouver la couleur verte suite à une longue semaine qui n’a été marquée que par le signe rouge. C’est uniquement suite aux décisions des grandes Banques Centrales internationales ainsi que certaines Banques Centrales locales, de baisser les taux directeurs et la valeur des profits afin de tenter de faire face à la crise financière internationale. Quelques bénéfices ont surgi mais qui, dans le fond, ne peuvent en aucune mesure compenser les pertes cumulées.

Effectivement, les pertes qui ont été subites sont si graves qu’elles ne peuvent être négligées, raison pour laquelle, bien que les prix des actions soient très attractifs, il existe toujours une certaine méfiance vis-à-vis des opérations d’achat de la part des investisseurs dans les Bourses de peur que ces petits gains ne soient qu’une conséquence de la décision des gouvernements mais qui n’est pas appelée à durer. En effet, fortement dépendantes du dollar, les économies du Golfe, dans leur ensemble, ont subi de plein fouet les effets produits par la crise financière mondiale. Les sept marchés financiers du Golfe ont perdu, suite à cette crise financière, au total plus de 160 milliards de dollars durant la semaine dernière.

Pour les experts dans ce domaine, l’influence de cette crise financière internationale ne peut être niée dans la plupart des pays arabes, mais le niveau de cette influence reste très varié selon le pays. C’est d’ailleurs ce qu’affirme l’économiste Fakhri Al-Fiqi, qui a assuré, pour sa part, que les marchés du Golfe sont les plus touchés par cette crise.

L’or noir en crise

En effet, les places financières liées à l’industrie du pétrole ont aussi fortement baissé, plus que partout ailleurs. La crise bancaire aux Etats-Unis n’a bien sûr pas épargné le secteur pétrolier. Elle a ralenti davantage la croissance économique mondiale et a réduit la demande sur le pétrole provoquant une baisse considérable des prix du pétrole et de ses revenus.

En effet, les cours du pétrole poursuivent leur dégringolade. Contrairement aux six dernières années, durant lesquelles la hausse des prix du brut a rapporté plus de 1 000 milliards de dollars aux six Etats du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Koweït, Emirats arabes unis, Qatar, Oman) et leurs fonds souverains détiendraient 1 500 milliards de dollars d’investissements à travers le monde. Ces pays pompent 16 millions de barils de pétrole par jour, soit près de 20 % de l’offre mondiale, et disposent de 45 % des réserves mondiales prouvées. Aujourd’hui, les prix de l’or noir ont chuté à New York, terminant sous les 80 dollars le baril et à 75 dollars à Londres. Par rapport à ses records historiques du 11 juillet, à plus de 147 dollars, le pétrole a abandonné près de la moitié de sa valeur.

Cette situation n’est pas sans susciter l’inquiétude d’un pays, comme l’Algérie, dont l’économie dépend à plus de 97 % de cette ressource naturelle. L’Algérie, indique-t-on, est classée 13e producteur et 9e exportateur de pétrole au monde.

La dépendance de ces pays des marchés étrangers a précipité leur contagion. Selon Al-Fiqi, les pays du Golfe sont profondément influencés car ils dépendent de l’investissement étranger dans trois secteurs fondamentaux, à savoir « les fonds d’investissement d’Etat, le secteur bancaire et les investissements du Golfe et enfin les épargnes des personnes ».

Pour les autres pays arabes et nord-africains, la situation n’est pas bien meilleure. Si pour certains pays comme la Libye, qui vient à peine de s’infiltrer dans l’ère de l’ouverture sur le marché depuis 2003 et dont les Bourses datent de 2006, la dégringolade internationale n’aura pas d’influence, pour d’autres pays comme l’Egypte, la Jordanie, le Liban, l’Algérie ainsi que d’autres, il n’est pas question d’y échapper.

Al-Fiqi précise que cette crise a aussi son influence sur trois secteurs fondamentaux : « la Bourse, le secteur bancaire et le secteur immobilier ».

L’influence est inévitable, les chiffres de perte rapide en sont les preuves. Quant aux solutions de rattrapage, elles sont bien évidentes pour la plupart de ces pays qui trouvent encore de la peine à se relever. Si les réserves financières des pays du Golfe les rassurent pour un certain temps, les autres pays doivent poursuivre leurs plans de rattrapage. Il s’agit d’injecter des liquidités convenables et de baisser le taux des profits afin de soutenir leurs systèmes financiers. Et si nous parlons aujourd’hui d’un relevé des marchés arabes, ils restent sans aucun doute encore loin du niveau de rattrapage.

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 15 au 22 octobre 2008, numéro 736 (Evènement)


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