L’armée israélienne pénètre sur la place Al Manar, au centre de Ramallah

Le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a présenté ses excuses pour les victimes civiles d’une action militaire en Cisjordanie.

Quelques heures avant la visite d’Olmert au Caire des soldats israéliens ont abattu trois hommes sur un marché aux fruits et légumes à Ramallah.

Olmert a dû subir à ce sujet d’âpres remontrances du Président Hosni Moubarak.

Moubarak a notamment dit, en condamnant cette opération militaire : « La sécurité d’Israël ne peut être obtenue par l’usage de la force militaire, mais uniquement par des avancées sérieuses en direction de la paix. »

Il a appelé son interlocuteur à mettre un terme à tout recours à la force, entrave aux efforts égyptiens de recherche d’une solution au conflit.

« Je suis désolé »

Olmert ajouta : « Je suis désolé que des innocents aient été victimes de l’opération de Ramallah. » Cette intervention était censée protéger Israël d’attaques terroristes.

Les bulldozers dégagent les rues et détruisent ce qui se trouve sur leur chemin

Moubarak et Olmert voulaient s’efforcer, lors de cette rencontre dans la station balnéaire égyptienne de Charm el Cheik, de dégager le terrain pour de nouvelles discussions de paix entre Israël et les Palestiniens.

En ouverture de ce sommet l’Egypte formula de sévères reproches en direction des Palestiniens.

Le ministre des affaires étrangères, Ahmed Abul Gheit, attribue aux dirigeants palestiniens (« der palästinensischen Führung ») la responsabilité de ne pas être arrivé, malgré des concessions israéliennes, à une solution d’une crise des otages qui s’éternise depuis des mois. La libération d’un soldat israélien enlevé en juin est le principal obstacle à une réanimation du processus de paix.

« Peretz, ministre de la défense, va-t-il être congédié ? »

Peu de temps avant la rencontre du Caire, les troupes israéliennes ont pénétré en Cisjordanie avec blindés et bulldozers, ont occupé un marché à Ramallah et ont arrêté quatre Palestiniens qui étaient recherchés. Au cours des échanges de coups de feu trois habitants ont été tués et plus de vingt blessés. Des employés de l’hôpital ont parlé peu après de quatre morts.

Le marché après l’action militaire

Le président palestinien Mamoud Abbas a fermement condamné cette incursion militaire et reproché son hypocrisie à Olmert : « Cette attaque démontre la fausseté des appels d’Israël à la paix et la sécurité. » Abbas exige 3,8 millions d’euros à titre de réparations.

D’après une information de la télévision, Olmert va relever le ministre de la défense Amir Peretz de ses fonctions et lui confier un autre poste. La deuxième chaîne israélienne affirma jeudi soir qu’Olmert congédierait Peretz s’il ne se retirait pas de lui-même. Cette nouvelle n’a pas été confirmée officiellement.

« Cinq morts à Gaza »

Les tensions entre Olmert , membre du parti Kadima, et Peretz, du parti travailliste, ont atteint un sommet à la fin du mois dernier quand Peretz a critiqué la politique de « retenue » militaire d’Olmert. Nombreux sont ceux qui, en Israël, rendent Peretz responsable de l’échec de la guerre au Liban, l’été dernier.

Dans la bande de Gaza, les combats entre les membres des partis rivaux palestiniens, Fatah et Hamas, se sont poursuivis. Un homme politique du Hamas et quatre partisans du Fatah ont été tués, dont un officier de sécurité de haut rang. Des combattants du Hamas ont attaqué la maison du colonel Mohammed Ghajeb à coups de roquettes et de fusils d’assaut. Ghajeb, chef du service de sécurité du Nord - Gaza, a été tué, sa femme grièvement blessée. »

8 janvier 2007 - Frankfurter Allgemeine Zeitung - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.faz.net/s/Rub28FC768942F...
Traduction : Michel Zurbach