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Huit ans d’intifada qui marquent l’échec de la communauté internationale

lundi 6 octobre 2008 - 06h:44

Al Mezan - Communiqué

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Le Centre Al Mezan pour les droits de l’homme condamne fermement les violations graves et continues des principes du droit international humanitaire et des droits de l’homme dont s’est rendue coupable l’IOF.

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Nilin, 30 juillet 2008 - Funérailles de Ahmed Mousa (âgé de 10 ans) assassiné par les soldats israéliens. Yousef Amira (en bas à droite sur la photo) a lui-même été tué de deux balles dans la tête par les soldats israéliens quelques heures après l’enterrement - Photo : Oren Ziv/ActiveStills)

Le dimanche 28 septembre 2008, la deuxième intifada est entrée dans sa 9° année, alors que les Forces d’occupation israéliennes (IOF, Israeli Occupation Forces) continuent à commettre des violations graves du droit international humanitaire et que la communauté internationale reste essentiellement passive.

La recherche d’informations et le recensement des atteintes aux droits de l’homme dans les Territoires palestiniens occupés montrent que l’IOF continue à tuer des civils et à démolir des biens appartenant à des civils (essentiellement des habitations), ceci sans compter les arrestations arbitraires et les traitements dégradants infligés aux civils soit aux points de contrôle, soit lors d’incursions de l’armée israélienne.

La dernière année d’intifada a été marquée par un blocus très strict. L’IOF a renforcé son siège de la Bande de Gaza depuis le début de l’intifada en septembre 2000. Elle a ainsi privé la population de Gaza, déjà dépourvue de beaucoup de choses, de la liberté de déplacement, ainsi que de voyages. Elle a aussi imposé un blocus commercial en réduisant ou en interdisant parfois totalement les importations et les exportations de marchandises. Elle a maintenu la fermeture du passage de Rafah, le seul point de contact de la Bande de Gaza avec le monde extérieur. Les ouvertures exceptionnelles de ce point de passage n’ont pratiquement pas atténué l’impact des nombreuses violations des droits de l’homme, tels que le droit à l’éducation, à la santé, à un travail et à une vie de famille.

Enfin, la situation économique, le respect des droits fondamentaux et le niveau de vie de la population continue à se dégrader. Ainsi, malgré des levées partielles de l’embargo de Gaza, les secteurs agricoles et manufacturiers restent en crise en raison de la pénurie de matières premières, d’engrais et de médicaments. En même temps les exportations sont bloquées. Les difficultés de transport et de déplacement à l’intérieur de la Bande de Gaza persistent, ce qui entraîne une hausse du tarif des transport, les véhicules étant cantonnés dans une zone limitée. La production agricole stagne, ce qui provoque une hausse des prix de certains produits qui deviennent inabordables. Enfin, la commerce, la construction et le tourisme sont toujours paralysés et la pollution de l’air et de la mer reste très importante.

Le Centre Al Mezan a recensé les dégâts humains et matériels en termes de victimes, de bâtiments et de véhicules civils dus à l’IOF durant l’intifada.

Le bilan est le suivant :

- 3143 tués (dont 611 enfants, 113 femmes et 22 personnes handicapées) directement ou au cours de confrontations avec l’IOF ;
- 7650 habitations démolies, dont 3014 complètement ;
- 34 km² passés au bulldozer, dont 9 km² à plusieurs reprises.
- 378 bâtiments publics, 899 bâtiments à usage commercial ou industriel et 647 véhicules détruits.

L’IOF continue de construire le Mur de l’apartheid en Cisjordanie occupée, ceci malgré l’avis de la Cour internationale de justice en date du 9 juillet 2004 sur les conséquences juridiques qui en résultent pour les Territoires palestiniens occupés (OPT). L’IOF a construit 57% du mur, dont 329 kilomètres se trouvent en Cisjordanie occupée.

Non seulement ce mur de séparation affecte le statu quo des Territoires palestiniens occupés, mais il engendre des dommages importants pour les civils et leurs biens. Une fois qu’il sera achevé, l’IOF aura confisqué 50% de la Cisjordanie. Passant en Cisjordanie, il transforme de nombreux villages en ghettos coupés de leurs terres agricoles et des villes. Il affecte 975.000 Palestiniens, confisque les ressources en eau et empêche des dizaines de milliers de Palestiniens de se rendre dans des centres médicaux, dans des hôpitaux, dans des universités ou des écoles. Selon le bureau de l’ONU responsable de la coordination des affaires humanitaires, seuls 20% des agriculteurs qui doivent traverser le mur pour accéder à leurs terres y sont autorisés. L’IOF a établi 630 points de contrôle militaires sur les routes de Cisjordanie, dans le but essentiel de punir et d’humilier les Palestiniens.

Le Centre Al Mezan pour les droits de l’homme condamne fermement les violations graves et continues des principes du droit international humanitaire et des droits de l’homme dont s’est rendue coupable l’IOF. Ces actes sont assimilables à des crimes de guerre. Le Centre appelle la communauté internationale, notamment les Hautes Parties contactantes à la Quatrième Convention de Genève, à agir immédiatement pour mettre fin aux crimes de l’IOF, notamment aux punitions collectives incessantes dans la Bande de Gaza en violation de tous les droits de l’homme.

Aussi, considérant les nombreux éléments de preuve montrant que l’IOF a commis délibérément des crimes de guerre et considérant que la justice israélienne ne les a pas pris sérieusement en compte et n’a pas poursuivi les responsables, le Centre Mezan pour les droits de l’homme demande à la communauté internationale d’envisager la création de tribunaux spécialisés dans les crimes de guerres pour Israël, d’arrêter de politiser la question des droits de l’homme dans les Territoires palestiniens occupés et de considérer ces Territoires comme un enjeu politique et économique de puissances extérieures.

* Site Al Mezan : http://www.mezan.org/

29 septembre 2008 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Patrice Horovitz


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