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Le bombardement de Beit Hanoun : un crime de guerre commis par Israël

dimanche 21 septembre 2008 - 06h:11

El Païs

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Les États-Unis ont opposé leur veto à une résolution des Nations Unies condamnant le bombardement de la ville palestinienne par l’armée israélienne en 2006.

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Des Palestiniens pleurent un proche tué lors de l’opération terroriste de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, le 1er novembre 2006 à Beit Lahya - Photo : Mohammed Abed

Ceci peut constituer un « crime de guerre » ». Telle est la conclusion du rapport d’une mission d’enquête de l’ONU sur le bombardement israélien de la ville palestinienne de Beit Hanoun (dans la bande de Gaza), le 8 Novembre 2006. Les projectiles ont tué 19 personnes (dont sept enfants et six femmes) et ont fait des dizaines de blessés, dont la plupart du même clan familial. L’armée israélienne a attribué le massacre à une « erreur technique » et a refusé de coopérer avec l’équipe de l’ONU, en prétextant qu’il s’agissait d’un secret militaire.

La mission, dirigée par l’archevêque sud-africain et Prix Nobel de la Paix, Desmond Tutu, soumettra le texte jeudi prochain devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. « En l’absence d’une explication bien fondée de la part de l’armée israélienne (qui sont les seuls témoins directs des tirs), la mission doit conclure qu’il existe une possibilité que le bombardement de Beit Hanoun constitue un crime de guerre, comme le définit le Statut de Rome de la Cour pénale internationale », dit le document.

Les Nations Unies ont déjà préparé une résolution, présentée par le Qatar, condamnant l’attaque, laquelle a eu lieu un jour après que les soldats israéliens aient quitté la ville, laissant derrière eux 60 morts, et au milieu d’une vague de violence dans la bande de Gaza. Mais les États-Unis ont opposé leur veto en considérant la résolution comme "partiale" et ne reflétant pas la réalité.

Les observateurs de l’ONU se sont déplacés à Gaza en mai pour rencontrer les survivants et les témoins des événements. Le texte décrit les scènes terribles qui ont eu lieu dans la ville, une localité de 35000 habitants, pour la plupart des réfugiés. « Vers 5h35 du matin le premier projectile d’artillerie israélienne est tombé sur une maison dans le quartier très peuplé de Madakkha dans le nord de Beit Hanoun (...). Dans les 30 minutes suivantes, 12 autres obus sont tombés sur la zone (...). Les victimes dormaient dans leurs maisons ou, pour certains hommes, revenaient de la prière du matin », dit le texte.

Racket organisé par les ambulances israéliennes

« Après le premier projectile, la plupart des habitants sont descendus dans la rue. Les gens se sont rassemblés pour soigner les blessés. D’autres obus sont tombés tuant et blessant des dizaines d’autres personnes », ajoute le document. Il décrit également les difficultés mises en place par les autorités israéliennes au passage d’Eretz pour permettre le passage des quelques blessés graves pour être soignés en Israël, ou comment « les ambulances israéliennes refusaient de les emmener s’ils ne versaient pas avant quelques milliers de shekels, argent qui a ensuite été remboursé par le Comité international de la Croix-Rouge. »

Absence de coopération israélienne

Israël a refusé de coopérer à l’élaboration du rapport, et les auteurs critiquent le secret militaire prétexté par les autorités de ce pays au sujet de l’enquête interne ouverte sur les faits. Israël a fait valoir à l’époque que le bombardement était dû à une « erreur technique » dans le système de contrôle des tirs d’artillerie, ce qui les a conduit à « tirer sur un objectif différent de celui prévu initialement. »

« La réponse israélienne consistant à mener une enquête interne militaire et secrète est absolument inacceptable, que ce soit d’un point de vue juridique ou moral », dit le rapport de la mission. « Une des victimes du bombardement de Beit Hanoun a été la règle de droit », souligne le rapport, en assurant « qu’il n’est pas encore trop tard pour faire une enquête indépendante, impartiale et transparente. »

Le rapport regrette que les coupables n’aient pas été poursuivis, et demande à l’État d’Israël de verser des indemnités aux victimes. La mission de l’ONU critique de nombreux aspects de l’occupation israélienne, elle dénonce en même temps les [quelques très rares] tirs de roquettes Kasam contre le territoire israélien.

15 septembre 2008 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elpais.com/articulo/espa...
Traduction de l’espagnol : Charlotte


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