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Evo Morales déclare l’ambassadeur US « persona non grata » pour menées séparatistes

vendredi 12 septembre 2008 - 08h:05

ABI

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Depuis le moment où cet article à été publié, le Président Vénézuélien Hugo Chavez a décidé, par solidarité avec la Bolivie et pour les mêmes raisons sur le fond, d’expulser également son ambassadeur américain. Par ailleurs, on apprend que les séparatistes boliviens ont massacré hier 7 paysans (chiffre provisoire car d’autres paysans ont été enlevés) dans la localité de El Porvenir dans la région de Pando.

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Evo Morales, Président constitutionnel de la Bolivie

La Paz - Le président Evo Morales a déclaré ce mercredi l’ambassadeur des Etats-Unis, Philip Goldberg, « persona non grata » pour avoir conspiré contre la démocratie et favorisé la division de la Bolivie, et il a donné comme instruction au chancelier David Choquehuanca de notifier immédiatement au diplomate l’obligation de quitter le pays.

« Sans crainte de personne, sans crainte de l’empire, aujourd’hui devant le peuple bolivie, je déclare monsieur (Philip) Goldberg, ambassadeur des Etats-Unis, persona non grata », a déclaré Evo Morales au Palais Quemado à l’occasion du lancement du programme « Mon Premier Emploi », lequel a pour objectif d’augmenter les possibilités d’emploi pour les jeunes dans le pays.

Le chef de l’état a en outre donné comme instruction au chancelier bolivien, conformément aux règles légales et diplomatiques, de faire connaître dans la même journée à Philip Goldberg la décision du gouvernement bolivien et de son Président constitutionnel afin qu’il s’en retourne dans son pays.

« Nous ne voulons pas de gens qui favorisent le séparatisme et la division, ni qui conspirent contre l’unité du pays ; nous ne voulons pas de gens qui portent atteinte à la démocratie », a affirmé le Mandataire [Evo Morales], au moment où il recevait les applaudissements des dizaines de personnes qui assistaient à la la réunion.

Dans toute l’histoire bolivienne, jamais un Président de la République n’avait déclaré « persona non grata » un ambassadeur américain ; bien au contraire les diplomates de cette nation avaient tellement d’influence dans la politique interne de la Bolivie qu’ils allaient jusqu’à décider de la nomination des ministres, un fait que le Mandataire lui-même a dénoncé à plusieurs reprises.

À quelques heures du retour des Etats-Unis, mardi dernier, du dirigeant civil Branco Marinkovic, des hordes d’autonomistes et de délinquants ont semé la haine, la terreur, le pillage et causés des affrontements dans le centre de la ville de Santa Cruz et dans d’autres régions de la zone appelée « la demi-lune », prenant d’assaut des organismes d’état qui ont été pratiquement détruits.

Le mardi et le mercredi, les autonomistes et les délinquants ont pillé dans Santa Cruz l’Institut National de la Réforme Agraire (INRA), le Service des Impôts Nationaux (SANS), l’Entreprise Nationale de Télécommunications (Entel) et la Télévision bolivienne, le Centre d’Études Juridiques et de Recherche Sociale (CEJIS), et ont brûlé la porte du bâtiment de Radio Patria Nueva.

Dans d’autres régions de « la demi-lune » [les émeutiers] ont envahi plusieurs postes de douane, trois aéroports, la Superintendance des Hydrocarbures ; ils ont attenté contre le gazoduc servant à l’exportation [de gaz] vers le Brésil ; en Tarija, ils ont tenté de prendre d’assaut le Marché Paysan où fonctionne le Réseau Patria Nueva.

Goldberg - Kosovo

Le Président de la République a rappelé que l’actuel ambassadeur des Etats-Unis en Bolivie, avant d’être accrédité dans le pays, avait été chef de la mission américaine à Pristina, au Kosovo, d’où il a consolidé le démembrement de ce qui avait été la Yougoslavie.

Goldberg avait présenté ses lettres de créances devant le président Evo Morales le 13 octobre 2006 avec un retard de deux semaines.

Mais trois mois avant son arrivée en Bolivie, alors qu’il était encore encore à Pristina comme chef de la mission des Etats-Unis au Kosovo, il se disait déjà que le nouvel ambassadeur américain désigné par George Bush pour la Bolivie viendrait pour prendre parti dans le processus séparatiste qui commençait à se développer pour abattre le régime bolivien, comme l’avaient alors expliqué plusieurs médias.

Evo Morales a déclaré aujourd’hui que dans le pays Goldberg représentait l’autorité externe (diplomatique) qui organise la division de la Bolivie et qui conspire contre la démocratie et l’unité du pays.

« Celui qui conspire contre la démocratie et surtout qui cherche à diviser la Bolivie, c’est l’ambassadeur des Etats-Unis, je veux vous le dire, soeurs et frères, ce monsieur est un expert pour ce qui est d’encourager les conflits séparatistes », a dénoncé le Président.

Qui est Goldberg ?

Selon le curriculum vitae distribué officiellement par l’Ambassade des Etats-Unis à La Paz, Philip Goldberg a pris part aux débuts de la guerre civile yougoslave qui a explosé dans la décennie des années 90, jusqu’à la chute et à la mise en accusation du président serbe Slobodan Milosevic.

Entre 1994 et 1996 il s’est activé comme « fonctionnaire interne » du Département d’État en Bosnie, période dans laquelle a explosé le conflit entre les séparatistes albanais et les forces serbes et yougoslaves.

Dans cette même période il a travaillé comme collaborateur particulier de l’ambassadeur Richard Holbrooke, celui qui a été l’artisan de la désintégration de la Yougoslavie et de la chute de Milosevic. « Dans cette dernière fonction », a informé l’ambassade américaine « il a été membre de l’équipe de négociateurs américains dans la préparation de la conférence de paix de Dayton et chef de la délégation américaine à Dayton ».

L’Ambassadeur Goldberg a aussi été fonctionnaire politique et économique à Pretoria en Afrique du Sud, puis ensuite fonctionnaire consulaire et politique à l’ambassade des Etats-Unis à Bogota en Colombie, où il a commencé à s’investir dans la politique latino-américaine.

Après avoir exercé la charge de conseiller à l’ambassade des Etats-Unis à Santiago du Chili de 2001 à 2004, Goldberg est retourné dans les Balkans pour diriger la mission américaine à Pristina, la capitale du Kosovo, où il a soutenu la mise en accusation devant le Tribunal de la Haye de l’ex-dictateur Milosevic (décédé le 11 mars 2006.

Du Kosovo à la Bolive

Selon les articles de presse, avant sa nomination en Bolivie, Goldberg a travaillé depuis le Kosovo pour la séparation entre la Serbie et le Montenegro qui s’est produite en juin de l’année passée et qui était le dernier symptome de la disparition de la Yougoslavie.

La disparition de la Yougoslavie s’est déroulée tout au long d’une sanglante décennie de guerre civile enclenchée à partir de processus « de décentralisation » et « d’autonomies » qui se sont finalement imposés avec l’intervention militaire américaine et la présence de troupes de l’OTAN et des nations unies qui ont occupé les Balkans pour « pacifier » la région.

La guerre civile yougoslave a eu comme caractéristique principale le « nettoyage éthnique » qui a consisté à expulser et détruire les anciens groupes éthniques qui composaient les territoires de l’ex-Yougoslavie. La plus cruelle de cette extermination ethnique s’est produite entre Serbes et Croates.

La Bolivie souffre actuellement d’un processus exacerbé de racisme et de menées séparatistes, très semblables à ce qui s’est produit dans les Balkans et qui s’est développé depuis la ville orientale de Santa Cruz où commande une élite composée, entre autres, par des chefs d’entreprise d’origine croate qui ont créé un mouvement fédéraliste appelé « Nation Camba ».

Un des principaux chefs de ce mouvement séparatiste est Branco Marinkovic, chef d’une entreprise agro-industrielle et partenaire de capitalistes chiliens, qui est à la tête du Comité Civique de Santa Cruz, entité qui dirige ces menées séparatistes en exerçant de fortes pressions contre le gouvernement d’Evo Morales.

10 septembre 2008 - Agencia Boliviana de Informacion - Vous pouvez consulter cet article à :
http://abi.bo/index.php?i=noticias_...
Traduction de l’espagnol : Brisa Marina


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