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Quand Bush s’oublie

dimanche 31 août 2008 - 10h:47

Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran

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« La brutalité et l’intimidation ne sont pas une manière acceptable de mener la politique étrangère au XXIe siècle »...

...Devinez de qui est le propos ? De Mister George W. Bush himself, en réaction « indignée » devant les agissements de la Russie en Géorgie. Venant de lui, la réflexion vaut son pesant de fausseté et de cynisme. Car enfin, le président des Etats-Unis est mal venu de faire la leçon sur ce point à la Russie et à ses dirigeants. Medvedev et Poutine n’ont fait finalement que l’imiter. La brutalité et l’intimidation ont été les constantes de la politique étrangère américaine depuis son arrivée à la Maison-Blanche. Le chaos irakien en est la sanglante illustration. C’est ce même président des Etats-Unis qui a un jour menacé le monde entier en décrétant que « quiconque n’est pas avec nous est contre nous ».

Libre à lui de « s’indigner » du comportement russe, mais libre à nous de considérer que ce n’est pas la Russie qui est la plus condamnable dans l’exercice de la brutalité, mais bien son pays. Et si Moscou a décidé de « montrer ses muscles », c’est en réaction à la politique américaine d’encerclement politico-militaire que son administration mène avec arrogance et mépris des équilibres géostratégiques.

Pourquoi la Russie et le monde doivent-ils accepter que les Etats-Unis installent et déploient leur arsenal militaire où ils veulent et pas d’autres ? Pourquoi cette logique de force est-elle justifiée quand elle est le fait de l’Amérique et devient dangereuse quand c’est la Russie qui l’applique ?

A défaut de pouvoir infliger à la Russie de Medvedev et Poutine le même traitement que celui qu’ils ont administré à l’Irak de Saddam Hussein quand son armée a envahi le Koweit, les Etats-Unis de George W. Bush et leurs alliés européens ont déclenché une véritable guerre médiatique à son encontre. Tous les poncifs de la propagande occidentale de l’époque de la guerre froide ont été ressortis pour réveiller les peurs et les haines que l’ex-Union soviétique a pu susciter. C’est un véritable matraquage antirusse qui s’est déchaîné dans les médias occidentaux. La désinformation, le mensonge et la diabolisation en sont les ingrédients. L’hystérie qui s’est emparée des milieux politique et médiatique occidentaux avec cette guerre du Caucase ayant opposé « l’ogre russe » et le « Petit Poucet » géorgien cache leur désarroi de constater que les lignes des rapports de force internationaux sont en train de bouger au désavantage de leur monde et de ses intérêts et qu’ils sont impuissants à l’empêcher. La Russie a brutalement manifesté sa force contre la Géorgie. Ce n’est pas aux Etats-Unis à lui faire la leçon de morale. Ils ont trop de cadavres dans leur placard. Qu’ils commencent eux les premiers à respecter la légalité internationale et les droits des peuples. Ils pourraient ensuite s’ériger en vertueux défenseurs de ces principes.

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31 août2008 - Le Quotidien d’Oran - Analyse


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