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Défier le siège depuis Rafah jusqu’à Chypre.

dimanche 17 août 2008 - 08h:11

Rami Almeghari - The Electronic Intifada

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Dimanche, des centaines de partisans du Hamas, de nombreux patients et des voyageurs bloqués à Gaza ont manifesté du côté palestinien au passage de Rafah

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Rafah
Des Palestiniens attendent d’entrer en Egypte au passage de Rafah dans le sud de la Bande de Gaza, juillet 2008 (Wissam Nassar/MaanImages)

Dimanche, des centaines de partisans du Hamas, de nombreux patients et des voyageurs bloqués à Gaza ont manifesté du côté palestinien du passage de Rafah dans le sud de Gaza contre la fermeture continue du terminal qui dure depuis 14 mois ; ils ont demandé à l’Egypte de rouvrir le passage.

Les participants, dont l’action était organisée par le Hamas, le parti au pouvoir, ont critiqué les dirigeants égyptiens pour avoir fermé le terminal en disant que ce passage, seule sortie de Gaza vers l’extérieur devrait être rouvert sous un contrôle conjoint égypto-palestinien.

Parmi les participants se trouvaient deux mères palestiniennes, Seham Mesleh et Oum Hassan, bloquées du côté égyptien de la frontière avant qu’une brèche ne soit ouverte dans le mur de Rafah en janvier 2008. « Depuis sept mois j’emmène mes enfants dans la poussière et sous le soleil jusqu’à la frontière dans l’espoir de pouvoir rentrer en Egypte. Je suis dans la détresse ; c’est péché que de voir mes quatre enfants souffrir comme ça. Durant cette période, ils sont tombés malades et je suis seule pour m’occuper d’eux » dit Oum Hassan en colère.

Seham Mesleh a une réaction similaire et explique, les yeux gonflés de larmes, « Je suis Palestinienne et mon mari est Palestinien aussi. Il travaille depuis un an dans les Émirats arabes unis, mais quand il est rentré en Égypte, il n’a pas vu ses enfants pendant les vacances d’été. C’est péché que nous soyons loin l’un de l’autre depuis plus de sept mois maintenant ».

Entourée d’une foule de femmes et d’enfants, elle ajoute
« J’en appelle au Président [égyptien] Husni Mubarak, à sa femme Susan Mubarak et au Président [de l’Autorité palestinienne] Abu Mazen pour qu’ils mettent fin à nos souffrances, qu’ils permettent à ces personnes bloquées de sortir et fassent lever le siège de Gaza. C’est péché, wallah, c’est péché que mes enfants soient tenus éloignés de leur père ».

Ahmad Bahar, vice-président du Parlement dominé par le Hamas à Gaza, a tenu une conférence de presse près du portail égyptien du terminal de Rafah au cours de laquelle il a dit « Monsieur le Président, les habitants de Gaza meurent de faim, les malades de Gaza meurent lentement, l’un après l’autre. Nous en appelons à la Ligue des États arabes pour qu’elle joue son vrai rôle, nous en appelons aux parlements arabes, nous en appelons à l’Organisation de la Conférence islamique, nous en appelons à Monsieur Ban Ki-Moon, pour qu’ils aident les habitants de Gaza ».

Selon Rami Abdo, porte-parole du comité populaire local pour la levée du blocus israélien de Gaza, il y a eu 3000 patients bloqués, dont 400 en situation d’urgence depuis que les autorités égyptiennes ont fermé le passage le 14 juin 2007. M. Abdo a ajouté que quelque 700 étudiants universitaires de Gaza n’ont pas pu se rendre à l’étranger pour poursuivre leurs études à cause du blocus israélien et de la fermeture du terminal de Rafah ; il en va de même pour quelques centaines d’Egypto- Palestiniens qui sont bloqués à Gaza depuis janvier.

L’Égypte insiste pour que le passage de Rafah soit rouvert conformément à l’accord d’application de 2005 conclu entre Israël et l’Autorité palestinienne par l’intermédiaire des États-Unis et surveillé par l’Union européenne. En vertu de l’accord, les forces de sécurité loyales à Mahmoud Abbas surveilleraient le passage et assureraient la coordination avec l’Égypte, Israël et les observateurs européens.

Entre temps, de l’autre côté de la Méditerranée quarante volontaires internationaux, militants des droits humains, intellectuels et journalistes essaient de naviguer de Chypre à Gaza en signe de solidarité avec le 1,5 million d’habitants de l’enclave côtière sous siège. L’organisation, appelée le Free Gaza Movement, est déterminée à rompre le siège de Gaza, bien qu’Israël ait annoncé qu’il l’empêcherait d’entrer ; on compte que les volontaires arriveront dans deux jours.

Depuis que le parti du Hamas a pris le pouvoir en juin 2007 après les conflits avec le parti Fatah d’Abbas, Israël a imposé un blocus paralysant à la Bande de Gaza, empêchant le libre mouvement de la population et des marchandises à l’entrée et à la sortie du territoire côtier.

Selon les groupes internationaux d’aide et de droits humains, les conditions de vie à Gaza se sont détériorées de façon vertigineuse en raison du siège.

La docteure Mona El-Farra, membre du comité directeur de la Campagne internationale pour mettre fin au siège, a dit de l’action internationale " C’est un message pour le monde entier sur ce qui se passe en Palestine sous occupation et à Gaza sous siège et nous travaillerons dur avec nos compagnons et amis pour que l’on sache que la Palestine n’a pas seulement le problème du siège de Gaza ; c’est le problème de l’occupation. Le moment est venu de réveiller la conscience morale internationale et de diffuser un message pour la paix et la justice en Palestine.

Rami Almeghari écrit actuellement pour plusieurs media, dont The Palestine Chronicle , aljazeerah.info , IMEMC.org , The Electronic Intifada et Free Speech Radio News . Rami a aussi été traducteur d’anglais et rédacteur en chef du centre international de la presse du Service palestinien d’information basé à Gaza. Il est possible de lui écrire ici : rami_almeghari@hotmail.com

Du même auteur :

- Les étudiants de Gaza attendent toujours et perdent espoir
- Une intervention chirurgicale sous blocus
- Le blocus aggrave la malnutrition dans Gaza
- S’abriter du blocus
- Gaza devient « verte » par nécessité

14 août 2008, Rami Aleghari depuis la Bande de Gaza occupée, The Electronic Intifada

Traduction : amg


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