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L’Autorité palestinienne rejette le plan « réchauffé » d’Olmert

mercredi 13 août 2008 - 15h:08

Saed Bannoura - Imemc

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Après la publication mardi, par le quotidien israélien Ha’aretz, d’un avant-projet de paix du Premier ministre israélien, Ehud Olmert, les dirigeants palestiniens ont exprimé leur refus déclarant qu’il n’incluait ni la question de Jérusalem ni le droit au retour des réfugiés palestiniens garanti internationalement.

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Photo : Ma’anImages

Nabil Abu Rodeina, porte-parole du président palestinien, indique que l’avant-projet est rejeté parce qu’il viole la légitimité palestinienne. Il ne prend en compte ni la question de Jérusalem ni celle des réfugiés, par conséquent il est totalement rejeté. Le porte-parole indique également que les Palestiniens refuseront tout Etat en parties séparées et n’accepteront un Etat dans les frontières de 1967 que s’il a une continuité géographique, sans colonies et avec Jérusalem comme capitale.

Selon Abu Rodeina, cette proposition prouve le manque de sérieux d’Israël dans ses négociations de paix et qu’il cherche à rendre vaine toute instauration d’un Etat palestinien indépendant. Le dirigeant rappelle que les accords d’Annapolis stipulent qu’Israël doit geler toute activité de colonisation.

D’après des sources israéliennes, Olmert a remis au président palestinien, Mahmoud Abbas, un avant-projet détaillé d’accord sur les frontières, la sécurité et les réfugiés. Cet avant-projet écarte complètement le droit au retour des réfugiés et prévoit qu’Israël annexera 7% de la Cisjordanie, il propose en échange à l’Autorité palestinienne environ 5,5% du désert du Néguev. Toutefois, l’avant-projet précise qu’Israël annexera immédiatement ces territoires alors que les Palestiniens ne récupèreront les 5,5% du Néguev que lorsque Abbas aura contrôlé totalement la bande de Gaza.

Ha’aretz ajoute qu’Olmert croit pouvoir arriver à un accord de paix avec les Palestiniens avant la fin de son mandat. Le journal précise encore que les discussions en cours entre Palestiniens et Israéliens visent à conclure un vieil accord déjà proposé (shelf deal) pour poser les bases d’un Etat palestinien mais que cet accord ne sera mis en ?uvre que lorsque l’Autorité palestinienne sera assez forte pour mettre en ?uvre sa part.

L’ « offre » prévoit un retrait israélien de la plus grande partie de la Cisjordanie et « la liberté de déplacement » entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, sans barrages routiers. Selon des sources israéliennes, Israël a présenté une première carte détaillée avec les frontières proposées d’un Etat palestinien. Cependant, les grands blocs de colonie resteront en l’état et sous total contrôle israélien. Ces blocs sont Ma’ale Adumim, Gush Atzion, MI’raf Shomron, Ariel et Jerusalem Belt. Les frontières de « l’Etat palestinien » seront fixées par le mur d’annexion qui pénètre profondément en Cisjordanie et viole le droit international.

Israël agira en deux étapes pour ce qui concerne les colonies : d’abord il évacuera les petites colonies et réinstallera les colons dans les grands blocs, créant une législation nouvelle pour une évacuation sous volontariat et une indemnisation des colons. Dans un deuxième temps, Israël évacuera tous les colons restant derrière les frontières et les relogera dans les plus grands blocs.

Dès que cette nouvelle proposition a été rendue publique, les colons israéliens en Cisjordanie occupée ont annoncé leur refus total à tout projet d’évacuation et ont juré des représailles virulentes.

Au cours des derniers mois, Olmert a donné son accord pour la construction de milliers de logements pour les colons en Cisjordanie et spécialement autour de Jérusalem.

Israël exige aussi que l’Etat palestinien soit un Etat désarmé et qu’il n’aura jamais d’armée, mais les Palestiniens exigent de leur côté que leurs forces de sécurité restent toujours prêtes à défendre le pays contre les menaces extérieures.

S’agissant des réfugiés, le droit au retour, garanti internationalement, reste exclu du projet sauf si ces réfugiés ne s’installent en Cisjordanie et un nombre limité qui pourrait être autorisé en Israël s’ils bénéficient du regroupement familial.

La nouvelle proposition israélienne reste en deçà des résolutions internationales et néglige complètement les résolutions, spécialement les 242, 338, 181 et 194. Les résolutions appellent au retrait total des Israéliens de l’ensemble des territoires palestiniens et arabes envahis par Israël après la guerre de 1967, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’au droit au retour des réfugiés palestiniens. Pour la direction palestinienne, si Israël est vraiment intéressé par la paix, il doit s’engager à appliquer toutes les résolutions internationales ainsi que le plan de paix de la Feuille de route.

Un dirigeant israélien, parlant sous couvert d’anonymat, indique qu’Olmert essaie simplement de se constituer un héritage avant de devoir laisser sa fonction, accablé par des accusations de corruption.

13 août 2008 - Imemc - traduction : Info-Palestine.net


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