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Tragique paradoxe

mercredi 30 juillet 2008 - 09h:39

Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran

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Le mouvement national palestinien nous inflige le tragique paradoxe de ses factions en trêve avec l’ennemi sioniste mais en guerre meurtrière entre elles...

L’appel au dialogue national lancé il y a quelques semaines par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, n’a pas déclenché une dynamique dans ce sens. Il semble au contraire que les deux plus importantes factions qui se disputent le lambeau de pouvoir dans les territoires sont décidées à trancher de leurs divergences par le recours à la violence et à la force, à la grande satisfaction des autorités israéliennes, bien évidemment ravies que les Palestiniens s’entretuent et font passer au second plan la résistance contre l’occupation israélienne de leurs territoires.

Depuis une année, des affrontements armés ont opposé miliciens du Hamas et du Fatah. En plus des pertes humaines qu’ils ont provoquées dans les rangs de ces deux factions et parmi la population civile, leur autre navrant bilan en est que les territoires palestiniens sont désormais divisés. Gaza est passé sous contrôle du Hamas, la Cisjordanie sous celui du Fatah et de l’Autorité que préside Mahmoud Abbas. C’est déjà là une situation qui a affaibli le mouvement national palestinien et a amoindri ses capacités de réaction à l’agression sioniste permanente.

Mais ce qui se passe dans ces territoires entre Palestiniens, ces derniers jours, fait craindre à ce qu’il faut s’attendre à encore pire pour la cause nationale palestinienne. L’attentat à la voiture piégée, qui a eu pour cible à Gaza des activistes du Hamas, a en effet relancé la confrontation entre lui et le Fatah. Dans la bande de Gaza, le Hamas a raflé et incarcéré des militants de la faction rivale, le Fatah en a fait de même en Cisjordanie.

C’est tout bénéfice pour l’Etat hébreu de voir que les Palestiniens se chargent eux-mêmes de neutraliser leurs activistes. Israël a fait de la cassure de l’unité du mouvement national palestinien l’un des axes fondamentaux de sa stratégie de lutte contre sa cause nationale. Il a eu recours à tous les stratagèmes pour atteindre cet objectif. Force est de constater qu’il l’a atteint autant par les stratagèmes dont il a usé que par l’incapacité des dirigeants palestiniens à surmonter leurs différends politiques pour préserver l’unité de rang du mouvement national.

Il est pathétique, et en même temps tragique, que Mahmoud Abbas poursuit des négociations sans aucun résultat avec le chef du gouvernement de l’ennemi sioniste et ne « parvient pas » à entamer le dialogue avec Hanieh du Hamas palestinien. Que celui-ci signe une trêve avec ce même ennemi et n’arrive pas à jeter un pont en direction du président de l’Autorité palestinienne.

C’est là une situation que Tel-Aviv exploite pour « vendre » à l’opinion internationale le point de vue que les Palestiniens ne sont pas prêts pour un Etat national et qu’il ne faut pas dans ces conditions faire pression sur lui pour qu’il hâte la réalisation de cette perspective.

Du même auteur :

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30 juillet 2008 - Le Quotidien d’Oran - Analyse


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