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Les étudiants de Gaza attendent toujours et perdent espoir

vendredi 1er août 2008 - 06h:57

Rami Almeghari - The Electronic Intifada

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Ces jours-ci, Rami Abdo s’occupe du jardin : il donne aussi des leçons à son neveu de 10 ans. Abdo, est un étudiant de 30 ans de Gaza qui, avec des centaines d’autres, attend de pouvoir regagner son université à l’étranger.

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Rami Abdo et son neveu (Photo : Rami Almeghari)

Il attend depuis plus d’une année puisqu’Israël a fermé tous les points de passage. « Tous les matins, je me réveille avec l’espoir de pouvoir aller en Grande-Bretagne où je suis censé continuer mon Ph.D. en finances. Toutefois, l’espoir diminue de jour en jour car Israël continue à nous faire attendre ».

Abdo, représentant des étudiants en rade et porte-parole du comité populaire pour la rupture du siège israélien, explique que la plupart des étudiants ont épuisé tous les recours et les procédures de coordination passant par les autorités israéliennes, l’Autorité palestinienne à Ramallah et toutes les autres parties concernées. Toutefois, tous ces efforts ont été vains.

« Je ne sais plus où j’en suis. Je ne sais pas quoi prévoir, même à court terme. Je ne sais pas si je dois rester à Gaza et continuer ce que je fais pour le moment ou continuer à essayer d’aller étudier au Royaume-Uni » ajoute Abdo en réparant un robinet dans le jardin de sa maison.

Depuis juin dernier, les autorités israéliennes d’occupation ont imposé un écrasant blocus à Gaza et fermé tous les postes frontières après le prise de contrôle par le Hamas concluant la lutte avec le parti du Fatah de l’autorité palestinienne du Président Mahmoud Abbas. Selon les autorités du Hamas à Gaza, le terminal de Rafah avec l’Egypte est la seule sortie pour le 1,5 million d’habitants de Gaza et n’aurait été rouvert que 27 jours les treize derniers mois.

Abo rappelle « un jour, j’ai entendu que le terminal de Rafah avait rouvert ; j’ai vite fait mes valises, j’ai dit au revoir à mes parents, ma femme et ma fille. Mais je suis rentré le soir même car n’étaient autorisés à passer que les malades et les cas urgents. Cela est arrivé peut-être trois fois ces 13 derniers mois ».

Le passage d’Erez dans le nord de Gaza, qui est administré par les autorités israéliennes, serait une sortie de rechange pour les étudiants se rendant à l’étranger. Toutefois, il reste fermé et seuls quelques étudiants triés sur le volet ont pu quitter Gaza par cette voie et uniquement grâce à l’aide de gouvernements étrangers.

Il y a quelques semaines, le département d’Etat étasunien est intervenu auprès des autorités israéliennes afin qu’elles autorisent sept Palestiniens de Gaza qui avaient obtenu la prestigieuse bourse Fulbright à se rendre à Jérusalem pour des interviews au consulat étasunien. Récemment, des officiels consulaires étasuniens se sont rendus au passage d’Erez pour des entrevues avec un autre groupe d’étudiants censés étudier dans différentes universités étasuniennes. Abdo se félicitait de cette mesure, tout en estimant qu’elle était insuffisante.

« Nous demandons à la communauté internationale, spécialement aux gouvernements européens, d’intervenir afin que près de 670 étudiants puissent quitter Gaza et jouir de leur droit fondamental à l’éducation.

Le droit international, y compris la Déclaration universelle des droits de l’homme, garantit à tout individu le droit à l’éducation. Toutefois, malgré les appels d’Abdo et ceux de ses collègues, les autorités israéliennes n’ont pas expliqué clairement pourquoi ils ne peuvent pas quitter Gaza. De plus, la trêve facilitée par l’Egypte entre le Hamas et Israël n’a pas changé la situation de ces étudiants.

« En tant que militant et résident ordinaire de Gaza, je peux vous assurer que le cessez-le-feu n’a produit aucun résultat concret jusqu’ici. Nous nous battons toujours pour nos droits fondamentaux, mais nous sommes entourés de sourds et d’aveugles. Nous allons organiser un sitin au passage de Rafah dans le sud de Gaza très bientôt, pour rendre notre protestation publique avant que tout espoir ne soit perdu".

Rami Almeghari écrit actuellement pour plusieurs media, dont The Palestine Chronicle , aljazeerah.info , IMEMC.org , The Electronic Intifada et Free Speech Radio News . Rami a aussi été traducteur d’anglais et rédacteur en chef du centre international de la presse du Service palestinien d’information basé à Gaza. Il est possible de lui écrire ici : rami_almeghari@hotmail.com

Du même auteur :

- Une intervention chirurgicale sous blocus
- Le blocus aggrave la malnutrition dans Gaza
- S’abriter du blocus
- Gaza devient « verte » par nécessité

28 juillet 2008 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : amg


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