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Forum pour la Reconnaissance des villages du Neguev

vendredi 18 juillet 2008 - 07h:21

Recognition Forum

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Information

Le samedi 18 juillet le « Recognition Forum » du Néguev organise un convoi de bouteilles d’eau pour Tel Arad, un village non-reconnu que le gouvernement israélien a refusé de connecter au réseau de distribution d’eau officiel.

Ce convoi d’eau est un acte de protestation contre la politique du gouvernement qui nie les droits des habitants de villages non-reconnus dans le Néguev en demandant que tous les villages soient connectés au réseau de la même façon que chaque ranch privé des colons juifs l’est (et ce, qu’ils aient ou non un permis officiel) et en réclamant la fin des démolitions de maisons.

Historique

50.000 citoyens israéliens vivent dans le Néguev dans des villages dont le gouvernement israélien refuse d’en reconnaître l’existence et ce, malgré le fait que certains de ces villages existaient déjà avant la fondation de l’état d’Israël. D’autres villages ont été transférés en 1950 par les autorités dans les lieux actuels.

La non reconnaissance prive les villages de toute possibilité de planifier officiellement des constructions (et par conséquent d’obtenir des permis de construire) et de bénéficier d’une infrastructure élémentaire : eau, électricité, systèmes sanitaires, transport, éducation et santé.

Le gouvernement persiste dans sa politique d’évacuation de ces villages et de concentrer leurs habitants dans des « townships » mais sans leur permettre de choisir de maintenir leur propre mode de vie rural et agricole. L’état impose des sanctions à l’encontre des villageois, démolie leurs maisons et leur nie un accès adapté aux sources d’eau.

Tel Arad : historique

Tel Arad, un village non-reconnu par l’état, est habité actuellement par 1.200 personnes dont plus de 60% sont des enfants. A part une école, cette communauté n’a pas de services de base tels que les soins de santé ou l’eau courante.

Toutes les maisons dans le village ont reçu un ordre de démolition et ce, malgré le fait que Tel Arad se trouve entouré de localités juives qui ont l’eau courante. A la suite du convoi en 2003 mené par le « Recognition Forum », les villageois ont émis une requête à la Haute Cour de Justice en passant par Adalah (Adalah signifie Justice en arabe : Le Centre Juridique pour la Minorité Arabe en Israël) et une procédure à alors été établie pour demander une alimentation en eau.

Les habitants de Tel Arad ont suivi cette procédure et ont fait appel auprès des autorités pour recevoir l’eau mais ils ont à nouveau été déboutés (comme ils l’ont déjà été à maintes reprises) par le tribunal responsable des questions sur l’eau. Adalah a une fois encore soumis une requête à la Haute Cour de Justice au nom des villageois. En mars 2008, la dernière session s’est tenue autour de cette question qui attend maintenant la décision de la Cour.

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Façon traditionnelle de planter le blé - Photo : Dukium.org

Depuis la première requête, les colons juifs autour de Tel Arad ont reçu de vastes zones avec des droits à l’eau. On trouve adjacent à Tel Arad, un établissement vinicole, des serres chauffées, des dizaines d’hectares de céréales, de tournesols, de vergers d’amandes, de champs de cacahuètes ainsi que des poulaillers géants entretenus par le kibboutz Gan Yavne qui se trouve à 100 km de là. Aujourd’hui, tout le monde a l’eau sauf Tel Arad.

Le prix moyen d’un mètre cube pour la plupart des citoyens va de 4 à 7 shekels. Les Bédouins des villages non-reconnus payent environ 50 shekels car ils doivent en payer le transport.

Initialement, les habitants de Tel Arad appartiennent à la tribu Kdeirat al Sana. Ils vivaient jusqu’en 1952 à Hisham al Jbeil, au sud-ouest de la ville de Laqia. Cette année là, le gouvernement militaire a déplacé la tribu à Al Rahwa au-delà de la ligne verte, au sud de Dahariya en Cisjordanie.

A la suite de la plainte du gouvernement jordanien aux Nations Unies, les autorités israéliennes ont dû les ramener dans le territoire israélien. Mais pas dans les lieux desquels ils avaient été déracinés : ils ont été mis près de la frontière, près du site archéologique de Tel Arad où avait vécu dans un passé pas très lointain la tribu Arab Al Jahalin. Ces derniers avaient eux aussi été transférés par l’état d’Israël dans la zone de Maale Adumim.

« C’est l’état d’Israël et personne d’autre qui nous a installé ici mais à ce jour ils nous considèrent comme des envahisseurs et font tout pour rendre notre vie invivable. » se plaint Ali al Nebari. « Ils nous interdisent de construire des maisons et de creuser des puits. J’ai un ordre de démolition en instance sur ma maison. Si ma maison est démolie, où ira vivre ma famille ? Où l’état veut-il que nous allions vivre ? Nous ne voulons pas aller d’un township à un autre, townships que l’état nous a construit ».

« Ces townships sont des ghettos, des réserves, des nids de pauvreté et d’abandon. Toute solution visant à installer les Bédouins doit prendre en compte leurs traditions et leur attachement très spécial à la nature. Les Bédouins nés dans la nature se fondent en elle. Mais la démolition de ma maison familiale me transforme en un criminel alors que je n’ai commis aucun crime ».

Sites recommandés :

- www.dukium.org - info@dukium.org
- www.assoc40.org - assoc40@assoc40.org

13 juillet 2008 - Reçu par courrier électronique - Traduit de l’anglais par Ana Cléja


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