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Israël n’a démantelé aucune des sections du Mur invalidées par la Haute Cour de Justice

mardi 15 juillet 2008 - 06h:49

B’Tselem

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Communiqué de presse - 9 juillet 2008 - Israël n’a démantelé aucune des sections de la Barrière de Séparation qui avaient été invalidées par la Haute Cour de Justice

http://www.btselem.org/English/Pres...

Aucune section de la Barrière de Séparation n’a pas été déplacée, sections qui ont été construites et plus tard invalidées par la haute Cour de Justice. L’organisation des droits humains, B’Tselem, a publié le 9 juillet le résultat de son enquête, jour anniversaire de l’avis consultatif il y a 4 ans de la Cour Internationale de Justice (CIJ) de la Haye qui avait déclaré que la construction de la barrière en Cisjordanie violait la loi internationale.

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Bi’lin : tout un village en rsistance contre le mur d’Apartheid - Photo : Stop the Wall campaign

La Haute Cour avait invalidé trois sections au motif que le tort fait aux Palestiniens était disproportionné et elle avait ordonné à l’état d’Israël de déplacer la barrière. Mais celui-ci n’a déplacé à ce jour aucune de ces sections. Les sections invalidées sont : la barrière autour de la colonie d’Alfe Menashe (invalidée il y a près de trois ans : 15 septembre 2005) ; la section qui passe sur les terres des villages de ?Azzun et de Nebi Alias (invalidées il a plus de 2 ans : 15 juin 2006) et la section près de Bil’in (invalidée il y a 10 mois : 6 septembre 2007). Les habitants de Bil’in n’ont reçu que récemment la proposition de changement de tracé de l’armée.

Depuis mai 2008, 409 kilomètres de barrière (57% de la route prévue) ont été construits. 66 kilomètres sont en construction et 248 kilomètres (soit 34%) n’ont pas encore commencé. Lorsque la barrière sera terminée, 11.9% de la Cisjordanie (y compris Jérusalem Est) se retrouvera à l’ouest de la barrière ou sera partiellement ou même totalement entourée par celle-ci. Ces zones sont le foyer pour 498.000 Palestiniens (222.500 à Jérusalem Est) qui vivent dans 92 villes et villages.

La Barrière annexe de facto 60 colonies (y compris 12 à Jérusalem Est) dans les quelles vivent 381.000 Israéliens.

L’état d’Israël a le droit et le devoir de protéger ses citoyens et ses habitants des attaques terroristes. Mais néanmoins, s’il veut construire une barrière physique entre lui-même et la Cisjordanie, il doit la construire soit le long de la ligne verte soit à l’intérieur de son propre territoire. Le tracé actuel n’a pas été basé sur des considérations de sécurité mais dans le but de perpétuer et d’étendre les colonies. B’Tselem demande au gouvernement de démanteler chaque section de la barrière qui pénétrer en Cisjordanie, d’annuler le système de permis qui fait partie du projet de la barrière et de dédommager les Palestiniens qui ont été lésés par la construction de la barrière.


2 juillet 2008 : trois civils israéliens tués par un Palestinien dans le centre de Jérusalem

http://www.btselem.org/english/Isra...

B’Tselem condamne sévèrement l’attaque terroriste d’un Palestinien qui a eu lieu le 2 juillet dans le centre de Jérusalem, attaque durant laquelle 3 civils israéliens ont été tués et des douzaines d’autres ont été blessés.


Démolitions de maisons utilisées comme mode de punitions
3 juillet 2008 : B’Tselem à Mazuz : Empêchez la démolition de la maison de la famille de l’auteur de l’attaque à Jérusalem.

http://www.btselem.org/english/Puni...

Suite à l’attaque hier d’un conducteur de tracteur à Jérusalem, attaque qui a tué 3 civils et en a blessé beaucoup d’autres, les media ont publié un appel de politiciens et de figures publiques pour que la maison de la famille de l’auteur de l’attaque, maison située dans le village de Sur Baher, soit démolie.

Les media ont de plus rapporté que Shai Nitzan, le substitut du procureur général, va convoquer une réunion aujourd ?hui pour discuter des possibilités légales visant à imposer des sanctions aux auteurs d’attaques terroristes et à leurs familles détenteurs de cartes d’identité israéliennes. Des représentants du gouvernement et de l’institution de défense doivent prendre part à la réunion qui à l’origine devait se tenir que dans quelques mois mais qui a été avancé suite à l’attaque.

B’Tselem a écrit ce jour au procureur général Mazuz pour lui demander d’empêcher la démolition. Dans sa lettre, B’Tselem a fait remarquer que les démolitions de maisons en tant que punition sont une grave violation de la loi humanitaire internationale. Le but déclaré de cette politique est de faire du tort à des innocents : parents des auteurs soupçonnés qui eux ne sont accusés d’aucune faute criminelle. La démolition de maisons est clairement un cas de punition collective qui viole le principe qu’une personne n’a pas à être punie pour des actes perpétrés par d’autres. La punition collective est donc illégale quelque soit son efficacité.

En ce qui concerne son efficacité, un comité nommé par l’ancien chef d’état major Moshe Ya’alon, a trouvé que la politique de démolitions de maisons faisait plus de tort que de bien (était plus négatif que positif pour) pour la sécurité d’Israël. Les résultats des recherches du comité ébranlent la prétention qu’Israël a utilisée depuis des années, que cette politique décourage les terroristes potentiels.

Historique

D’octobre 2001 à fin janvier 2005, Israël a démoli en tant que punition 667 maisons palestiniennes dans les territoires occupés, laissant plus de 4.200 personnes sans abris. La moitié des maisons démolies étaient adjacentes aux maisons familiales d’auteurs présumés d’attaques terroristes.
En février 2005, le comité mentionné ci-dessus a recommandé la fin de cette politique. Le même mois, la ministre de la défense de l’époque, Mofaz, a adopté cette recommandation.


Restrictions sur les mouvements
6 juillet 2008 : Israël coupe le village d’a-Nabi Samwil (Nabi Samuel) du reste de la Cisjordanie

http://www.btselem.org/english/free...

L’armée a récemment coupé le village d’a-Nabi Samwil et ses 220 habitants du reste de la Cisjordanie, l’isolant presque totalement. Cette action fait partie de la politique israélienne visant à séparer en Cisjordanie la circulation israélienne de la palestinienne.

Le village se trouve sur la route entre les colonies de Ramot et de Givat Ze’ev et sur la route reliant Beit Hanina et l’enclave de Bir Nabala avec les villages à l’ouest de l’enclave. Jusqu’à récemment, c’était la seule route qui permettait aux habitants de Nabi Samwil d’accéder à l’enclave de Bir Nabala, lieu où se trouve la plupart des services dont ils ont besoin.

En mars 2008, Israël a fermé cette route aux Palestiniens dans le but de séparer la circulation palestinienne de la circulation israélienne entre les deux colonies et Jérusalem. Dans un même temps, Israël a ouvert une nouvelle route qui passe par un tunnel sous la route interdite et qui relie l’enclave de Bir Nabala et le village de Biddu. C’est aujourd’hui la seule route reliant les villageois de la région à l’enclave de Bir Nabala, mais les habitants de Nabi Samwil qui veulent utiliser cette route doivent d’abord traverser le check-point de Ramot à l’entrée du village.

Le check-point est régulièrement tenu par des soldats et par la police des frontières. Seuls les habitants à pieds ou dans des véhicules aux plaques d’immatriculation israéliennes ont le droit d’entrer et de sortir à condition que tous les passagers soient des habitants du village. Puisque les habitants sont des Palestiniens cisjordaniens, leurs véhicules portent des plaques palestiniennes. En conséquence, les villageois ne peuvent quitter leur village qu’à pieds et les personnes venant de l’extérieur ne peuvent pas y entrer.

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Maisons dans le village d’a-Nabi Samwil. Photos : Kareem Jubran, B’Tselem

Le retranchement du village a de graves conséquences sur la vie quotidienne de ses habitants. Les villageois doivent marcher 1.5 km jusqu’au check-point, ce qui est surtout difficile pour les personnes âgées et les malades. Les enfants qui reviennent des jardins d’enfants et des écoles dans les villages avoisinants, dont certains n’ont que 5 ou 6 ans, sortent des voitures qui les ont emmenés jusqu’au check-point puis continuent à pieds sans adulte pour les accompagner.

Etant donné que les habitants ne peuvent pas utiliser leurs véhicules, ils dépendent aujourd’hui des taxis. Ils doivent les appeler, habituellement de Biddu, pour un coût minimum de 50 shekels (environ 13 dollars) afin qu’ils viennent les chercher au check-point et les emmènent le long de la nouvelle route jusqu’à l’enclave de Bir Nabala et de là, jusqu’à leur destination. Les personnes nécessitant des soins médicaux doivent se rendre à pieds au check-point et de là par taxi jusqu’à la clinique la plus proche, à Biddu, à sept km du village.

Les véhicules palestiniens transportant des marchandises n’ont également pas le droit d’entrer dans le village. Le transport de marchandises dans des véhicules à plaques d’immatriculation israéliennes revient beaucoup plus cher et la plupart des habitants ne peuvent pas se le permettre. C’est pour cette raison qu’ils ramènent eux-mêmes leurs achats dont des sacs très lourds de farine, de fourrage et de bouteilles de gaz. Il arrive souvent que les soldats et la police des frontières au check-point ne leur permettent pas de traverser avec du bétail et du fourrage ni même d’emmener faire paître leur bétail ou de le ramener chez eux.

Les restrictions font qu’il est impossible aux habitants de maintenir des relations familiales et sociales sur une base régulière. L’interdiction d’entrée dans le village s’applique aussi aux proches parents des habitants.

Ces restrictions se rajoutent à celles qu’Israël avait déjà imposées au village depuis des années. Depuis 1970, Israël a sévèrement restreint les constructions dans le village, obligeant des douzaines de jeunes couples à trouver un logement ailleurs. Les villageois n’ont pas le droit de construire une école pour les enfants qui se rendent à l’école de Beit Iksa, école qui se trouve à 4 km du village et qui les oblige à traverser chaque jour le check-point de Ramot.

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Checkpoint Ramot. Photo : Kareem Jubran, B’Tselem,

Les restrictions imposées à Nabi Samwil illustrent le régime israélien interdisant la circulation palestinienne sur certaines routes en Cisjordanie et ses implications sur la vie des Palestiniens. Des interdictions similaires s’appliquent à la Route 557 qui mène de la Route 60 aux villages de Furik et de Beit Dajan et à la colonie d’Elon Moreh dans le district de Naplouse ainsi que la Route 90 (La Route de la Vallée du Jourdain) qui est la principale artère nord/sud de la Vallée du Jourdain.

B’Tselem demande à Israël de retirer immédiatement l’interdiction de circulation palestinienne sur la route menant à Beit Hanina et l’enclave de Bir Nabala et de permettre aux habitants des villages avoisinants ainsi qu’à tous les Palestiniens une utilisation ouverte de la route. Israël doit aussi ôter les restrictions envers les habitants de Nabi Samwil et envers tous les Palestiniens qui veulent traverser le check-point de Ramot pour entrer et sortir du village.

9 juillet 2008 - B’Tselem - Vous pouvez consulter ce rapport à :
www.btselem.org
Traduction de l’anglais : Ana Cléja


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