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Che Guevara parle arabe

samedi 12 juillet 2008 - 07h:13

Heba Helmy - EFE

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« Je me suis mise en colère quand je me suis rendue compte que le révolutionnaire était devenu un simple produit. »

Le Caire. Le Che n’est pas mort ; au contraire, il est on ne peut plus vivant et il parle arabe. C’est l’axe du documentaire « Viva Guevara », dans lequel la réalisatrice Maha Shahba montre que le guérillero continue à être très présent au delà du phénomène de mode.

Le film « qui depuis le début est une aventure », ne se limite pas à raconter la vie du guerillero argentin, mais présente pendant une heure le personnage vu par des yeux arabes : le film « est plus une analyse des Guevaras arabes et du symbole révolutionnaire », explique Shahba.

Tout a commencé le jour où un enfant de 10 ans offrit à cette journaliste et cinéaste un porte-clef avec la photo du Che et lui dit qu’il ne savait pas qui c’était mais qu’il trouvait ce portrait « cool » (à la mode).

« Je me suis mise en colère quand je me suis rendue compte que le révolutionnaire argentin était devenu un simple produit, c’était comme un deuxième assassinat. Ensuite j’ai décidé de faire un film pour raconter aux gens qui était Che Guevara », explique Shahba.

Au delà de l’icône archi-connue des paquets de tabac, porte-clefs, tee-shirts, chapeaux et même sous-vêtements, la réalisatrice se concentre sur ce qu’elle appelle « Les Guevaras arabes », comme l’ancien président égyptien Gamal Abdel Naser ou le chef du groupe chiite libanais Hezbollah, Hasan Nasrala. « C ’est que toute personne qui dit NON à l’injustice et qui défend ses droits, est un Guevara, c’est pour cela qu’il y a beaucoup de Guevaras », explique Shahba.

Mais en plus de ces Guevaras métaphoriques, il y en a d’autres en chair et en os, des hommes et des femmes à qui les parents, fervents révolutionnaires, ont donné le nom du Che.

Les autres Guevaras

Comme un célèbre correspondant de la chaine de télévision Al Jazeera, Guevara Al Budeira, qui a risqué sa vie face aux chars israéliens pour rendre compte de la résistance palestinienne, ou les 300 enfants palestiniens qui, selon le même Budeiri, portent aussi ce nom.

Avec trois autres journalistes, Shahba a passé six mois à rechercher et rencontrer le plus de Guevaras possible dans les populations d’Egypte, de Ramallah, Gaza ou Dubai, tous les endroits où a été filmé le documentaire. Et avec les images d’archives du Che et de Abdel Naser qui ont été offertes par l’Ambassade de Cuba au Caire et par la famille du chef égyptien, le film a été réalisé.
Dans la bande sonore du documentaire on ne peut pas passer à côté de la célèbre chanson « Pour toujours Commandant » paradoxalement à côté d’une autre en arabe, qui dit « Guevara est mort », du poète égyptien Ahmed Fuad Negm.

Le film, réalisé de façon désintéressée par toute une équipe, a récolté son premier fruit lorsqu’il a remporté le deuxième prix du premier festival du documentaire qui a eu lieu en mai dernier à Abu Dhabi.

Sa présentation a provoqué une polémique parmi le jury du festival à cause du témoignage d’une femme qui compare le Che au terroriste Abu Musad Al Zarqaui, ou au religieux chiite Hasan Nasrala, chef du Hezbollah. En dépit de cette controverse, ou peut-être grâce à elle, le Festival de Rotterdam l’a invité à participer à sa prochaine édition.

En ce qui concerne la simultanéité de ce film avec celui de Steven Soderbergh, récemment primé à Cannes, Shahba pense que les deux films peuvent être complémentaires : « Notre film donne envie au spectateur de rechercher plus d’informations sur Che Guevara. Puis, après avoir vu le nôtre, il ira voir celui de Soderbergh pour mieux connaître la vie du guerillero », dit fièrement la réalisatrice.

8 juin 2008 - El Mundo - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elmundo.es/elmundo/2008/...
Traduction de l’espagnol : Charlotte


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