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Appel Urgent : Défendez le Droit à l’Education et à la Liberté d’Omar

samedi 12 juillet 2008 - 07h:05

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Défendez le droit d’Omar à l’éducation et à la liberté : luttez pour sa libération le 31 juillet 2008 et élevez vos voix contre la détention arbitraire d’étudiants palestiniens.

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Omar Qassis

Le 27 mars, vers 3 heures du matin, Hanna Qassis a été réveillé par un grand coup sur la porte. Quand il est allé dans le salon il a vu 7 soldats à l’intérieur de sa maison. Sa mère avait ouvert la porte. Un soldat qui semblait être le commandant et qui parlait arabe, a demandé qui habitait dans la maison. Hanna, le plus âgé de la famille après le décès de son père, a répondu que son frère y vivait aussi. On lui a ordonné d’aller le réveiller.

Quand Omar a rejoint la famille, tous trois ont alors été enfermés sur le balcon de l’appartement gardé par un soldat, tandis que les autres soldats ont fouillé la maison. Après 10 minutes, le commandant est revenu et a emmené Omar dans une autre pièce pour l’interroger. Hanna pouvait entendre la conversation pendant laquelle Omar qui a répété plusieurs fois qu’il ne savait pas ce qu’ils cherchaient. L’interrogatoire a continué encore pendant 5 minutes puis le commandant est revenu sur le balcon et a demandé à Hanna de donner des vêtements à Omar : celui-ci venait d’être arrêté.

Omar a demandé à son frère un peu d’argent afin de payer le taxi qui le ramènerait à la maison après son interrogatoire car il pensait pouvoir y retourner le soir même vu qu’il n’avait rien fait de mal et qu’il n’avait rien à cacher. Ceci a énervé le commandant qui a interrompu en disant : « Tu retourneras à la maison quand je l’aurai décidé moi-même ».

A la recherche d’une accusation

Malgré le fait qu’Omar soit de Cisjordanie et qu’il est illégal pour Israël selon la loi internationale de le transférer dans un autre territoire, il a été emmené au Centre de Détention de Mascobia à Jérusalem Ouest où ni son avocat ni sa famille n’ont pu le voir.

Les avocats doivent habituellement faire une demande chaque fois qu’ils veulent voir un prisonnier au centre de détention et cette procédure prend généralement huit jours. Une semaine plus tard, (3 avril) l’interrogatoire d’Omar a été prolongé de 19 jours et il a été officiellement interdit à l’avocat de le voir. Le 21 avril, la période d’interrogatoire a été prolongée d’encore 18 jours.

Le 23 avril, l’avocat a gagné son appel contre l’interdiction et a réussi à rencontrer Omar. L’avocat a également fait appel contre le prolongement de la période d’interrogatoire et a réussi à le faire réduire à 9 jours. La première audience concernant le cas d’Omar a été fixée au 29 avril au tribunal militaire d’Ofer près de Ramallah.

Malgré le fait qu’Omar n’avait pas eu accès pendant un mois à un conseiller juridique ce qui le mettait en danger d’être soumis à des tortures, le responsable des interrogatoires a demandé 30 jours de plus vu qu’ils n’avaient rien trouvé pour le mettre en accusation. L’avocat a fait appel contre le prolongement ; il a gagné et l’armée israélienne a eu deux jours pour produire un acte d’accusation.

Le 1er mai, un ordre administratif a été émis par l’adjoint du commandant militaire de la Cisjordanie envoyant Omar en détention administrative pour 3 mois. Il a également été inculpé pour avoir lancé des pierres entre 2001 et 2002, accusation pour laquelle il a plaidé non coupable. L’accusation d’avoir lancé des pierres ne précise pas d’un jour spécifique et il est donc impossible pour Omar de réfuter ces allégations et de présenter un alibi ce qui de ce fait lui enlève le droit à une véritable défense.

Il est également jugé en tant qu’adulte pour quelque chose qu’il aurait soi-disant commis à 16 ans ce qui selon les règles internationales signifie qu’il était un enfant même si les tribunaux militaires israéliens traitent les Palestiniens de 16 ans en tant qu’adultes.

Conditions de détention

Le 17 mai, Omar a raconté à la Campagne Right to Education à l’Université de Birzeit les conditions de ses interrogatoires et ses conditions d’incarcération à la prison d’Ofer en Cisjordanie.

« Je vais bien mais depuis mon arrestation je suis passé de 67 à 59 kilos. Depuis mon arrivée à Ofer je n’ai pas reçu assez de sucre et je n’ai pas pu dormir pendant 4 jours. J’avais des hémorroïdes très douloureuses mais mes demandes de voir un docteur ont été ignorées. J’ai finalement été obligé de sauter des repas pour voir un docteur.

Les hémorroïdes se sont développées pendant les interrogatoires car je n’ai pas reçu de vêtements propres et ma cellule d’isolement (le trou) était très humide. J’y suis resté pendant 11 jours. Et quand ils ont commencé les interrogatoires, j’étais attaché à une chaise tandis que les officiers de service secret m’interrogeait pendant 4 heures d’affilée. Certains soldats m’ont dit que le fait de rester assis si longtemps allait provoquer des hémorroïdes si je ne commençais pas à avouer.

Je n’arrivais pas à dormir à cause du stress psychologique. Chaque fois qu’un soldat passait à côté de la cellule je me réveillais. J’ai vu des soldats qui battaient d’autres détenus et j’avais peur d’être le prochain sur la liste. Je suis très désorienté, j’entends la nuit le son de chiens qui aboient et de gens qui crient. Je crois que ce sont des enregistrements mais ils m’affectent.

L’autre nuit j’ai aussi entendu une sirène et j’ai pensé qu’Israël entrait en guerre contre l’Iran et qu’elle avait fait évacuer la prison, me laissant là tout seul. J’ai perdu mon sens d’orientation et je suis souvent embrouillé par rapport aux heures du jour et de la nuit.

L’autre jour j’ai pleuré. J’ai pleuré un voyant un vieil homme probablement dans la soixantaine, assis tout seul et qui avait l’air très fragile. Je savais aussi qu’il était diabétique. Je ne supporte pas de voir tant injustices...

Maintenant que je suis en prison, je souffre moins physiquement mais je suis toujours stressé face à l’incertitude de tout cela. Je n’ai aucune idée de la durée pendant laquelle je vais rester en prison. Je n’ai aucune idée de ce qu’ils font ou de ce qu’ils prétendent que j’aurais fais. Tout ce que je sais c’est que je ne suis pas une menace pour la sécurité mais on m’interroge toujours sur toutes sortes de choses, sur tout ce qui leur passe par la tête.

Je veux tout simplement savoir quand je vais pouvoir voir à nouveau ma famille. »

Dans la courant de mai, Hanna et sa mère ont fait une demande de permis pour lui rendre visite en prison mais fin mai, Omar a été transféré dans une prison dans le Néguev, à l’intérieur d’Israël. Il a fallu un mois aux autorités israéliennes pour traiter la demande de visite et à la mi-juin, ils ont appris que cette demande avait été refusée.

En Israël, les prisonniers ont généralement le droit d’avoir des visites de la famille tous les quinze jours et légalement une fois par mois. Le droit de voir sa famille a été dénié à Omar et cette négation sert en fait de punition supplémentaire : une punition pour quelque chose mais il ne sait toujours pas ce que c’est que cette chose.

Détention administrative

La détention administrative est un système d’incarcération sans accusation, où une preuve secrète provenant des services de sécurités israéliennes (GSS) est donnée au juge militaire et utilisée pour justifier une incarcération d’une durée de 6 mois renouvelable. L’information donnée par les GSS n’est pas communiqué au détenu ni à son avocat.

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Université de Birzeit, régulièrement envahie par la soldatesque israélienne

La souffrance psychologique provoquée par l’ignorance des raisons de l’incarcération peut être considérée comme une torture telle que cela est défini par la Convention des Nations Unies contre la Torture et les détentions prolongées sans accusation ni procès constituent des détentions arbitraires qui sont une violation de la Convention Internationale sur les Droits Civils et Politiques (Article 9(1)) et de la Déclaration Universelle des Droits Humains (Article 9).

Il y a à l’Université de Birzeit, 10 étudiants qui sont actuellement en détention administrative (un d’entre eux se trouve en détention administrative depuis 3 ans). Les étudiants en détention administrative sont non seulement soumis à une torture d’ordre psychologique, mais leurs droits fondamentaux leur sont également niés tels que le droit à la liberté, à un procès équitable et à l’affranchissement d’une détention arbitraire ainsi que leur droit à l’éducation.

Omar était dans son dernier semestre d’un cours (session) de quatre ans et étudiait chaque jour dès qu’il rentrait à la maison. « Il était déterminé à finir ses études et à le faire bien ; je n’ai jamais vu mon frère si impliqué dans ses études qu’au début de cette année. C’était comme si cela faisait partie de ses résolutions pour cette nouvelle année » raconte Hanna. Maintenant Omar devra attendre l’année prochaine pour obtenir son diplôme : si seulement si l’ordre de détention administrative n’est pas renouvelé.

Appel pour les libérations

La Campagne Right to Education appelle Israël à libérer ou à mettre en accusation les prisonniers en détention administrative et à ne pas soumettre les personnes en détention à des actes de torture mais de leur assurer un procès équitable en assumant ses responsabilités selon la Convention Internationale sur les Droits Civils et Politiques et la Convention des Nations Unies contre la Torture, conventions dont Israël est signataire.

La Campagne demande aussi que l’Union Européenne conditionne ses relations bilatérales avec Israël à un progrès mesurable de la part d’Israël du maintien des droits humains dans les territoires occupés selon les standards de l’Union Européenne comme cela est demandé dans les termes de l’accord Article 2 :

« Les relations entre les partis ainsi que toutes les dispositions de l’Accord lui-même, seront basées sur le respect des droits humains et des principes démocratiques qui guident leur politique internationale et interne et constituent un élément essentiel de cet Accord ».

Demandez qu’Omar Qassis soit libéré le 31 juillet date à laquelle son ordre de détention administrative actuel arrive à expiration et que cet ordre ne soit pas renouvelé. Demandez la même chose pour les autres neuf prisonniers et qu’un tel système d’incarcération injuste, arbitraire et barbare (de détention administrative sans procès) soit immédiatement stoppé.

Ce que vous pouvez faire :

Ecrivez à
International Bar Association (Association Internationale des Barreaux, IBA) :
www.ibanet.org/humanrights/headerpa...
L’IBA influence l’expansion de la réforme du droit international et façonne le futur dudit droit. L’association a des membres partout sur les cinq continents et se spécialise dans trois grands domaines : droit des affaires, pratique juridique et droit de l’énergie et des ressources naturelles. L’IBA a aussi un Institut des droits de l’Homme qui travaille pour la promotion, la protection et la préservation des droits de l’Homme et la préservation de l’indépendance judiciaire et celle de ses membres.
Langue(s) : Anglais
Catégorie(s) : Ressources internationales - Associations

Fiona Paterson
Director of Human Rights Institute
International Bar Association
10th Floor
1Stephen St
London, W1T 1AT
United Kingdom
Tel : +44 (0)20 7691 6868
Fax : +44 (0)20 7691 6544

l’Union Européenne :
Representant personnel pour les Droits Humains (CFSP) du Secrétaire Général
High Representative Javier Solana
Ms. Riina Kionka
175 Rue de la Loi BE 1048 Brussels, Belgium
Fax. : +32 2 281 61 90
Email :riina.kionka@consilium.europa.eu

The Commissioner for External Affairs and European Neighbourhood Policy
HE Ms. Benita Ferrero- Waldner
Email : relex-enpinfo@ec.europa.eu
ou envoyez un commentaire à : ec.europa.eu/external_relations/fee...

Right to Education Campaign
Birzeit University
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Birzeit, Palestine
+972 2 298 2059
http://right2edu.birzeit.edu

7 juillet 2008 - Right to Education Campaign [R2E], Birzeit University - Vous pouvez consulter cet article à :
http://right2edu.birzeit.edu/news/a...
Traduction de l’anglais : Ana Cléja


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