Gaza - Ma’an exclusive - Ahmad n’a plus ses deux jambes ni sa main gauche. Trois doigts sont tout ce qui lui reste de sa main droite.

Ahmad As’ad As-Sawafiri - Photo : MaanImages

Ahmad As’ad As-Sawafiri, âgé de 19 ans, ne peut ni marcher, ni tenir un livre, ni écrire, ni étendre sa main et sentir le monde autour de lui.

Il y a un an Ahmad était soucieux de terminer ses études en technologie et gestion ; il espérait avoir son diplôme et il voulait continuer par un Master, puis se marier.
Le 20 avril 2008, Ahmad marchait dans la rue pour se rendre à ses cours à l’est de la ville de Gaza. Son chemin devait alors croiser celui d’un missile tiré lors d’une attaque israélienne, et il s’est réveillé à l’hôpital en étant amputé.

« Il est vrai que les forces israéliennes ont fait en sorte de m’interdire tout mouvement normal » dit-il, « mais elles n’étoufferont jamais ma volonté. » Pensant aux rêves qui étaient les siens avant qu’il ait été blessé, Ahmad affirme qu’il veut « passer l’examen de Tawjihi (les examens de préparation pour la dernière année du lycée). » Il veut également « se marier et avoir des enfants. »

C’est dans ses enfants à venir qu’il place son espoir.

Sans jambes et sans mains, cependant, Ahmad estime qu’il ne pourra pas jouer son rôle comme il le ferait dans un couple normal. Ce qu’il souhaite maintenant le plus est une compagne qui pourrait « partager sa vie avec lui et supporter le fardeau d’un mari handicapé. »

En dépit de ses craintes, Ahmad garde ses rêves vivants. Quand il est allé passer les examens de Tawjihi il s’est présenté devant un jury de professeurs spécialisés et est parvenu à terminer ses tests.

La famille d’Ahmad fait de son mieux pour l’encourager et le soutenir, mais ils sont inquiets. « Ma maison est vieille et dans la partie ancienne de Gaza, » dit son père, « et je me sens très triste lorsque je vois les frères d’Ahmad le porter en bas de l’escalier de 43 marches pour l’amener jusqu’à la rue. » Il ajoute, « mon fils est d’une nature très vivante et très attachante, » et la famille « fait de son mieux pour le rendre heureux comme qu’il avait l’habitude de l’être avant. »

Son père, comme Ahmad, a des craintes quant à la possibilité de trouver une compagne pour son fils. Son rêve est qu’un jour il soit en mesure « de fournir [à son fils] des jambes et des mains. » Il a fait appel au président palestinien Mahmoud Abbas, au premier ministre Ismail Haniyeh et au roi Abdullah d’Arabie Saoudite pour qu’ils aident son fils et lui fournissent des membres artificiels pour marcher, de façon à ce qu’il puisse atteindre la mer et passer son temps avec ses amis, et un jour se marier.

25 juin 2008 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
[Traduction : Info-Palestine.net]