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Israël se résigne à un accord avec le Hezbollah

jeudi 3 juillet 2008 - 06h:52

Hassane Zerrouky - L’Humanité

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Proche-Orient . Les dirigeants israéliens ont annoncé avoir conclu un accord avec le parti islamiste chiite libanais pour un échange de prisonniers.

Le gouvernement israélien, qui avait déclenché en juillet 2006 une guerre au Liban pour éradiquer le Hezbollah, était loin d’imaginer que deux ans plus tard, il allait conclure un accord d’échange de prisonniers avec le « Parti de Dieu. » Et pourtant, c’est ce qui s’est produit : Israël s’est résigné à négocier avec le Hezbollah. En échange de la récupération des corps des deux soldats enlevés il y a deux ans par le Parti de Dieu, et d’informations sur le sort de l’aviateur Ron Arad, éjecté au-dessus du Liban en 1986 et qui, selon le Hezbollah, serait mort, l’État israélien va relâcher Samir Kantar, membre du Front de libération de la Palestine, quatre activistes libanais et procédera au rapatriement des corps de huit combattants du Hezbollah.

Selon la radio publique, Israël élargira dans un second stade des prisonniers palestiniens. Toutefois, l’accord ne sera pas mis en oeuvre avant deux semaines a estimé le secrétaire général du gouvernement, Ovadia Yehezkel. Ce laps de temps est jugé nécessaire pour des tests d’identification génétiques de corps, selon des responsables du ministère israélien de la Défense.

Cet accord a été approuvé par le gouvernement israélien à une écrasante majorité. En dépit de l’opposition des chefs des services de sécurité israéliens - le Shin Beth et le Mossad -, le premier ministre, Ehoud Olmert, le chef d’état-major, le général Gaby Ashkenazi, appuyé par le ministre de la Défense, Ehoud Barak, ont appelé leurs collègues du gouvernement à entériner cet accord. « Israël a une obligation morale d’assurer le retour de ses soldats » a expliqué Marc Regev, porte-parole du premier ministre. « Pour nous c’est une valeur fondamentale. Pendant ces négociations, nous avons été obligés de traiter avec le Hezbollah, une organisation terroriste cynique qui n’a aucun scrupule à manipuler la douleur des familles de nos soldats. »

Reste qu’il y a deux ans, il n’était pas question pour le gouvernement d’Olmert de négocier avec le Hezbollah : il exigeait que les soldats que d’aucuns pensaient alors en vie soient remis à l’État libanais et qu’ils soient libérés sans conditions !

Pour le quotidien Haaretz, le revirement de la position israélienne illustre « les limites de l’exercice de la force » qu’Israël a appris à ses dépens en déclenchant la guerre au Liban. Faisant contre « mauvaise fortune bon coeur », le quotidien de droite Yediot Aharanot, l’un des plus forts tirages d’Israël, laisse penser qu’il n’y avait pas de meilleur choix autre que l’accord conclu avec le Hezbollah. Il « est le meilleur possible compte tenu des circonstances », écrit-il. « Nous n’avons pas la haute main dans la négociation car il ne peut y avoir de vainqueurs. Nous n’avons pas été les perdants car tous ont perdu dans cette affaire », ajoute-t-il. Quoi qu’il en soit, après la conclusion d’un accord ayant bénéficié d’un large consensus populaire, Olmert va se consacrer à régler la libération du soldat Shalit aux mains du Hamas palestinien.

1er juillet - Le web de l’Humanité
Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.humanite.fr/2008-07-01_I...


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