Selon le Comité populaire contre le mur, le cas d’Arab ar-Ramadin est symptomatique de la politique d’occupation et de nettoyage ethnique.

Le mur israélien coupe le village du reste du monde.

Les forces militaires israéliennes ont informé les résidents du village d’Arab ar-Ramadin [au SSE de Qalqilya] qu’ils allaient être expulsés de leurs maisons dans les semaines à venir, dans le cadre d’un projet israélien d’expansion sur le territoire palestinien, en Cisjordanie.

Depuis que le gouvernement israélien a entrepris la construction de son mur d’annexion sur la terre du village en 2004, les habitants d’Arab ar-Ramadin sentaient leur présence de plus en plus précaire sur leur terre ancestrale, une terre qui a été intégrée à la zone « israélienne » avec le tracé du mur.

La guerre de siège contre le village a été relativement peu intense depuis 2004, mais les habitants étaient contraints de présenter une carte d’identité qu’on ne leur avait pas même pas remise, ils étaient harcelés aux check-points et empêchés par la force d’entrer dans leurs maisons par l’armée israélienne.

Le 5 juin, un commandant de l’armée israélienne, accompagné d’un détachement de 20 soldats, est arrivé dans la partie nord d’Arab ar-Ramadin. Il a informé le chef de la communauté que les villageois devaient passer de l’autre côté du mur. Devant le refus des villageois de coopérer, les forces d’occupation les ont menacés, leur disant qu’ils seront de toute façon obligés de quitter les lieux.

Si l’expulsion se produit, 207 personnes seront chassées. 30 maisons et des enclos pour le bétail seront détruits et environ 1 500 moutons, source principale des revenus de la population, seront gravement perturbés. Depuis 2004, des ordres de démolition sont remis aux villageois. La démolition la plus récente a eu lieu en mars de cette année, quand une maison d’habitation de 10 personnes a été rasée par un bulldozer.

Depuis la construction du mur, la vie quotidienne d’Arab ar-Ramadin est devenue une lutte permanente. Le village, situé dans la même poche que Ras Tireh, Wadi Rasha et Daba, est isolé par le mur et par la colonie d’Alfe Menashe, du reste de la Cisjordanie. La population est constamment harcelée et se voit complètement bloquée aux portes qui les enferment et les isolent du reste du monde. De plus, ils ne peuvent plus donner de fourrage à leurs troupeaux car l’occupation militaire interdit le passage à tout véhicule et à toute personne ne disposant pas de l’autorisation.

Ara ar-Ramadin n’a pas d’école dans le village. En 2003, 46 élèves allaient à l’école chaque jour à Habla, 6 autres au lycée et 2 à l’université à Qalqilya. Habla était avant le mur à 2,5 km, aujourd’hui, les élèves doivent marcher 5 km et attendre l’ouverture de l’une des portes du mur.

Au moins 2 339 dunums (23 ha) des terres du village ont été confisqués dans la zone sud du village pour le mur. Certaines de ces terres donnaient des céréales (839 dunums), les autres (1 500 dunums) servaient de pâturages pour le bétail.

Selon le Comité populaire contre le mur, le cas d’Arab ar-Ramadin est symptomatique de la politique d’occupation de nettoyage ethnique. Ce projet va de pair avec les expansions rampantes avec le mur, les colonies, les routes réservées aux colons, les check-points et tout un ensemble d’ordres militaires et de restrictions qui créent une pression permanente sur les centres de population palestiniens. Des villages comme Arab ar-Ramadin, qui se trouvent complètement encerclés par le mur et les colonies, vivent sous la menace la plus sérieuse.

Actuellement, il y a 14 villages qui représentent une population de 6 314 habitants qui sont confrontés à une démolition imminente de leurs maisons et à l’expulsion de leur terre.

Carte B’Tselem

22 juin 2008 - IMEMC - Traduction : Info-Palestine.net