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Pour Israël, la question n’est pas « si » mais quand attaquer l’Iran

vendredi 20 juin 2008 - 09h:41

Ralf Beste, Cordula Meyer et Christoph Schult - Der Spiegel

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« Le gouvernement israélien ne croit plus que les sanctions puissent empêcher l’Iran de fabriquer des armes nucléaires. Un large consensus se dessine en faveur d’une action militaire contre les installations nucléaires iraniennes - sans soutien américain, si nécessaire. »

Dani Yatom, un membre de la Knesset, le Parlement israélien, a été invité à assister à une conférence de l’OTAN à Bruxelles l’année dernière. Lors de l’examen de l’ordre du jour, M. Yatom, un ancien général de division, a été surpris de voir que la réunion avait pour titre « Le défi iranien » et non « La menace iranienne ».

Lorsqu’un intervenant à l’accent français a indiqué qu’une frappe de l’armée américaine contre les installations nucléaires iraniennes serait le scénario le plus dangereux de tous, M. Yatom s’est opposé poliment mais fermement : « Monsieur le Président, vous avez tort. Le pire scénario serait si l’Iran obtenait une bombe atomique. »

M. Yatom, âgé de 63 ans, a passé la majeure partie de sa vie dans l’armée. Il a été conseiller militaire de l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin et au milieu des années 1990, a été nommé directeur du Mossad, l’agence de renseignement israélienne. Cependant, Yatom, qui est membre du Parti travailliste, n’appartient pas au camp des faucons. Contrairement à la plupart des membres de la Knesset, il rejette catégoriquement l’éventualité d’une offensive israélienne de grande ampleur contre les islamistes du Hamas dans la bande de Gaza.

Mais la volonté manifestée par M. Yatom pour rechercher le compromis arrive à ses limites lorsqu’on lui demande ce qu’il considère être la meilleure réponse au programme nucléaire iranien. « Nous ne croyons plus en l’efficacité des sanctions », répond M. Yatom. « Une opération militaire est nécessaire si le monde veut arrêter l’Iran. »

Lorsque le ministre des Transports israélien Shaul Mofaz, ancien ministre de la Défense, a exprimé des sentiments similaires, il y a 10 jours, ces déclarations ont été vues, en particulier en Europe, comme l’opinion isolée d’un partisan de la ligne dure cherchant à marquer des points en vue des élections dans le but de succéder au Premier Ministre Ehud Olmert. En vérité, toutefois, il y a maintenant un consensus au sein du gouvernement israélien sur le fait qu’une frappe aérienne contre les installations nucléaires iraniennes est devenue inévitable. « La plupart des membres du Cabinet israélien ne croient plus que les sanctions convaincront le président Mahmoud Ahmadinejad de changer de cap », a déclaré le ministre de l’Intégration Yaakov Edri.

La seule question sur laquelle les différents groupes politiques sont en désaccord est le calendrier d’une attaque. Les colombes font valoir que les efforts diplomatiques de l’ONU devraient être autorisés à se poursuivre jusqu’à ce que l’Iran soit sur le point d’obtenir la bombe. Ainsi, Israël pourrait au moins affirmer de façon convaincante que toutes les options ont été épuisées.

A l’opposé, les faucons estiment que le temps presse. Ils soulignent qu’il existe à l’heure actuelle une « fenêtre d’opportunité favorable » qui prendra fin avec l’élection présidentielle américaine en novembre, et qu’Israël ne peut continuer à dépendre du soutien américain que durant la période où George W. Bush occupe encore la présidence. Ils sont convaincus que le pays ne peut vraiment compter sur aucun des candidats à la succession de Bush. (...)

Alors que les Européens continuent de mettre leurs espoirs dans la diplomatie et sont convaincus qu’une solution négociée qui permettrait à Téhéran de sauver la face est encore possible, les Israéliens considèrent déjà que les sanctions de l’ONU sont un échec. La Russie et la Chine, disent-ils, ont saboté le boycott dès le début, et même les Européens n’ont apporté qu’un soutien mitigé aux sanctions. (...)

Les responsables politiques à Berlin ont observé avec inquiétude les signes de la prochaine guerre qui couve au Moyen-Orient. L’ancien ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer, qui se rend régulièrement à Jérusalem et à Washington pour des entretiens politiques, met en garde sur le fait qu’Israël pourrait considérer la présidence Bush comme sa dernière chance d’obtenir un soutien américain pour une attaque militaire. « Politiquement parlant, la fenêtre pour agir, c’est aujourd’hui, durant les derniers mois du mandat de George W. Bush », a écrit récemment M. Fischer. « Le Moyen-Orient se dirige vers un autre affrontement majeur. »

Ils sont plusieurs à partager cet avis. M. Karl Theodor Freiherr, un expert en relations internationales membre de la CSU, affirme qu’il a « le sentiment désagréable, que l’éventualité de l’option militaire gagne du terrain en Israël. » Il espère que les relations étroites entre Berlin et Jérusalem permettront de dissuader Israël de lancer une frappe. (...)

En Israël, la question n’est plus « si » une frappe doit avoir lieu, mais quand. Il est clair que ce serait une attaque exclusivement aérienne. Jérusalem (sic) a reçu l’autorisation de Washington pour acquérir des bombardiers furtifs F22. Les centrifugeuses de l’usine nucléaire de Natanz seraient apparemment l’objectif principal. Le réacteur de Busherh serait également au nombre des cibles possibles. (...)

16 juin 2008 - (extraits) - Der Spiegel - Traduction Contre Info


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