Le refus du permis pour les Palestiniens, à une telle échelle, soulève la crainte qu’ici les autorités conduisent une politique spécifique qui incite à un "transfert silencieux" de la population palestinienne de la Zone C.

Les enfants sont les plus touchés par ces déplacements forcés.

Jérusalem occupée - Des milliers de Palestiniens en Cisjordanie occupée risquent d’être déplacés suite aux ordres israéliens de démolition de leur maison, a prévenu le Bureau de la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) le mardi 27 mai.

« A ce jour, plus de 3 000 constructions, propriétés des Palestiniens de Cisjordanie, sont sous le coup d’un ordre de démolition qui peut être exécuté immédiatement sans avertissement préalable » indique OCHA dans un nouveau rapport cité par l’AFP.

« Au moins 10 communautés de petite taille en Cisjordanie risquent d’être presque totalement déplacées en raison du grand nombre d’ordres de démolition en attente d’exécution. »

Selon le rapport, la plupart des ordres de démolition concernent des constructions situées dans ce qui est appelée la Zone C, qui représente 61% de la Cisjordanie occupée, et où Israël conserve le plein contrôle administratif. De plus, la majorité des ordres ont été publiés sous le prétexte de l’absence de permis de construire.

Le rapport des Nations unies souligne qu’Israël est la seule autorité à pouvoir donner de tels permis et ne le fait que rarement. Plus de 94% des demandes de permis de construire dans la Zone C, déposées par les Palestiniens entre janvier 2000 et septembre 2007, ont été refusées selon les chiffres officiels.

Dans un rapport récent, le mouvement israélien la Paix maintenant a prévenu qu’Israël faisait pression sur les résidents palestiniens de la Zone C pour qu’ils partent. « Le refus du permis pour les Palestiniens, à une telle échelle, soulève la crainte qu’ici les autorités conduisent une politique spécifique qui incite à un "transfert silencieux" de la population palestinienne de la Zone C. »

Des chiffres en hausse

OCHA a alerté que le nombre de maisons palestiniennes démolies arrivait à un niveau alarmant cette année. Selon cet organisme, 124 maisons ont été rasées au cours du premier trimestre 2008, chiffre qu’il faut comparer aux 107 pour toute l’année 2007, conduisant au déplacement de 435 Palestiniens, dont 135 enfants. Quelque 5 000 ordres de démolition ont été publiés entre janvier 2000 et septembre 2007 et plus de 1 600 constructions palestiniennes ont été rasées.

L’organisme des Nations unies a souligné que de telles pratiques israéliennes détruisaient la vie des milliers de familles palestiniennes qui quittent leur foyer.

Et il a ajoute que les enfants palestiniens sont les plus affectés par de tels actes. « Les enfants sont touchés souvent de façon disproportionnée par la démolition de leur maison et par le déplacement de leur famille qui en découle. »

Amnesty International a exhorté récemment les autorités israéliennes à annuler tous les ordres de démolitions et à indemniser les Palestiniens dont la maison et les biens ont été détruits.

NDP : Sur le déplacement des populations civiles, voir le Protocole additionnel (II) aux Conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la protection des victimes des conflits armés non internationaux (Protocole II), 8 juin 1977. (CICR - droit international humanitaire).

8 juin 2008 - Palestine Times - Traduction : Info-Palestine.net