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Gaza devient « verte » par nécessité

jeudi 5 juin 2008 - 23h:31

Rami Almeghari

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Les ingénieurs gazaouites Wasim al Khozendar et Fayez Annas ont récemment conçu une voiture qui fonctionne entièrement à l’électricité, une solution à la pénurie de carburant causée par presque une année de blocus israélien qui induit de sévères réductions aux importations de combustibles.

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Fayez Annas (à gauche) et Wasim al Khozendar - Photo : Rami Almeghari

L’entreprise Al-Khozendar Electronics dans la ville de Gaza est devenue récemment un lieu de pèlerinage pour de nombreux Palestiniens. Les visiteurs viennent de Gaza pour observer la dernière invention nécessaire : une voiture électrique.

Les ingénieurs gazaouites Wasim al Khozendar et Fayez Annas ont récemment conçu une voiture qui fonctionne entièrement à l’électricité, une solution à la pénurie de carburant causée par presque une année de blocus israélien qui induit de sévères réductions aux importations de combustibles.

" Passants, à l’instar de Ziyad Barakat, résident de Gaza agé de 50 ans, émerveillez-vous de l’ingéniosité de ces ingénieurs : « C’est une grande invention et nous attendons avec intérêt de voir plus d’exemplaires d’une telle voiture afin que les gens puissent trouver des solutions au siège israélien. Puisse Dieu bénir les gars qui ont fait cette voiture. "

Le précédent moteur de la voiture, de conception française et fonctionnant au gazoil, a été complètement remplacé par un moteur électrique qui fonctionne uniquement sur batterie. Al-Khozendar, qui co-conçu le moteur avec son collègue Annan, a déclaré que l’idée leur est venue il y a presque un an, juste avant le début du siège qui a paralysé Gaza.

"Moi-même et mon collègue avons décidé de commencer à travailler sur la transformation du moteur de la voiture en moteur électrique, il est respectueux de l’environnement, à la différence de ceux au gazoil des voitures ordinaires," dit al-Khozendar .

Le moteur électrique de notre voiture est un moteur à courant alternatif, par opposition au moteur à courant continu, qui est coûteux et non disponible sur le marché local. Lorsque nous avons commencé à faire fonctionner la voiture dans les rues de Gaza, nous avons été surpris par la réaction de la population », a-t-il ajouté. "Sur le marché local, nous avons des composants électriques permettant la fabrication de 20 à 30 voitures, et ce n’est certainement pas assez pour la forte demande, qui atteint plus de 1000, depuis que nous avons commencé à faire rouler la voiture la semaine dernière."

La voiture totalement électrique est devenue un centre d’intérêt face au magasin d’al-Khozendar Electronics dans la ville de Gaza.

"Nous avons remplacé tous les anciens éléments par des composants électriques ; les nouvelles pièces sont composées de 33 batteries avec une capacité de 12 volts et 17 ampères, plus un chargeur qui alimente le moteur avec une autonomie de sept heures," a expliqué Annan.

"Les sept heures d’autonomie vous permettent de voyager pendant 180 kilomètres, et la seul chose dont vous avez besoin c’est de recharger les batteries. A l’intérieur de la voiture, nous avons trois indicateurs qui mesurent la tension consommée, la vitesse et le niveau de la batterie."

Toutefois, les ingénieurs disent qu’utiliser une voiture électrique à Gaza sera inabordable pour la plupart des gens au vu des conditions économiques très tendues. Si le propriétaire d’une voiture souhaite transformer son moteur, il lui en coûtera environ 2500 $ US - inabordable pour la plupart quand 75 pour cent de la population est tributaire de l’aide alimentaire.

Selon le directeur général de la fédération des industries locales, Amr Hammad, le blocus israëlien qui perdure porte gravement atteinte aux industries de Gaza.

"Si cette situation persiste, nous ne serons pas en mesure d’assurer plus de 95 pour cent de la sous-traitance industrielle. Toutes les matières premières exportées vers Gaza passent par les postes frontières israéliens et à moins que le blocus ne soit levé, nous ne serons pas en mesure de produire plus."

" Hammad maintient qu’ils ont lancé de nombreux appels depuis que le siège a été appliqué en Juin 2007, mais "il semble que les Israéliens font la sourde oreille."

L’actuelle pénurie de carburant diesel, d’essence et de gaz de cuisson a donné naissance à d’autres solutions, telles que les automobilistes qui utilisent de l’huile de cuisson pour alimenter leur voiture.

Selon Annan, « Notre voiture électrique est un message au monde entier pour proclamer que les Palestiniens ont la volonté de briser le blocus, n’importe quel blocus, de n’importe quel type !"

* Rami Almeghari écrit actuellement pour plusieurs media, dont The Palestine Chronicle, aljazeerah.info, IMEMC, The Electronic Intifada et Free Speech Radio News. Rami a aussi été traductrice d’anglais et rédactrice en chef du centre international de la presse du Service palestinien d’information basé à Gaza. Il est possible de lui écrire ici : rami_almeghari@hotmail.com

Du même auteur :

- Pas de vacances pour le secteur du travail à Gaza
- Un martyr vivant
- Alimenter le désastre
- La Croix-Rouge forme les combattants dans Gaza au respect de la loi humanitaire

30 Mai 2008 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Brigitte Cope


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