16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

La Syrie change-t-elle de politique ?

mercredi 28 mai 2008 - 10h:18

Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Quand l’aviation israélienne a bombardé, il y a quelques mois, un objectif en territoire syrien, Damas a, contre toute attente, fait preuve d’une étonnante et inexplicable retenue...




...Le régime syrien s’est contenté en effet de dénoncer l’agression et de réfuter que l’objectif visé ait eu une quelconque destination en rapport avec le prétendu programme nucléaire que, selon la propagande israélo-occidentale, la Syrie aurait engagé avec la coopération de la Corée du Nord.

L’on sait maintenant que le raid israélien s’est produit alors que les deux pays négociaient par l’entremise de la Turquie. Ce qui est là une situation permettant d’apprécier sous un nouvel éclairage l’attitude et la réaction à ce moment-là de Damas.

Il nous semble désormais que le pouvoir syrien a opté pour le profil bas dans cette affaire pour ne pas rompre les négociations engagées avec l’Etat hébreu, à l’entame desquelles le gouvernement de celui-ci aurait fait savoir être prêt à restituer le Golan à la Syrie. La Syrie a donc réagi a minima suite à l’action israélienne, dont l’objectif que lui a assigné Tel-Aviv a été de lui faire comprendre que les négociations engagées ne peuvent se poursuivre et encore moins aboutir si elle persiste à vouloir se doter d’un programme nucléaire.

Il apparaît cette fois que les Syriens auraient acquis la conviction que l’Etat hébreu cherche réellement à conclure un accord de paix avec leur pays. Bush et les Etats-Unis leur ont, semble-t-il, fourni des assurances dans ce sens via Istanbul. Tel-Aviv et Washington ont « ferré » Damas dans le processus de négociation, avec l’espoir que contre la rétrocession du Golan et d’un accord de paix honorable pour elle, la Syrie renonce à son alliance stratégique avec leur ennemi n°1 dans la région du Moyen-Orient, l’Iran. Damas n’est pas dupe du calcul israélo-américain et ses autorités l’ont fait savoir en déclarant « refuser tout accord » leur faisant exigence de mettre fin à l’alliance syro-iranienne.

Il n’empêche que ces derniers temps, le régime syrien donne l’impression de vouloir donner des gages de sa « bonne volonté » dans la recherche d’une paix globale au Proche-Orient. Si tel n’était pas le cas, l’accord de Doha entre la majorité et l’opposition libanaises n’aurait certainement pas eu lieu. De même que le Hamas palestinien ne se serait pas engagé dans un processus de négociation avec Israël en vue de l’instauration d’une trêve dans leur affrontement. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, parfait connaisseur de ce qui se joue, a fait l’éloge appuyé de cette attitude syrienne, dont il a reconnu qu’elle est pour beaucoup dans la conclusion de l’accord interlibanais.

La question qui reste posée est de savoir si les pressions dont est l’objet la Syrie, aussi bien de la part des Américains que d’Israël et de pays arabes tels l’Egypte et l’Arabie Saoudite, vont finir par la faire renoncer à son « alliance stratégique » avec l’Iran. Une telle décision de sa part conforterait indiscutablement Bush, son entourage et le gouvernement israélien dans la conviction qu’une opération militaire contre l’Iran n’ouvrira pas la voie à d’autres confrontations au Proche-Orient. Et ce n’est pas un hasard si l’AIEA a subitement durci le ton à l’égard de l’Iran sur son dossier nucléaire.


Du même auteur :

- L’UPM en débat au Caire
- Bush en son vrai visage
- L’OTAN en lieu et place de l’ONU
- Un semblant de dialogue, paravent à de sombres desseins

28 mai 2008 - Le Quotidien d’Oran - Edito


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.