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George Bush, croisé mystique de Sion

dimanche 18 mai 2008 - 14h:23

Verbatim - Maison-Blanhe

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"Nous estimons donc que c’est une honte lorsque l’ONU vote plus régulièrement des résolutions sur les droits de l’homme contre la démocratie la plus libre du Moyen-Orient que contre toute autre nation dans le monde."

Discours de George Bush à la Knesset, 15 mai 2008

M. le Président Peres, Monsieur le Premier ministre, Madame la Présidente, merci beaucoup d’avoir accueilli cette session extraordinaire. M. le Président Beinish, M. Netanyahou, MM. Les ministres, MM. les membres de la Knesset, Mesdames et Messieurs les invités : Shalom. Laura et moi-même sommes très heureux d’être de retour en Israël. Nous avons été profondément émus par les célébrations de ces deux derniers jours. Et cet après-midi, je suis honoré de me présenter devant l’une des grandes assemblées démocratiques du monde et d’exprimer la volonté du peuple américain en ces termes : Yom Ha’atzmaut Sameach. (Applaudissements.)

C’est un privilège rare pour le président américain de prendre la parole devant la Knesset. (Rires) Bien que le Premier ministre m’ait dit qu’il y avait quelque chose d’encore plus rare - n’avoir qu’une seule personne parlant à la fois dans cette salle. (Rires) Mon seul regret est que l’un des plus grands dirigeants d’Israël ne soit pas là pour partager ce moment. Cet homme est un combattant au regard de l’histoire, un homme de paix, un ami. Les prières du peuple américain vont à Ariel Sharon. (Applaudissements.)

Nous sommes réunis pour marquer un événement. Il y a soixante ans à Tel-Aviv, David Ben Gourion proclamait l’indépendance d’Israël, fondée sur le « droit naturel du peuple juif à être maître de son propre destin. » Ce qui s’en est suivi, c’est plus que la création d’une nouvelle nation. Cela a été l’accomplissement d’une ancienne promesse faite à Abraham, Moïse et David - une patrie pour le peuple élu Eretz Yisrael.

Onze minutes plus tard, sur ordre du Président Harry Truman, les États-Unis étaient fiers d’être le premier pays à reconnaître l’indépendance d’Israël. Et lors de cet anniversaire remarquable, l’Amérique est fière d’être l’allié le plus proche d’Israël et son meilleur ami dans le monde.

L’alliance entre nos gouvernements est inaltérable, mais le fondement de notre amitié est plus profond que n’importe quel traité. Il est construit sur l’esprit animant notre peuple, les obligations du Livre, les liens de l’âme. Lorsque William Bradford est descendu du Mayflower en 1620, il a cité les paroles de Jérémie : « Que soit accomplie en Sion la Parole de Dieu. » Les fondateurs de ma nation y ont vu une nouvelle terre promise et donné à leurs villes des noms tels Bethléem et Nouvelle Canaan. Et depuis lors, de nombreux Américains sont devenus les avocats passionnés de la cause de l’Etat juif.

Des siècles de souffrances et de sacrifices devaient s’écouler avant que ce rêve ne soit accompli, le peuple juif a enduré l’agonie des pogroms, la tragédie de la Grande Guerre, et l’horreur de l’Holocauste - ce que Elie Wiesel dénomme « le royaume de la nuit. » Des hommes sans conscience s’en sont pris aux vies et ont anéanti les familles. Pourtant, ils n’ont pas pu détruire l’esprit du peuple juif, et ils n’ont pas pu briser la promesse de Dieu. (Applaudissements.) Quand la nouvelle qu’Israël était libre fut diffusée, Golda Meir, une femme ne connaissant pas la peur qui avait grandi dans le Wisconsin, n’a pu retenir ses larmes. Plus tard, elle a déclaré : « Depuis deux mille ans, nous avons attendu notre délivrance. Maintenant qu’elle est arrivée c’est si grand et merveilleux que cela dépasse les mots humains. »

La joie de l’indépendance a été amoindrie par le déclenchement de la bataille, par cette lutte qui s’est poursuivie pendant six décennies. Pourtant, en dépit de la violence, au mépris des menaces, Israël a construit une démocratie prospère au coeur de la Terre Sainte. Vous avez accueilli les immigrants en provenance des quatre coins de la Terre. Vous avez forgé une société libre et moderne fondée sur l’amour de la liberté, une passion pour la justice et le respect de la dignité humaine. Vous avez travaillé sans relâche pour la paix. Vous avez combattu vaillamment pour la liberté.

L’admiration de mon pays pour Israël ne s’arrête pas là. Quand nous les Américains nous tournons nos regards vers Israël, nous y voyons l’esprit pionnier qui a d’abord permis un miracle dans l’agriculture et conduit maintenant la révolution dans le domaine des hautes technologies. Nous y voyons des universités de qualité internationale et un leader dans le monde des affaires et de l’innovation et des arts. Nous y voyons une ressource plus précieuse que le pétrole ou l’or : le talent et la détermination d’un peuple libre qui ne se laisse arrêter par aucun obstacle sur la voie de son destin.

J’ai eu la chance d’observer le caractère d’Israël de près. J’ai touché le Mur des Lamentations, j’ai vu le soleil se refléter sur le lac de Tibériade, j’ai prié à Yad Vashem. Et aujourd’hui, je me suis rendu à Massada, un monument qui évoque le courage et le sacrifice. Sur ce site historique, les soldats israéliens prêtent serment : « Massada ne doit jamais tomber à nouveau. » Citoyens d’Israël : Massada ne doit jamais tomber à nouveau, et l’Amérique sera à vos côtés.

Cet anniversaire est l’occasion de réfléchir sur le passé. C’est aussi une occasion de se tourner vers l’avenir. En allant de l’avant, notre alliance sera guidée par des principes clairs, des convictions partagées basées sur la morale et qui ne sont pas influencés par les sondages de popularité ou l’évolution de l’opinion des élites.

Nous croyons en la valeur incomparable de chaque homme, femme et enfant. C’est pourquoi nous insistons sur le fait que le peuple d’Israël a le droit à une vie paisible normale, tout comme les citoyens de toutes les autres nations. (Applaudissements.)

Nous pensons que la démocratie est le seul moyen de garantir les droits de l’homme. Nous estimons donc que c’est une honte lorsque l’ONU vote plus régulièrement des résolutions sur les droits de l’homme contre la démocratie la plus libre du Moyen-Orient que contre toute autre nation dans le monde. (Applaudissements.)

Nous pensons que la liberté religieuse est fondamentale pour une société civilisée. Donc, nous condamnons l’antisémitisme sous toutes ses formes - qu’il s’agisse de ceux qui questionnent ouvertement le droit d’Israël à exister, ou de ceux qui, tranquillement, les excusent.

Nous estimons que les peuples libres devraient lutter et se consacrer à la paix. C’est pourquoi nous saluons les choix courageux que les dirigeants israéliens ont faits. Nous pensons également que les nations ont le droit de se défendre et qu’aucune nation ne devrait jamais être contrainte à négocier avec les assassins qui ont juré sa destruction. (Applaudissements.)

Nous estimons que s’en prendre à des vies innocentes pour atteindre des objectifs politiques est inacceptable toujours et partout. Nous nous tenons donc unis contre le terrorisme et l’extrémisme, et nous ne baisserons jamais la garde, ni n’abandonnerons notre détermination. (Applaudissements.)

La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme est le plus grand défi de notre temps. C’est plus qu’un choc entre les armes. Il s’agit d’un choc des visions, d’une grande lutte idéologique. D’un côté, il y a ceux qui défendent les idéaux de la justice et la dignité avec les armes de la raison et de la vérité. De l’autre côté, il y a ceux qui poursuivent une vision de domination cruelle, en commettant le meurtre, en répandant la peur, en propageant des mensonges.

Cette lutte est menée avec la technologie du 21ème siècle, mais à la racine, il s’agit de la très ancienne bataille entre le bien et le mal. Les assassins se couvrent du manteau de l’islam, mais ce ne sont pas des hommes de religion. Nul homme qui prie le Dieu d’Abraham ne pourrait sangler une veste d’attentat suicide sur un enfant innocent, ou massacrer les innocents convives de la fête pascale du Seder, ou jeter des avions contre des tours remplies de travailleurs ne se doutaient de rien. En vérité, les hommes qui commettent ces actes barbares n’ont aucun autre objectif au delà de leur désir de pouvoir. Ils n’acceptent aucun Dieu supérieur à eux-mêmes. Et ils nourrissent une haine particulière pour les plus ardents défenseurs de la liberté, y compris les Américains et les Israéliens.

Et c’est la raison pour laquelle la charte fondatrice du Hamas appelle à l’ « élimination » d’Israël. Et c’est la raison pour laquelle les adeptes du Hezbollah scandent « Mort à Israël, Mort à l’Amérique ! » C’est pourquoi Oussama ben Laden enseigne que « le meurtre de Juifs et des Américains est l’un des plus grands devoirs. » Et c’est la raison pour laquelle le Président de l’Iran rêve d’un retour du Moyen-Orient au Moyen-Age et demande qu’Israël sot rayé de la carte.

Il y a des gens honnêtes et bons qui ne parviennent pas à prendre la mesure des ténèbres qui sont en ces hommes et tente de justifier leurs paroles. C’est une attitude naturelle, mais elle est on ne plus erronée. En tant que témoins du mal par le passé, nous portons la lourde responsabilité de prendre ces paroles au sérieux. Les Juifs et les Américains ont vu les conséquences lorsque l’on choisit d’ignorer les déclarations des dirigeants qui répandent la haine. Et c’est une erreur que le monde ne doit pas réitérer au 21ème siècle.

Certains semblent penser que nous devrions négocier avec les terroristes et les radicaux, comme si quelque argument astucieux pouvait les persuader qu’ils s’étaient trompés depuis longtemps. Nous avons déjà entendu proférer cette croyance stupide par le passé. Lorsque les blindés nazis parcouraient la Pologne en 1939, un sénateur américain déclarait : « Seigneur, si seulement je pouvais en avoir parlé à Hitler, tout cela aurait pu être évité. » Nous avons l’obligation de rappeler ce qu’est cette attitude : la fausse tranquillité de l’apaisement, que l’histoire a déjà discréditée maintes fois. (Applaudissements.)

Certaines personnes suggèrent que si les États-Unis rompaient les liens avec Israël, tous nos problèmes au Moyen-Orient disparaîtraient. C’est là un argument usé reprenant la propagande des ennemis de la paix, et que l’Amérique rejette totalement. La population israélienne compte peut-être un peu plus de 7 millions d’habitants. Mais lorsque vous faites face à la terreur et au mal, vous êtes 307 millions, parce que les États-Unis d’Amérique sont avec vous. (Applaudissements.)

L’Amérique est avec vous pour détruire les réseaux terroristes et interdire aux extrémistes de disposer de sanctuaires. L’Amérique est avec vous fermement opposée aux ambitions de l’Iran pour l’obtention d’armes nucléaires. Autoriser le commanditaire principal de la terreur dans le monde à posséder la plus meurtrière des armes au monde serait une trahison impardonnable pour les générations futures. Dans un souci de paix, le monde ne doit pas permettre à l’Iran d’avoir une arme nucléaire. (Applaudissements.)

En fin de compte, pour l’emporter dans ce combat, nous devons offrir une alternative à l’idéologie des extrémistes en élargissant notre vision de justice, de tolérance, de liberté et d’espoir. Ces valeurs sont des droits évidents appartenant à tous les peuples, toutes les religions, dans le monde entier parce qu’elles sont un don de Dieu le Tout-Puissant. Garantir ces droits est aussi le plus sûr moyen de garantir la paix. Les dirigeants qui sont responsables devant leur peuple ne recherchent pas l’affrontement sans fin et les effusions de sang. Les jeunes ayant une place dans leur société et peuvent s’exprimer sur leur avenir sont moins susceptibles de rechercher un sens dans le radicalisme. Les sociétés où les citoyens peuvent exprimer leurs sentiments et prier leur Dieu, ne recourront pas à la violence, mais seront des partenaires pour la paix.

La leçon fondamentale apprise au 20ème siècle, c’est que la liberté donne la paix. Désormais, notre tâche c’est de l’appliquer au 21ème siècle. Nulle part cette entreprise n’est plus urgente qu’ici au Moyen-Orient. Nous devons être au côté des réformateurs oeuvrant à briser les anciens schémas de la tyrannie et du désespoir. Nous devons donner une voix à des millions de gens ordinaires qui rêvent d’une vie meilleure dans une société libre. Nous devons affronter le relativisme moral qui considère que toutes les formes de gouvernement sont tout aussi acceptable, et de ce fait condamne des sociétés entières à l’esclavage. Par-dessus tout, nous devons avoir foi en nos valeurs et nous-mêmes, et en toute confiance travailler à répandre la liberté qui ouvre la voie à un avenir pacifique.

Cet avenir entraînera une transformation spectaculaire du Moyen-Orient tel qu’il est aujourd’hui. Alors que nous célébrons les 60 ans de la fondation d’Israël, tentons d’imaginer ce que sera la région dans 60 ans. Ce projet ne se réalisera pas facilement ni en une nuit, il rencontrera une violente résistance. Mais si nous-même et les futurs présidents et les futurs élus de la Knesset maintiennent notre détermination et la foi en nos idéaux, voici le Moyen-Orient que nous pourrons observer :

Israël célébrera son 120e anniversaire en tant que l’une des grandes démocraties du monde, et sera une patrie prospère et sûre pour le peuple juif. Le peuple palestinien aura la patrie qu’il mérite et dont il avait rêvé depuis longtemps : un État démocratique régi par la loi, respectant les droits de l’homme, et rejetant la terreur. Du Caire à Riyad, à Bagdad et à Beyrouth, les peuplent vivront dans la liberté et des sociétés ouvertes, où le désir de paix sera renforcé par les liens de la diplomatie, du tourisme et du commerce. L’Iran et la Syrie seront des nations pacifiques, où l’oppression régnant aujourd’hui ne sera plus qu’un lointain souvenir et où les gens seront libres d’exprimer leurs points de vue et de développer les talents que Dieu leur a donnés. Al-Qaïda, le Hezbollah et le Hamas seront vaincus, car les musulmans de la région auront reconnu pour vains les projets des terroristes et compris que leur cause est injuste.

Globalement, le Moyen-Orient sera caractérisé par une nouvelle période de tolérance et d’intégration. Cela ne signifie pas pour autant qu’Israël et ses voisins seront les meilleurs amis du monde. Mais lorsque les dirigeants de la région répondront aux désirs de leurs peuples, ils concentreront leurs énergies sur le développement des écoles et de l’emploi, et non sur des attaques à la roquette ou des attentats suicides. Avec ces changements, Israël ouvrira un nouveau chapitre de son histoire avec l’espoir que son peuple puisse vivre une vie normale, et que le rêve de Herzl et des fondateurs de 1948 puisse être pleinement et finalement réalisé.

C’est une vision audacieuse, et diront certains, elle ne pourra jamais être réalisée. Mais pensez à ce dont nous avons été témoins dans notre propre temps. Lorsque l’Europe se détruisait elle-même par la guerre totale et le génocide, il était difficile d’envisager que ce continent, six décennies plus tard, vivrait libre et en paix. Lorsque les pilotes Japonais menaient des missions suicides contre les cuirassés américains, il semblait impossible que six décennies plus tard le Japon soit une démocratie, une clé de voûte de la sécurité en Asie, et l’un des plus proches amis de d’Amérique. Et lorsque les vagues de réfugiés sont arrivés ici dans le désert, dénués de tout, entourés par des armées hostiles, il était presque impossible d’imaginer qu’Israël se transformerait en une des nations les plus libres et les plus prospères sur la terre.

Pourtant, chacune de ces évolutions a eu lieu. Et un avenir fait de changements est possible au Moyen-Orient, lorsqu’une nouvelle génération de dirigeants aura le courage de vaincre les ennemis de la liberté, de faire les choix difficiles nécessaires à la paix, et aura adopté une position ferme basée sur le roc solide de valeurs universelles.

Il y a soixante ans, à la veille de l’indépendance d’Israël, les derniers soldats britanniques quittant Jérusalem s’arrêtèrent devant un bâtiment dans le quartier juif de la vieille ville. Un officier a alors frappé à la porte afin de rencontrer le grand rabbin. L’officier lui a montré une courte tige métallique - la clé de la porte de Sion - et lui a dit que c’était la première fois en 18 siècles que l’une des clefs ouvrant les portes de Jérusalem appartenait à un Juif. Les mains tremblantes, le rabbin a offert une prière d’action de grâce à Dieu, « Qui a accordé la vie et nous a permis d’atteindre ce jour. » Puis il s’est tourné vers l’officier, et a prononcé les mots que les Juifs avaient attendu depuis si longtemps : « J’accepte cette clé au nom de mon peuple. »

Au cours des six dernières décennies, le peuple juif a créé un Etat dont cet humble rabbin pourrait être fier. Vous avez bâti une société moderne sur la terre promise, une lumière répandue vers les nations qui préserve l’héritage d’Abraham, Isaac et Jacob. Et vous avez construit une puissante démocratie qui perdurera à jamais et peut toujours compter sur les États-Unis d’Amérique pour être à vos côtés. Dieu vous bénisse.

Publication originale, 16 mai 2008, Maison-Blanche, traduction Contre Info


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