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Siège de Gaza : témoignage (9) - Les ambulanciers de Rafah

samedi 17 mai 2008 - 06h:18

PCHR Gaza

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Une lutte dans des conditions de travail misérables.

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Le conducteur d’ambulance Asad Daoud (à gauche) et le responsable du service des soins de l’hôpital des Emirats dans Rafah. Dix jours plus tôt, la dernière ambulance de l’hôpital avait été obligé de s’arrêter faute de carburant.

Alors que la crise harassante de combustibles à Gaza continue, la pression sur les transports publics y compris sur les ambulances dans tout Gaza continue également. Environ 15% des services publiques fonctionnent et 90% de toutes les voitures privées ne roulent plus et environ 450 stations d’essence restent fermées.

La situation pour les chauffeurs d’ambulances est particulièrement ardue étant donné que les demandes pour leurs services se sont accrues ces derniers deux mois suite au manque presque total de transport alternatif pour se rendre dans les hôpitaux. La ville de Rafah dans le sud de la Bande de Gaza dispose de 15 ambulances au total pour desservir une population de plus de 175.000 habitants. Au quartier général du Croissant Rouge Palestinien (PRCS), les chauffeurs d’ambulance disent que la crise de combustibles rend leur travail « difficile et misérable ».

Fawzi Abdul Hadi est le directeur du Service Ambulancier PRCS de Rafah et il raconte que la crise de combustibles affecte gravement la distribution des services de santé dans toute la Bande de Gaza. « Nous réussissons à maintenir nos ambulances sur les routes mais nous avons été obligés de limiter nos déplacements et maintenant nous ne pouvons répondre qu’aux cas les plus urgents » dit-il.

Les chauffeurs d’ambulance du PRCS de Rafah répondent normalement à entre 250 à 300 cas par mois pour Rafah et ses environs mais leur travail est par nature imprévisible. Fawzi Hadi dit qu’ils reçoivent maintenant jusqu’à 350 appels par mois. « Nous ne pouvons pas répondre à tous les appels car la demande a trop augmentée. En plus des urgences nous transférons aussi des patients d’un hôpital local à un autre et aujourd’hui nous ne pouvons effectuer que moins de la moitié des transferts malgré le fait que nous demandons parfois aux patients que nous transférons de partager leur ambulance avec d’autres pour économiser l’essence ».

Samir Abdul Hamid Akil travail depuis 5 ans comme chauffeur ambulancier pour le PRCS. « Nous avons 4 ambulances qui marchent au gazole » dit-il. « Nous n’avons jamais fait rouler nos ambulances avec un réservoir moins d’une moitié de plein mais bien sûr mais aujourd’hui nous n’avons pas d’autre choix bien que nous ayons besoin de plus d’essence, car beaucoup de gens n’ont aucun autre moyen pour se rendre à l’hôpital que par ambulances ». Les chauffeurs d’ambulance du PRCS de Rafah disent que les habitants doivent souvent se résoudre à utiliser des charrettes et des ânes pour se rendre à l’hôpital. « Nous connaissons beaucoup de cas où les gens ont été obligés d’utiliser des ânes ou des mules et des charrettes » raconte Fawzi Hadi. « Sous ces conditions il est très difficile pour les habitants de Gaza de voyager où que ce soit ».

La punition collective d’une population civile est illégale selon la loi internationale des droits humains et la loi humanitaire mais Israël continue à imposer depuis deux ans un siège qui paralyse toute la Bande de Gaza. En plus de dénier à 1.5 millions de civils leurs droits fondamentaux à la liberté de mouvement y compris celui de se déplacer afin d’accéder à des établissements médicaux appropriés hors de la Bande de Gaza, le siège israélien sur Gaza a dévasté l’économie et l’infrastructure de Gaza et continue a gravement ébranler l’arrivée de tous les services essentiels y compris l’aide humanitaire et les services médicaux d’urgence.

Asad Daoud est un chauffeur d’ambulance de l’hôpital ?Emirates’ de Rafah. L’hôpital qui a une importante unité d’obstétrique, reçoit environ 1.800 patients par mois mais ne possède qu’une seule ambulance. Il y a dix jours, l’essence étant totalement épuisée, le service d’ambulance a dû être temporairement suspendu. « La situation est épouvantable » dit Asad Daoud. « Auparavant nous pouvions apporter un service de bonne qualité à nos patients. Mais ces conditions sont extrêmement difficiles car nous n’avons plus assez d’essence. Je transférais régulièrement des patients à l’hôpital Européen de Khan Yunis qui n’est qu’à 7 kilomètres d’ici. Mais aujourd’hui je n’ai plus assez de gazole dans l’ambulance pour les conduire à l’hôpital Européen et revenir. » Il dit que le service ambulancier de l’hôpital Emirates opère aujourd’hui au « jour-le-jour ».

Le directeur de l’hôpital, le Docteur Khamid Se’am, fait remarquer que l’hôpital Emirates n’a pas d’unité de soins intensifs et qu’il est donc nécessaire de transférer immédiatement les malades dans un état critique. « Jusqu’à 200 bébés naissent ici chaque jour » raconte-t-il. « Et s’ils ont besoin de soins spécialisés nous devons les transférer en urgence à l’hôpital Européen ».

Le directeur des soins infirmiers, le Docteur Saleh Al-Hams, répète que les patients y compris les femmes enceintes, arrivent à l’hôpital sur des ânes et des charrettes et insiste sur le fait que tous les aspects de soins de santé sont affectés à Gaza. « Les malades arrivent aujourd’hui dans notre hôpital par tous les moyens possibles » dit-il. « Nous faisons face à des problèmes pour transférer nos malades, trouver des provisions d’urgence de sang et envoyer nos médecins répondre aux appels d’urgence ».

« Le résultat de tout cela c’est que la vie des patients vivant à Gaza est en danger »

Lisez les autres témoignages :

- Informations PCHR Gaza
- Rapports PCHR Gaza

13 mai 2008 - Palestinian Centre for Human Rights [PCHR] - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.pchrgaza.org/files/campa...
Traduction de l’anglais : Ana Cléja


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