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"Je suis né ici il y a 80 ans. Je préfère mourir que partir"

dimanche 31 décembre 2006 - 09h:24

Najib Farrag

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Le vieux était appuyé sur un bâton et acclamait les autres qui résistaient, les encourageant à ne pas reculer, à « rentrer dans les forces israéliennes qui cherchent seulement à détruire. »

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" Je suis né là où les oliviers sont plantés".

"Je suis né ici il y a 80 ans. Je préfère la mort plutôt que de voir le mur manger ma maison".

Une vingtaine de véhicules militaires israéliens avaient envahi le village d’Umm Salamuna, au sud de Betlhéhem, pour assurer la protection des 4 bulldozers de l’armée. Les bulldozers étaient de gros engins et rasaient la terre palestinienne pour la construction du mur. Ce contre quoi ils avaient besoin d’être protégés, c’était de la manifestation non violente que les fermiers et les habitants avaient organisée pour sauver leur terre.

Des centaines de fermiers avaient accouru, avec des gens venant des villages voisins pour soutenir les citoyens d’Umm Salamuna dans la défense de leur terre. Mohammad Brijeh, habitant du village, avait alerté la presse locale qui est arrivée à 11 h du matin, mardi. Rapidement, les affrontements ont commencé alors que les gens refusaient de laisser les forces israéliennes détruire la terre palestinienne. Les coups de poing et les bousculades, les coups de crosse et les tirs furent les réponses israéliennes aux fermiers.

Six Palestiniens ont été blessés, dont un vieux fermier de 70 ans, Mousa Mohammad. Les soldats israéliens l’ont battu à la tête à coups de matraques. Il a été récupéré par des manifestants et conduit rapidement au centre médical du village voisin pour des soins. Amer, 27 ans, a des contusions sur tout le corps et des blessures internes à cause des violents coups de matraques et de crosses de fusil.

Le Président du Conseil du village d’Umm Salamuna, Mahmoud Rashid, dit que les Israéliens ont l’intention de prendre 700 dunums (10 dunums = 1 ha) dans ce secteur pour le mur. « La terre est plantée d’arbres, de vignes et d’oliviers, qui représentant tout pour les familles du village, une population d’environ 1 000 personnes. » Le Président rappelle une opinion qui devient plus courante dans le discours international, et même parfois israélien. « Les forces israéliennes cherchent à confisquer plus de terre palestinienne avec ce mur et quand elles prétendent que c’est pour des raisons de sécurité, c’est faux. »

Après une demi-heure pendant laquelle les Palestiniens se sont exposés physiquement pour arrêter la confiscation de la terre, les bulldozers israéliens se sont arrêtés. Un groupe de personnes ont fait une chaîne humaine, se tenant la main, face aux bulldozers. Une femme a levé les mains vers le ciel et a prié pour que la terre soit protégée « contre ces projets malveillants. Ils veulent la terre sans le peuple mais nous préférons être enterrés dans les montagnes par les bulldozers que de voir notre terre nous être volée et possédée par les colons. »

Les fermiers étaient visiblement enthousiastes quand les énormes bulldozers ont cessé la destruction. Mohammad Issa, 80 ans, portait un manteau et s’était couvert la tête pour se protéger du froid vif. Il était appuyé sur un bâton et acclamait les autres qui résistaient, les encourageant à ne pas reculer, à « rentrer dans les forces israéliennes qui cherchent seulement à détruire. » Le vieux Mohammad a dit : « Nous défendons notre terre pleine d’oliviers et de vignes. Nous ne permettrons pas que le mur mange notre terre. »

Quand PNN s’est approché de lui, il a dit que c’était la terre où sa mère l’avait mis au monde, il y a 8 décennies, alors qu’elle ramassait du bois. « Je suis né et j’ai vécu ici, là où les oliviers sont plantés. Comment pourrais-je partir ? je préfère la mort plutôt que de voir le mur manger cette terre. »

Palestine News Network - Mercredi 27 décembre 2006
- http://www.imemc.org/content/view/2...


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