L’organisme d’aide humanitaire des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens(UNRWA) doit à nouveau suspendre sa distribution d’aide alimentaire dans Gaza en raison d’une absence de carburant provoquée par le blocus israélien.

Photo : AFP

« Nous avons épuisé nos stocks de carburant, et nous sommes donc forcés d’arrêter nos distributions de produits alimentaires destinés à 1 million et demi d’habitants dans la bande de Gaza, » a déclaré Chris Gunness, porte-parole de l’UNWRA.

Gunness a indiqué que la suspension serait effective lundi au moement où l’on s’attend à ce que les approvisionnements soient épuisés.

L’agence n’avait pu reprendre la distribution d’aide dans le territoire palestinien assiégé que mardi dernier après une interruption de quatre jours également provoquée par le manque de carburant.

La décision de l’UNRWA survient quelques heures après que les troupes d’occupation aient été visées par des tirs de mortier et après que l’armée israélienne ait dit avoir fermé deux des principaux passages vers Gaza par lesquels est approvisionné le territoire contrôlé par le mouvement Hamas.

Les postes-frontières de Karni et de Nahal Oz, par lesquels la majeure partie du territoire extrêmement appauvri reçoit la nourriture, les fournitures médicales, l’aide humanitaire et le carburant, demeureront fermés « jusqu’à nouvel ordre, » a dit un des porte-parole de l’armée.

Situation très difficile

Mike Hanna, correspondant d’AL Jazeera dans Gaza, nous a dit : « La situation est assurément très difficile. Dans un contexte plus large, ce n’est jamais qu’un des problèmes qui infestent la vie des habitants de Gaza chaque jour. »

Les voitures dans Gaza, manquant de carburant, ont en grande partie commencé à employer un mélange d’essence et d’huile de cuisine en remplacement.

Hanna ajoute : « Les risques sont évidemment de raccourcir la durée de vie des moteurs, mais également, ce sont des bombes à retardement sur la route. À n’importe quelle moment, l’une des voitures peut éclater et provoquer la mort de plusieurs personnes. »

« D’une façon générale, la situation à Gaza est absolument désespérée. C’est une crise humanitaire. »

L’état juif a précédemment bouclé Nahal Oz après que deux civils israéliens aient été tués dans une attaque, provoquant alors une pénurie aiguë de carburant dans Gaza.

Punition collective

Israël a imposé un blocus en punition collective sur la bande de Gaza après que le mouvement de Hamas ait pris le contrôle du territoire assiégé il y a presque une année, permettant uniquement un minimum d’approvisionnements de base par les passages frontaliers.

Les israéliens indiquent n’envisager de soulager le blocus que si cessent totalement les attaques frontalières par les groupes armés palestiniens.

Cependant, au Caire le mois dernier, 12 organisations de la résistance palestinienne, dont le Hamas, ont accepté d’observer un cessez-le-feu de six mois à condition qu’Israël lève le blocus et stoppent ses incursions frontalières régulières.

Hanna explique : « Effectivement chaque côté insiste sur le fait que l’amélioration de la situation dans Gaza dépend de l’action de l’autre, dans un désaccord fondamental sur qui doit agir en premier. »

[N.d.T : il ne faut pas oublier que la bande de Gaza est soumise à un siège qui remonte à l’année 2000, au moment du second soulèvement palestinien. Ce siège est devenu impitoyable et s’est transformé en véritable blocus depuis que le mouvement Hamas a pris le contrôle du territoire assiégé en juin 2007. Toute la réthorique israélienne sur la fin des attaques menées depuis Gaza vers le territoire israélien ne procède que d’une propagande de circonstance, Israël n’ayant aucune intention de se priver de "l’arme de la faim" pour faire plier le peuple de Gaza.]

5 mai 2008 - Al Jaerra.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
[Traduction : Info-Palestine.net]