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Gaza est « sur le point d’exploser »

samedi 3 mai 2008 - 23h:53

Anne Penketh - The Independent

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Le blocus, véritable punition collective, imposé à Gaza par Israël avec le soutien des Etats-Unis, de l’Europe et d’une partie du monde arabe, a un effet dévastateur sur la population civile.

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La famille en deuil lors de l’enterrement de Rudina (6 ans), AHana Abu Meatak (3 ans), Saleh (4 ans) et Mousad (15 mois), tous frères et soeurs, et de leur mère Miyasar, assassinés par les israéliens à Beit Lahiya le 28 avril 2008 - Photo : AP/Khalil Hamra

Le plus important fonctionnaire de l’ONU dans ce territoire a prévenu que Gaza est proche d’atteindre le « point d’explosion » qui pourrait conduire à une nouvelle « évasion » de la part de la population palestinienne désespérée, piégée par le blocus économique israélien.

En janvier dernier, des milliers de Palestiniens avaient déferlé à la frontière avec l’Egypte après avoir ouvert une brèche dans la clôture frontalière, afin d’acheter les biens de consommation de base qu’ils ne pouvaient plus obtenir dans la Bande de Gaza. John Ging, le chef de l’UNRWA à Gaza, qui apporte un soutien aux réfugiés palestiniens, a déclaré hier que la brèche de janvier dernier "avait été prédite, mais on ne s’est pas occupé des causes". Maintenant, dit-il, « la pression monte à nouveau et elle est proche du point d’explosion ».

Dans un témoignage par liaison vidéo à la Commission au Développement International du parlement britannique, M. Ging a dit que le problème principal était l’accès pour entrer et sortir de Gaza.

Décrivant les conditions humanitaires de Gaza comme « choquantes » et « honteuses » à cause du manque de produits de base, il a dit que les fermetures imposées depuis juin dernier, lorsque le Hamas a pris le contrôle de ce territoire, avaient un « effet dévastateur » sur la population civile. Israël ne permet qu’à des quantités minimales de nourriture, de médicaments et de carburant de passer sans entraves aux points de passage, tandis que les livraisons d’essence et de fuel ont été complètement stoppées le mois dernier à la suite d’une attaque par des militants palestiniens sur un terminal de carburant, où deux travailleurs israéliens ont été tués.

L’ONU a été obligée, pour la première fois à la fin de la semaine dernière, de cesser temporairement la distribution de nourriture à près de 800.000 Palestiniens à Gaza, en conséquence des pénuries de carburant qui ont eu des implications sur l’approvisionnement en électricité et en eau et sur le traitement des eaux usées.

M. Ging a dit que la « question numéro un » était l’accès aux articles non-alimentaires et non-médicamenteux. Les approvisionnements en ciment et en acier, et même les articles pour imprimer les livres d’école, sont sujets à une procédure ralentie par Israël qui évoque des raisons de sécurité. M. Ging, qui a rencontré mardi l’envoyé au Proche-Orient, Tony Blair, a fait remarquer que « le projet chéri » de l’ancien Premier ministre, une usine de traitement de l’eau à Gaza, était au point mort parce que les matériaux de construction n’ont pas reçu l’autorisation de passer.

S’adressant à la même session de la commission, Adam Leach, le directeur régional d’Oxfam, a dit que la réponse de la communauté internationale avait été « totalement inadéquate », alors qu’elle n’avait pas réussi à prendre les décisions « fermes » nécessaires pour supprimer le mouvement de restrictions et pour assurer l’ouverture des points de passage.

On s’attend à ce qu’Israël subisse des pressions internationales sur la question de l’accès des Palestiniens vers et hors de Gaza et à l’intérieur de la Cisjordanie, lors d’une série de réunions sur l’économie palestinienne impliquant la communauté des donateurs, se déroulant à Londres les 1er et 2 mai. Le gouvernement israélien dit que ces restrictions sont nécessaires à cause du risque d’attaques contre Israël par les partisans. Cependant, M. Ging a déclaré qu’à Gaza "cette approche n’avait pas marché. Elle n’a pas dissuadé ceux qui tirent des roquettes, mais elle a anéanti la population".

Il a été rapporté mercredi que douze petites factions palestiniennes, dont le Djihad Islamique, avaient accepté un cessez-le-feu avec Israël, à commencer par la Bande de Gaza, après des pourparlers arbitrés par les Egyptiens. Cependant, Israël est resté sceptique sur le cessez-le-feu et a rejeté la semaine dernière la proposition du Hamas d’une trêve de six mois à Gaza, de crainte que les partisans islamiques utilisent cette période pour se réarmer.

Hier, un avion de guerre israélien a attaqué une fonderie de métal à Rafah, à la frontière entre Gaza et l’Egypte, tuant un chef local du Djihad Islamique et blessant trois personnes.

La parlementaire [britannique] Sarah Teather (du Parti Libéral-Démocrate), qui était à Gaza la semaine dernière, a décrit hier comment une délégation de quatre députés britanniques avait dû chercher refuge dans les toilettes du poste frontière d’Eretz après qu’une roquette palestinienne a atterri à proximité du bâtiment. Elle a dit qu’elle était « réellement indignée » par les conditions à Gaza.

* Les soldats israéliens auraient été incapables d’identifier comme journaliste le caméraman de Reuters, Fadel Shana, avant de tirer sur lui, a ptétendu l’armée israélienne hier, citant les résultats préliminaires d’une « enquête ».

1° mai 2008 - The Independent - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.independent.co.uk/news/w...
Traduction : J.F Goulon - Questions Critiques


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