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Esprits libres malgré le blocus

samedi 26 avril 2008 - 07h:41

Nariman Ghanem - Etudiante Gaza

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Pour moi le fait de supporter et de continuer est une victoire face à toutes les mesures israéliennes injustes contre nous les Palestiniens.

Ils nous assiègent depuis des mois ; ils ont coupé l’électricité, ils ont fermé les frontières, ils ont tué, ils ont détruit et c’est le rendez-vous avec une nouvelle souffrance : pénurie d’essence, ça fait presque deux semaines qu’on n’est pas allé à l’université à cause de cette crise qui paralyse la vie à Gaza. Maintenant nous pensons mille fois avant de sortir de chez nous.

L’occupation essaye de nous priver de notre droit à l’éducation mais on insiste et on va insister toujours sur ce droit sacré car à travers l’éducation on peut sortir un peu de la fermeture qu’on vit actuellement en cherchant et en réfléchissant, elle nous ouvre beaucoup d’horizons de savoir par exemple moi, en étudiant à l’université la langue française par laquelle je vous écris, je peux m’exprimer librement et de l’autre coté je peux communiquer avec les autres francophones en lisant ce qu’ils écrivent donc voilà on échange les informations et les connaissances, voire les opinions.

Personnellement, j’ai vécu des moments de solitude et de tristesse parce que je ne pouvais pas pratiquer mon moindre droit d’aller à l’université, de rencontrer mes amies, de suivre mes cours pour apprendre la langue que j’aime.

C’est comme ça que les jeunes de monde entier vivent ?!

J’ai vécu des moments de colère parce que je suis obligée à rester chez moi sans aucune raison logique sauf que c’est ça l’envie israélienne.

Qui peut supporter ça ?

Les occupants doivent comprendre que tout ce qu’ils font pour nous étouffer est en vain et qu’on ne cède pas facilement, c’est vrai qu’ils ont malheureusement le pouvoir de nous interdire de nous déplacer mais nos esprits restent toujours libres tant qu’on a des c ?urs plein d’amour, des visages souriants et des yeux pleins d’espoir, personne ne peut nous emprisonner, personne ne peut nous faire taire et personne ne peut nous interdire de crier, de dire de pied ferme qu’on va continuer malgré tout et pour cela on va reprendre les cours pour montrer qu’on va rester toujours à l’hauteur de notre cause noble et qu’on est prêt à sacrifier pour obtenir notre droit légitime d’une vie normale pas plus.

Je suis très contente de reprendre mes cours au département de français qui a fait beaucoup d’efforts pour la poursuite des cours dans une situation difficile dans la Bande de Gaza : manque de transport, blocus et crise humainitaire.

Je me demande qu’est ce qu’il reste pour eux pour nous violer la vie ? J’imagine que s’ils peuvent voler l’air pour ne pas nous laisser respirer ils ne vont pas hésiter et là je voudrais bien faire passer un message de résistance, de patience et de victoire, oui... pour moi le fait de supporter et de continuer est une victoire face à toutes les mesures israéliennes injustes contre nous les Palestiniens.

J’espère que mes mots étaient suffisants pour vous expliquer un peu la scène vue par une jeune étudiante à Gaza parce qu’il ne me reste que mon stylo qui ne va arrêter jamais à écrire pour la Palestine et mon espoir d’un lendemain meilleur !!!

Nariman Ghanem, étudiante-département de français

Université Al-Aqsa-Gaza

26 avril 2008 - Reçu de Ziad Medoukh (professeur de français)


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