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La mort attend les captifs palestiniens devant un monde en silence

samedi 26 avril 2008 - 07h:44

Gaza - CPI

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La plupart des captifs palestiniens enfermés dans les prisons de l’occupation israélienne souffrent de conditions sanitaires déplorables

A l’occasion de la journée mondiale de la santé, Fawad Al-Khafash, chercheur spécialiste des affaires des captifs palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes, a publié un rapport détaillé sur leurs conditions de vie.

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Prison
Plus de 10.000 Palestiniens sont en prison

Les captifs palestiniens, dit le rapport, vivent dans des cellules aussi petites que surpeuplées. Ces cellules manquent des conditions minimum d’une vie des plus élémentaires, assurées normalement par les conventions internationales, surtout en ce qui concerne la santé. Pas assez de couvertures en hiver. Mauvaise aération. Douche inexistante. Si des WC existent, c’est sans eau.

Quant à la nourriture, elle est mauvaise, en petite quantité et sans intérêt. Les captifs perdent vite du poids et tombent dans l’anémie. Et faute de produits de nettoyage et d’insecticide, les insectes s’ajoutent à l’occupant pour rendre impossible la vie des captifs. C’est surtout en été que ces insectes font tout pour voler le sommeil de leurs yeux.

Les conditions déplorables des prisons favorisent considérablement les maladies de la peau. Elles rongent les captifs palestiniens, constate Al-Khafach, directeur du centre Ahrar. Le fait de ne pas isoler les malades ne fait qu’augmenter leur nombre. Personne ne peut échapper aux champignons, aussi courte soit la période passée dans ces prisons. Il y a des taches qui commencent dans le cou pour ensuite envahir le corps tout entier. Il y en a d’autres qui débute par les pieds. Par où elles commencent, ces maladies ne laissent pas le captif tranquille. Dormir et même s’asseoir devient quasiment impossible, à cause de démangeaisons permanentes.

La plupart des captifs palestiniens enfermés dans les prisons de l’occupation israélienne souffrent de ces conditions sanitaires déplorables, dit le chercheur. Ces conditions commencent au premier moment de l’arrestation. Pendant l’interrogation, il est enfermé dans une étroite cellule de quatre ou cinq mètres carrés. Dans ce lieu impropre, sans lumière, le captif est frappé, torturé, privé de sommeil. Il est parfois privé de sommeil pour plus de quarante huit heures pendant lesquelles les enquêteurs se succèdent pour jouer avec ses nerfs et sa santé.

Un soin privé !

Fawad Al-Khafash confirme que l’occupation israélienne utilise tout ce qui est en son pouvoir pour faire mal aux captifs palestiniens. Ces prisons sont les seules au monde qui forcent les prisonniers à se soigner de leurs poches et de celles de leur famille ! C’est vraiment rare qu’elle autorise une opération chirurgicale à un malade, même si lui qui en paye le coût. Tout le monde sait que ce coût est très élevé en "Israël". Sa famille, dans la plupart du temps, vit dans des conditions des plus difficiles, mais elle fait tout pour assurer le bon déroulement de l’opération. Les familles se trouvent souvent obligées d’envoyer à la prison un médecin pour soigner leur fille ou leur garçon.

La fertilité

Après avoir rencontré un grand nombre de captifs qui étaient restés longtemps dans les prisons israéliennes, le chercheur constate qu’ils restent infertiles pour une longue période de leur vie. C’est vrai qu’il n’y a pas d’études et de chiffres précis, mais le résultat est là. Les conditions sanitaires de ces cellules si étroites y sont bien évidemment pour quelque chose. La malnutrition pour plusieurs années y joue également un rôle. Il ne faut oublier que les enquêteurs israéliens frappent volontairement les détenus sur des endroits sensibles de leurs corps, en lui criant dessus : « Tu verras si tu pourras avoir des enfants ». Par tous les moyens, ils essaient de briser sa personnalité. Lui, qui rêve, comme tout un chacun, de bâtir une famille, d’avoir des enfants. Après la prison, beaucoup d’entre eux sont obligés de voir un médecin ou même un chirurgien pour trouver une solution.

Médecin ou bourreau ?

Ceux qui assument la fonction de médecin dans les prisons israéliennes ne sont que de simples bourreaux, affirme Fawad Al-Khafash. Ils n’ont rien de ces bonnes conduites pour lesquelles tout médecin doit fait serment.

Les médecins israéliens travaillent main dans la main avec les militaires et les enquêteurs pour terroriser le captif, pour découvrir ses points faibles, pour pratiquer sur lui toutes sortes de pressions.

Le médecin israélien est le seul au monde qui accepte de soigner le captif palestinien, chaînes aux mains et aux pieds, contre toute tradition médicinale. Pire, il accepte de lui faire une opération chirurgicale sans anesthésie. Pire, il n’a sur la langue que des insultes.

Dans les prisons israéliennes, le médecin est un fonctionnaire de l’administration pénitentiaire ou de l’armée. Il porte des vêtements militaires. Un vêtement qui s’édifiera comme obstacle supplémentaire entre le captif et ses bourreaux.

Après une visite médicale, le médecin remplit un imprimé où il note tous les points faibles du captif. Ces points seront exploités par les enquêteurs pour pratiquer des pressions sur le captif afin qu’il passe aux aveux, peut-être pour des choses qu’il n’avait pas faites.

En fait, le médecin traite le captif comme étant terroriste, non comme étant tout simplement un homme malade, qui a besoin d’aide.

Pire, le cabinet devient souvent un lieu de rencontre avec les prisonniers coopérant avec l’administration contre leurs semblables.

L’affaire va plus loin. Le ministre israélien de la santé refusait d’accueillir, dans les hôpitaux israéliens, tout captif dont la santé se détériore, pendant la grève générale d’août 2004.

Si on peut dire que la médecine est un métier humain et moral, rien à voir avec un lieu ou un temps quelconque, qui peut être appliqué partout dans le monde, ce n’est pas le cas en "Israël".

Quelques exemples de violations israéliennes pratiquées, dans les prisons, contre les captifs malades :

1- Il y a cette négligence médicale répétée, le refus de pratiquer des opérations chirurgicales.

2- Tous les malades reçoivent le même médicament. C’est le seul endroit au monde où tous les maux sont soignés avec un comprimé d’"Alkamoul" ou avec seulement un verre d’eau.

3- Les prisons israéliennes ne connaissent pas de médecins spécialistes, de dentiste, d’ophtalmologue ou d’autres médecins.

4- Les prisons ne connaissent pas de médecins de nuit pour les cas urgents.

5- Elles ne connaissent de psychologues, non plus. Pourtant, il y a des cas qui en ont bien besoin.

6- Tous les appareils et équipements médicaux y sont absents. Ni lunettes. Ni membres artificiels. Ni vaporisateurs pour les asthmatiques.

7- Les malades n’ont pas de nourriture propice à leurs cas. Non seulement les malades de diabète, d’hypotension ou d’hypertension, entre autres, n’ont pas de nourriture favorable pour leurs cas, mais ils reçoivent de plus des alimentations périmées, les intoxiquant.

8- Les captifs souffrant de maladies contagieuses n’y sont pas dans des cellules spéciales. Ces maladies se répandent parmi les captifs dont le nombre est très élevé.

9- Ceux qui souffrent de maladies psychologiques n’y sont pas isolés, même s’ils constituent une vraie menace pour leurs semblables.

10- Les malades sont transférés vers les hôpitaux, mains et pieds enchaînés, dans des camions mal aérés.

11- Comme une punition, des captifs gravement malades sont privés de leurs médicaments.

12- Les malades ne sont pas normalement auscultés, seulement par la vue et à travers les barreaux.

13- Les malades, comme tous les captifs palestiniens, vivent dans des conditions des plus déplorables. Mauvaise aération. Humidité. Manque de produits de nettoyage et d’insecticide...

14- La violence, le gaz lacrymogène et toutes sortes d’agressions usées par les bourreaux israéliens ne font qu’augmenter en nombre les malades et aggraver les cas déjà existant.

15- Les mesures punitives telles que la privation des visites, l’inspection surprise nocturne, l’inspection à nue, ne font que détériorer l’état psychologique des captifs.

16- Les captives n’ont pas de médecin spécialiste à elles. Parfois, des captives entrent dans la prison, enceintes ; elles ont besoin, naturellement, d’une gynécologue qui suivra leur cas, en vain.

17- Les captives enceintes accouchent les mains enchaînées. C’était le cas de Mirvet Taha, Manal Ghanem, Khawla Zitawi, Samar Sabih, entre autres.

18- Les médicaments y sont souvent périmés.

19- Les enquêteurs israéliens profitent de l’état du captif malade pour le mettre sous une pression insupportable afin d’en tirer des aveux. Par exemple en le privant de ses médicaments.

20- Al-Ramla est le seul hôpital vers lequel sont transférer les captifs malades. Mais en réalité, il n’est pas très différent de la prison. Les malades y ont le droit aux mêmes mesures agressives et aux mêmes traitements inhumainement durs.

En résumé, Fawad Al-Khafash, chercheur spécialiste dans les affaires de captifs palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes, a voulu, à travers ce rapport, donner un aperçu de toute ces violations médicales pratiquées contre les captifs palestiniens, ainsi que de la politique volontaire des négligences médicales. Il note que son rapport ne va sûrement pas réveiller les organisations internationales. Pour lui, leur silence constitue une participation directe à cette politique agressive de l’occupation israélienne contre les captifs.

Le texte de cet article peut être consulté ici :
http://www.palestine-info.cc/fr/def...


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