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Israël gêné après l’arrestation d’un espion aux États-Unis

jeudi 24 avril 2008 - 05h:43

Patrick Saint-Paul - Le Figaro

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Quinze jours avant la visite de George W. Bush en Israël, l’affaire jette un froid sur les relations bilatérales.

Une nouvelle affaire d’espionnage perturbe la relation privilégiée entre Israël et les États-Unis. Vingt-deux ans après l’arrestation de Jonathan Pollard, un espion américain travaillant au service de l’État hébreu a de nouveau été pris la main dans le sac par le contre-espionnage américain.

Âgé de 84 ans, Ben-Ami Kadish a été déféré, mardi, devant le tribunal fédéral de Manhattan, pour avoir transmis à Israël des informations relatives à des armements nucléaires, des avions de combat F-15 et des systèmes de missiles antimissile Patriot. Kadish est accusé d’avoir agi au service de l’État hébreu de 1979 à 1985. Il s’est fait pincer par le FBI à cause d’une conversation téléphonique passée il y a deux semaines à son ancien officier traitant, qui serait le même que celui de l’analyste de la marine américaine, Jonathan Pollard.

Condamné en 1986, Pollard, un citoyen américain, purge une peine de prison à perpétuité aux États-Unis pour espionnage au profit de l’État juif. Il a plaidé coupable de trahison et les présidents américains successifs lui ont refusé leur grâce. Son cas est l’une des principales pommes de discorde entre Israël, qui demande régulièrement sa libération, et Washington.

« Pas toute la vérité »

Tous les Premiers ministres israéliens depuis le cas Pollard ont assuré que ce dernier avait agi seul. « Ce qui tracasse les Américains, c’est le sentiment qu’Israël ne leur a pas dit toute la vérité en 1985, lorsque l’affaire Pollard a éclaté », confiait hier Danny Yatom, un ancien chef de l’espionnage israélien (Mossad) à la radio de l’ar­mée israélienne. « Les Américains avaient demandé s’il y avait d’autres gens ayant travaillé ou travaillant pour Israël aux États-Unis. À ma connaissance, la réponse qui leur a été faite a toujours été non », a-t-il ajouté.

À l’annonce de l’arrestation de Ben-Ami Kadish, le bureau du Premier ministre, Ehoud Olmert, a affirmé tomber des nues. Olmert a ordonné une enquête. L’officier traitant, qui, au téléphone, a re­commandé à Kadish de mentir au FBI, affirme ne se souvenir de rien. Comme Pollard, Kadish aurait été recruté par le Lakam, le « Bureau des relations scientifiques », une officine israélienne aujourd’hui dissoute. Raphaël Eitan, ministre des Retraités et ancien chef du Lakam, dit n’avoir « aucune idée » de cette affaire. « C’est la première fois que j’en entends parler » a-t-il affirmé.

L’affaire Pollard avait entamé la confiance dans la relation très étroite qui unit Israël aux États-Unis. Le nouveau cas d’espionnage est d’autant plus embarrassant pour le gouvernement Olmert que le président George W. Bush est attendu à la mi-mai pour célébrer le soixantième anniversaire de l’État hébreu.

Cependant, l’affaire ne devrait pas provoquer de nouvelle crise avec Washington. « Les Américains savent que, depuis que Pollard a été démasqué en 1985, Israël ne recrute plus d’agents et ne collecte plus de documents secrets aux États-Unis », assure Yuval Steinitz, ancien président de la commission des affaires étrangères et de la dé­fense de la Knesset.

23 avril 2008 - Le Figaro


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