16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Encore des entretiens inutiles

mercredi 16 avril 2008 - 05h:54

Khaled Amayreh - Al-Ahram Weekly

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


JPEG - 8.4 ko
Apparemment, elle est bien bonne !

Le premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont eu une nouvelle série d’entretiens à Jérusalem-Ouest le 7 avril. Tout comme les nombreuses réunions précédentes, la dernière rencontre n’a pas donné de résultats concrets sur la voie du processus de paix entre les Palestiniens et les Israéliens.

Selon la presse israélienne, les deux dirigeants ont été informés des « entretiens secrets » entre la Ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, et le principal négociateur palestinien, Ahmed Qurei, sur des questions concernant le statut final telles que Jérusalem, le droit au retour, les colonies juives et les frontières d’une entité palestinienne potentielle en Cisjordanie.

Pendant une réunion de trois heures, Olmert et Abbas sont convenus de tenir des réunions bihebdomadaires et de maintenir un « canal de communications secrètes » dans l’espoir de conclure un accord de paix avant la fin de 2008.

Mark Regev, principal porte-parole israélien, aurait dit : « il a été convenu que malgré les inquiétudes réciproques concernant la situation sur le terrain, les négociations se poursuivront dans le but d’arriver à un accord historique d’ici la fin de l’année ».

De source israélienne, Olmert et Abbas ont « passé en revue les récents progrès », allusion au prétendu desserrement des entraves aux mouvements des Palestiniens en Cisjordanie qui désorganisent gravement la vie des habitants et rendent tout commerce viable impossible. En réponse aux pressions étasuniennes, Israël a dit la semaine dernière qu’il éliminerait certains barrages routiers et postes de contrôle en Cisjordanie. Les Palestiniens et les observateurs tiers ont signalé que seul un petit nombre de monticules ont été poussés sur le côté et que les principaux obstacles au trafic palestinien restent intacts.

Selon des sources israéliennes et palestiniennes, Abbas a demandé à Olmert d’arrêter l’expansion des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. En réponse, Olmert a exigé qu’Abbas mette fin au lancement des roquettes artisanales contre Israël depuis la Bande de Gaza. Quand Abbas a répondu que Gaza ne relevait pas de son contrôle, Olmert lui a dit assez sèchement : « ça n’est pas mon problème ».

Abbas aurait rappelé à Olmert que l’expansion des colonies par Israël est une violation évidente des termes de la feuille de route. Olmert a répondu à Abbas que l’expansion était conforme à l’infâme lettre du Président Bush adressée à l’ancien premier ministre Ariel Sharon en 2004. Dans cette lettre, Bush assurait à Sharon qu’Israël garderait les grandes colonies israéliennes en Cisjordanie, spécialement dans la région de Jérusalem, en vertu du statut final qui serait adoptée avec les Palestiniens.

Avant cela, l’officiel palestinien, Saeb Erekat, a dit sa frustration devant la lenteur des entretiens et « la chute de crédibilité du processus de paix en général ». Il a précisé qu’Israël n’avait donné suite « à absolument aucun de ses engagements concernant une multitude de questions, notamment la construction des colonies, les barrages routiers et la libération des prisonniers palestiniens ». « Ce qui est important n’est pas ce qu’Israël dit, mais ce qu’il fait » a ajouté Erekat.

Avant la dernière rencontre Abbas-Olmert à laquelle avait également participé la Ministre des Affaires étrangères Livni, celle-ci a dit qu’Israël avait une série de « lignes rouges » qu’il ne traverserait en aucun cas. Selon la radio militaire israélienne, Gale Tsahal, Livni comptait que la communauté internationale comprendrait qu’Israël ne cède pas sur Jérusalem, les réfugiés et les frontières.

Le Hamas a vivement critiqué la dernière rencontre entre Abbas et Olmert, la qualifiant de « couverture pour la poursuite de la judaïsation de Jérusalem et l’expansion des colonies ». Selon Sami Abu Zuhri, principal porte-parole du Hamas dans la Bande de Gaza, « Il est effectivement lamentable qu’Abbas ait accepté de rencontrer ce criminel de guerre dont le gouvernement a récemment supervisé l’attaque génocidaire contre les enfants de Gaza ».

Un autre dirigeant du Hamas, Sheikh Hamed Al-Beitawi, ancien imam de la Mosquée d’Al-Aqsa, qui est détenu en Israël sans avoir été ni inculpé ni jugé pour « affiliation à un parti politique illégal », a critiqué Abbas en ces termes : « Nous sommes surpris de voir comment tu continues à avoir ces réunions cordiales avec les dirigeants israéliens alors que tu refuses de rencontrer tes frères palestiniens à Gaza. Dialoguer avec tes frères est plus important que tes aimables bavardages avec l’ennemi ».

« L’union fait la force et la désunion engendre la faiblesse. Nous en appelons donc à notre peuple de Ramallah et de Gaza pour qu’il fasse preuve de responsabilité nationale. Chacun doit se rendre compte que si le navire palestinien est en sécurité, chacun le sera aussi et s’il sombre, nous sombrerons tous avec lui » a ajouté Beitawi.

Entretemps, Israël a continué ses tentatives d’intimidation et a placé ses formes armées et de sécurité en alerte maximum. Le gouvernement israélien a annoncé des man ?uvres à l’échelle nationale visant à préparer le pays à une attaque aux roquettes et aux armes non conventionnelles. Dans le cadre de l’exercice baptisé Turning Point- 2, des sirènes ont retenti dans tout Israël et les écoliers ainsi que les fonctionnaires se sont précipités vers les abris aériens.

Le Ministre de la Défense, Ehud Barak, a toutefois précisé que ces man ?uvres de cinq jours ne signifiaient pas qu’Israël anticipait une guerre dans un avenir proche. Il a dit qu’elles devaient être considérées comme la réponse du pays aux leçons apprises pendant la guerre du Liban de 2006 avec le Hezbollah. « L’Etat d’Israël n’a pas intérêt à une escalade dans la région » a dit Barak.

Toutefois cette semaine, l’ancien ministre de la défense, Benyamin Ben Elizer, a menacé de détruire l’Iran si la République islamique attaquait Israël. « Les Iraniens ne se précipiteront pas pour attaquer Israël, car ils saisissent les conséquences d’une telle action et connaissent bien notre force » a dit Ben Elizer, faisant allusion à l’arsenal nucléaire israélien.

Il a ajouté que « dans une guerre future, les habitants de Nahariya et de Shlomi [villes dans le Nord] seront beaucoup plus en sécurité que ceux de Jérusalem et de Tel-Aviv, puisque je prévois que des centaines de missiles s’abattront sur Israël à l’ouverture de l’attaque. Aucun endroit du pays ne se trouvera hors du rayon d’action de la Syrie et du Hezbollah ».

Certains observateurs croient que les man ?uvres - au cours desquelles les services de la défense et de la sécurité civiles sont entraînés à répondre à des attaques simulées, y compris des attaques aux armes chimiques - font partie des préparatifs d’une attaque israélienne ou israélo-étasunienne contre les installations nucléaires iraniennes avant la fin du mandat de George W. Bush.

Israël a ouvertement incité l’administration Bush à faire la guerre à l’Iran pour l’empêcher d’acquérir une technologie nucléaire. Les officiels israéliens prédisent que l’Iran exercerait ses représailles par le biais du Hezbollah et peut-être aussi de la Syrie. Tant la Syrie que le Hezbollah auraient des missiles d’une portée couvrant tous les principaux centres peuplés d’Israël.

Du même auteur :

- Le mirage d’Annapolis
- Abbas doit maintenant démissionner
- A quelles compromissions Abbas est-il prêt ?
- Une OLP parallèle ?

L’original de cet article peut être consulté ici :
http://weekly.ahram.org.eg/2008/892...
Traduction : amg


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.