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Des Palestiniennes gagnent leur vie avec des épineux

lundi 7 avril 2008 - 05h:00

Hatef Douglas - Al Jazeera

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Pour certaines Palestiniennes de Naplouse en Cisjordanie occupée, une plante sauvage épineuse constitue une véritable aubaine parce qu’elle leur permet de gagner un peu d’argent et de nourrir leur famille, dans des conditions de vie plus que difficiles.

Naplouse - Il faut être adroit pour nettoyer le  ?akoub - plante qui doit son nom au saint patron des victuailles en Palestine - et en extraire la partie comestible, utilisée dans la préparation d’un plat nommé, en langage courant, le ta’kib, mot qui signifie « enlever les épines »

C’est grâce au  ?akoubque Oum Aref Kalbouna qui vit à Naplouse, peut aider son mari à nourrir les enfants et subvenir à leurs besoins, alors que leurs revenus ont diminué.

Elle a déclaré à Aljazeera.net : « C’est un aliment très bon, très cher en ce moment. Le ?akoub est une plante épineuse sauvage, que les Palestiniens utilisent pour préparer un plat délicieux, qu’on mange au printemps, c’est-à-dire ces jours-ci. »

Un moyen de subsistance

Selon Oum Aref, beaucoup de femmes - surtout celles qui sont dans une situation précaire - profitent de la saison du  ?akoub, même s’il est difficile à préparer, pour gagner un peu d’argent et répondre à quelques-uns des besoins de leur famille.

Quand on est dans le besoin, c’est tentant d’aller cueillir des épines pour une bouchée de pain, d’autant plus que selon Oum Aref, le kilo de akoub coûte 14 shekels (quatre dollars) et une fois nettoyé, il atteint quarante shekels.

Oum Aref précise que certaines familles, en particulier celles qui ignorent l’art d’enlever les épines, lui donnent la plante à nettoyer, moyennant cinq shekels.

Bien qu’elle possède une boutique de vêtements, cela ne suffit pas dans la situation de précarité matérielle que traversent Oum Atef et sa famille, d’autant plus qu’il faut payer les taxes et le bail de la boutique.

Même situation pour Oum Ibrahim qui, après la mort de son mari, s’est vue obligée de nourrir une famille de sept personnes.

« Après la mort de mon mari, dit Oum Ibrahim, je me suis retrouvée avec une lourde charge sur les épaules, sept enfants à nourrir, surtout que la plupart d’entre eux vont à l’école et aucun n’a la possibilité ou le temps de m’aider à gagner un peu d’argent. »

Pour Oum Ibrahim, la saison du  ?akoub est l’occasion de d’acquérir une petite somme qui vient s’ajouter à ce qu’elle gagne en faisant d’autres travaux, comme garder des enfants, préparer et vendre des légumes et d’autres aliments, faire des ménages.

Une aide

Sur la situation de la femme palestinienne, Ghada Abdel Hadi, militante féministe et présidente de l’association Eve pour la culture et les arts à Naplouse, explique que si le taux de chômage parmi les femmes palestiniennes est de 50%, il atteint plus de 70% des femmes de Naplouse, en raison du blocus imposé sur la ville par les forces d’occupation israéliennes depuis de début de la deuxième Intifada.

Dans l’entretien accordé à Aljazeera.net, Khada ajoute : « C’est pourquoi le nettoyage des épis de  ?akoub procure un travail aux femmes, en particulier à Naplouse, qui leur permet de rapporter un peu d’argent à la maison pour assurer le strict nécessaire. »

La femme palestinienne, a-t-elle souligné, est aux côtés de son mari dans un contexte difficile dû aux pratiques israéliennes, ce qui double le poids du fardeau qui pèse sur elle, surtout lorsque le mari perd son travail et toute source de revenu.

Mais malgré le bénéfice dérisoire que procure le  ?akoub, les forces d’occupation chassent des milliers de palestiniennes ; ils leur interdisent de cueillir la plante épineuse et parfois ils tirent.

26 mars 2008 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.aljazeera.net/NR/exeres/...
Traduction de l’arabe : Anne-Marie


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