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Les flatteries d’Obama vis-à-vis d’Israël

dimanche 30 mars 2008 - 08h:51

Joe Mowrey - CounterPunch

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Faire l’éloge d’Israël dans un discours sur le racisme c’est comme faire l’éloge de l’histoire de l’Afrique du Sud blanche dans un discours sur les droits civiques.

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Obama plastronnant à une réunion de l’AIPAC, influant lobby sioniste américain

Ca suffit. Je ne peux plus supporter de lire les allers-retours insipides et rigides autour du discours récent d’Obama sur le racisme.

Quelqu’un lui a écrit un morceau de rhétorique astucieux ; la Droite ne peut plus s’arrêter de le critiquer alors que la Gauche ne s’arrête plus de l’encenser. Quel gâchis fâcheux. J’attends que quelqu’un quelque part, s’il vous plait, montre du doigt l’énorme bouton sur le nez rhétorique d’Obama. Mais personne ne semble le voir. Personne ne veut dire que le vrai problème se trouve dans le « Discours ».

Je ne vais pas citer tous ses ?merveilleux’ coups de griffes qu’il utilise. C’est dur d’argumenter contre ce genre de gribouillages. Le racisme est mal. Les Américains sont bons. Et quel être sensé critiquerait les références à Martin Luther King ? Une phrase (phrase un peu trop souvent utilisée) apporte tout le fondement dont nous avons besoin pour analyser ce moment à vous couper le souffle de la flatterie historique d’Obama.

En parlant des remarques critiques sur les Etats-Unis prononcées par son pasteur (qui, à propos, étaient des évaluations justes sur des faits historiques), Obama dit : « Ces critiques ne représentaient pas simplement les efforts d’un dirigeant religieux visant à dénoncer les injustices constatées. Mais ils exprimaient une vue très fausse de ce pays : une vision qui considère le racisme blanc comme étant endémique et qui met tout ce qui est mauvais aux Etats-Unis au-dessus de ce que nous savons être bien ; une vision qui considère les conflits au Moyen Orient comme étant enracinés principalement dans les actions d’alliés fidèles tels qu’Israël au lieu d’émaner des idéologies perverses et haïssables de l’Islam radical ».

D’accord. Tout d’abord, qui croit vraiment que le racisme blanc n’est pas endémique dans ce pays ? Et qui ne comprend pas que « ce qui est bon en Amérique » n’est en fait qu’une série de mythes fleuris qui embrouillent notre profond narcissisme et notre histoire galopante de bellicisme impérialiste ? Mais l’hypocrisie la plus ?audacieuse’ dans tout le discours est le fait de considérer que « les conflits au Moyen Orient émanent des idéologies perverses et haïssables de l’Islam radical ».

Bien sûr, le colonialisme européen et occidental et l’impérialisme n’ont rien à voir avec la situation. L’Islam radical a simplement surgi des sables fertiles du berceau de la civilisation, sans provocation ni contexte historique logique.

Faire l’éloge d’Israël dans un discours sur le racisme c’est comme faire l’éloge de l’histoire de l’Afrique du Sud blanche dans un discours sur les droits civiques. Les partisans d’Obama ont-ils totalement perdu de vue qu’Israël est un état sioniste ?

Pour une courte mise au point : le sionisme est l’idéologie politique qui favorise uniquement les juifs en Israël, les plaçant au-dessus de tout autre groupe, racial, religieux ou ethnique. Le sionisme par définition est du racisme. Israël avec le plein soutien et financement des Etats-Unis, viole de façon flagrante la loi internationale et est investie dans un nettoyage ethnique et une oppression du peuple palestinien et dans la mise en ?uvre d’un système d’apartheid, non seulement en Cisjordanie et à Gaza, mais en Israël même.

La colonisation illégale de terres palestiniennes est un crime international et le modèle même du racisme institutionnel qui n’a pas d’égal dans le monde ; de plus une grande partie des nations soi-disant civilisées ferme les yeux sur ce phénomène et même l’encourage. Et plus important encore est le fait en grande partie oublié dans la petite discussion sur les activités de colonisation illégale pratiquée par Israël, que les colonies sont elles-mêmes racialement exclusives. Seuls les juifs ont le droit de postuler. Les Palestiniens n’ont même pas le droit de rouler en voiture sur les mêmes routes que les Israéliens et ce dans des territoires leur appartenant.

Je me demande quelle serait la réponse d’Obama si le Canada décidait de construire d’immenses villes uniquement pour les blancs sur des territoires américains. Je me demande s’il serait d’accord et s’il s’abstiendrait de conduire sur une série de routes réservées aux seuls Canadiens, routes reliant entre elles ces colonies illégales. Après tout, ce ne serait qu’une précaution sécuritaire et le Canada est l’un de nos si fidèles alliés.

Les soi-disant libéraux devraient faire leur examen de conscience avant de se prosterner devant l’Obamakinisme. Il a plein de choses merveilleuses quoiqu’insipides à dire sur le sujet de la race. En effet, il a une plateforme et une perspective unique à partir de laquelle il peut discourir sur ce sujet et sur d’autres. Malheureusement il est trop occupé à se vendre au lobby israélien et à un vaste alignement d’intérêts corporatifs pour s’élever à cette occasion à un mode plus consistant.

En surface, Barak Obama pourrait constituer le moindre mal parmi les deux calamités qu’on nous a proposé depuis quelque temps. Mais il est quand même seulement le moins mauvais des deux. Il ne nous propose rien d’autre qu’une continuation du militarisme corporatif des Etats Unis et de ses politiques impérialistes ainsi que le soutien inconditionnel à un régime raciste en Israël.

Depuis ces dernières 60 années (au moins) nous nous sommes toujours mis dans une position de choisir le moindre mal ce qui nous amène à celle sur nous avons aujourd’hui sur cette planète. Si nous voulons un changement dans notre pays et dans le monde, nous devons nous diriger vers une vraie révolution sociale et ne plus accepter la même rhétorique politique de petites phrases. Peu importe la couleur du candidat, peu importe ses discours et slogans stimulants, ce qui est important c’est d’examiner honnêtement ce qu’il a dans la tête, le c ?ur, et aussi dans son compte en banque (et surtout qui a fourni l’argent).

Obama est pareil au vieux vin qu’on a transféré dans une toute nouvelle bouteille. Et la bouteille est trop opaque pour y voir dedans, même si les « libéraux » voulaient bien retirer leurs verres colorés suffisamment longtemps pour regarder dedans. Pour citer encore une ligne du discours d’Obama : « Mais la race est une question que j’estime cette nation ne peut pas se permettre d’ignorer en ce moment ». Je suis tout à fait d’accord. Mais dommage qu’Obama n’ait pas le courage d’inclure dans sa définition du racisme le sectarisme étatique d’Israël envers le peuple palestinien.

* Joe Mowrey milite contre la guerre et pour les droits des Palestiniens. Il vit à Santa Fe, Nouveau Mexique avec sa ?traîtresse’ d’épouse et leurs quatre ?conjurés’ de chiens. On peut le contacter à : jmowrey@ix.netcom.com

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24 mars 2008 - CounterPunch - Vous pouvez consulter cet article à :
www.counterpunch.org/mowrey03262008.html
Traduction de l’anglais : Ana Cléja


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