Le 14 mars 2008 marque le deuxième anniversaire du siège de la prison de Jéricho et du kidnapping d’Ahmad Sa’adat et de ses camarades par les forces d’occupation israéliennes.

Ahmad Sa’adat

Ce jour là, l’armée israélienne a assiégé pendant 12 heures la prison palestinienne de Jéricho qui détenait 8 prisonniers politiques. Des bulldozers et des tanks israéliens ont attaqué la prison tandis que les militaires israéliens ont prononcé des menaces d’assassinat envers les prisonniers. L’assaut militaire a provoqué la mort de deux Palestiniens et en a blessé 23 autres ainsi que le kidnapping d’Ahmad Sa’adat et de 5 autres prisonniers politiques qui ont été transférés dans des prisons « sionistes ».

Sa’adat a ainsi rejoint les plus de 11.000 prisonniers politiques palestiniens détenus dans les profondeurs des prisons d’occupation dont de nombreux dirigeants nationaux et représentants élus palestiniens.

Ces hommes avaient été détenus pendant plus de quatre ans dans la prison de l’Autorité Palestinienne de Jéricho sous garde américaine et britannique. Ces gardiens américains et britanniques avaient abandonné leur poste juste avant l’assaut israélien sur la prison, laissant la place libre pour l’attaque de l’armée israélienne. Le département d’Etat américain a blâmé les Palestiniens pour le siège en déclarant que la direction du Conseil Législatif Palestinien, élu démocratiquement, avait fait savoir qu’il était prêt à libérer ces prisonniers détenus illégalement. Sa’adat avait déclaré dans une lettre adressé au peuple palestinien après son kidnapping : « Le quartet (USA, UE, Russie et UN) couvre l’occupation. Etant donné ce qui s’est passé à la prison de Jéricho, les gouvernements britanniques et américains sont devenus partie intégrale du conflit et toute illusion concernant leur neutralité est pour toujours enterrée. »

Depuis son enlèvement (une violation flagrante de la souveraineté palestinienne), le procès de Sa’adat a été maintes fois ajourné et retardé. Le procureur général israélien, Menachem Mazuz, a admis peu de temps après son kidnapping, qu’il n’y avait pas assez de preuves pour inculper Sa’adat au sujet de l’assassinat en 2001 du ministre extrémiste israélien, Rahavam Ze’evi, assassinat qui était un acte de représailles pour l’assassinat du secrétaire général du FPLP, Abu Ali Mustafa. Sa’adat a donc été inculpé en raison d’une longue liste d’accusations politiques lors d’une audience le 28 mars 2006 qui s’était tenue dans la base militaire d’Ofer à Ramallah.

Sa’adat a régulièrement et maintes fois refusé de reconnaître la légitimité du tribunal ; ses avocats ont déposé des requêtes afin que les charges soient abandonnées étant donné qu’elles étaient clairement motivées politiquement et que le tribunal lui-même n’a pas de légitimité. Son procès a été ajourné maintes fois de mai 2006 à septembre 2006 puis fixé à janvier 2007 et maintenant à mars 2008. A chaque audience, le refus courageux de Sa’adat de reconnaître la légitimité de la Cour (en refusant de se tenir devant les juges militaires, en faisant des déclarations exposant le simulacre de la justice et en refusant d’avoir à faire avec des tribunaux militaires ou leurs interrogateurs) contraste clairement avec le système d’occupation et d’oppression représenté par les tribunaux militaires démontrant de ce fait leurs faillite et leur illégalité.

L’enlèvement de Sa’adat a démontré la pleine participation des gouvernements américains et britanniques et leur totale complicité dans les crimes de l’occupation envers le peuple palestinien. Ce cas est en effet un exemple typique de la guerre continuelle qui est menée contre la résistance palestinienne, utilisant tous les ressorts disponibles au niveau international pour réprimer la lutte du peuple palestinien pour sa libération.

En cette date d’anniversaire, il est vital d’agir pour la libération d’Ahmed Sa’adat et de tous les prisonniers politiques palestiniens par des manifestations, activités, déclarations et actions. Allez sur notre site web : http://www.freeahmadsaadat.org et envoyez des lettres aux organisations des Droits Humains et récoltez du matériel et des moyens pour promouvoir cette campagne dans votre région. Ahmad Sa’adat et les 11.000 prisonniers politiques palestiniens font face une fois encore à la violente agression de l’occupant. Il faut maintenant se tenir aux côtés des prisonniers de la liberté et travailler pour la libération d’Ahmad Sa’adat et de tous les prisonniers palestiniens.

13 mars 2008 - The Baqa’a Refugee Camp
Traduction de l’anglais : Ana Cléja