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« Les Palestiniens de Gaza vivent dans une prison »

mardi 11 mars 2008 - 06h:27

Fernando Navarro - El Païs

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Un rapport élaboré par diverses ONG montre que Gaza vit la pire situation humanitaire, depuis qu’Israël a occupé les territoires palestiniens en 1967.

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Enfants Palestiniens dans la bande de Gaza - Photo : Reuters

La pression du blocus d’Israël est en train d’achèver les palestiniens de la bande de Gaza. Selon un rapport élaboré par plusieurs ONG, Gaza vit la pire situation humanitaire depuis qu’Israël a occupé les territoires palestiniens en 1967.

Amnesty International, Intermon Oxfam, Save the Children et quatre autres organisations non gouvernementales ont constaté que les mesures prises par le gouvernement israélien contre Gaza, aggravent le niveau de pauvreté de la population et s’acharnent de manière injuste contre une population civile, à chaque fois, plus démunie.

« Les Palestiniens de Gaza vivent dans une impasse, dans une prison », dénonce Phill Bloomer, directeur de campagne de Intermon Oxfam. Bloomer, qui parle depuis Londres où le rapport à été élaboré par les départements internationaux des organisations, assure que le gouvernement d’Ehud Olmert est en train de mener un « châtiment collectif contre les habitants du territoire ».

L’Effondrement

Les informations sont alarmantes. L’étude souligne que la population palestinienne souffre du blocus à tous les niveaux. Le taux de chômage est de 40% tandis que plus de 90% des activités industrielles ont été suspendues. La population peut difficilement accéder aux médicaments ou exporter des produits en Israël.

Il y a aussi plus de pauvreté et de famine qu’il n’y en a jamais eu. 80% des citadins dépendent de l’aide humanitaire étrangère, face au 63% de l’année passée. La difficulté pour s’approvisionner en produits de première nécessité est devenue une routine à laquelle font face, chaque jours, les habitants de Gaza.

« Le secteur privé est en ruine et nous pouvons parler d’un effondrement dans tous les domaines qui non seulement vient du récent blocus d’Israël et de la crise frontalière [qui en découle], mais aussi de tant d’années de mesures de ce type », affirme le représentant de Intermon Oxfam. En janvier dernier, des milliers de Palestiniens ont traversé la clôture frontalière du passage de Rafah et se sont dirigés vers la ville égyptienne d’El Arish, dans la péninsule du Sinaï, pour acheter de la nourriture et trouver du combustible. Mais les affrontements et les problèmes en suspend sont un fardeau pour les Israéliens et Palestiniens depuis des décennies.

« L’Etat d’Israël à le devoir de défendre sa population des attaques, mais cela ne justifie pas qu’il prenne comme cible les civils de Gaza », assure Bloomer, se référant à la dernière offensive israélienne, appelée « Opération Hiver Chaud », dans laquelle l’armée pénétra à Gaza pour en finir avec les milices palestiniennes. Les attaques des soldats israéliens ont laissé plus de 120 morts civils.

La Jeunesse

Les coopérants et travailleurs des diverses organisations se rejoignent en signalant qu’un des éléments les plus préoccupants de ce blocus est la jeunesse palestinienne. Selon « Save The Children », les points de contrôle et les couvre-feux font que 226 000 enfants ne peuvent se rendre, ou alors très dangereusement, à l’école, tandis que deux tiers de l’enfance palestinienne vit en dessous du seuil de pauvreté et un tiers des foyers palestiniens sont en situation d’insécurité alimentaire.

« La jeunesse se radicalise car ils sentent qu’ils sont atteints dans leur dignité », dit Bloomer. Le rapport signale que 50% des enfants et jeunes Palestiniens en zone occupée présentent de hauts degrés de traumatismes psychologiques et de stress.

L’espoir

Sans eau, sans lumière, sans nourriture et presque sans espoir... Mais les ONG considèrent qu’il y a encore des possibilités d’arriver à la paix. « Il y a des enquêtes qui montrent que 70% des Israéliens veulent que leur gouvernement discute avec le Hamas, parce qu’ils savent qu’une solution aux attaques est nécessaire », affirme le directeur de campagne de Intermon Oxfam.

Les coopérants poussent à négocier avec le mouvement de résistance islamique du Hamas qui contrôle le territoire depuis 2006, et croient que le président de l’Autorité Nationale Palestinienne, Mahmoud Abbas doit arriver à un accord avec le Hamas pour faire un front commun palestinien. Peut-être est-ce une des rares clés qu’il reste aux Palestiniens de Gaza pour sortir de cette cellule.

6 mars 2008 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elpais.com/articulo/inte...
Traduction de l’espagnol : Myriam


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