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Célébrations en Palestine occupée de l’attentat de Jérusalem

mardi 11 mars 2008 - 05h:02

Juan Miguel Muñoz - El Païs

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Quand Israël souffre, ses ennemis se réjouissent.

La société palestinienne est vaccinée contre la violence. Son insensibilité devant la violence d’autrui est notoire, entre autres raisons parce que la souffrance qu’ils ont supporté depuis des dizaines d’années est largement supérieure et incomparable par rapport à celle d’Israël.

On ne sait pas si les quelques 130 personnes avaient fini d’être enterrées à Gaza (la moitié de civils), ni si les victimes de l’attentat de jeudi sont des fils de colons (plusieurs des victimes habitaient dans les territoires occupés).

La nuit de jeudi, des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Gaza pour manifester leur joie suite à l’attentat de Jérusalem. Les scènes étaient tout à fait habituelles de ce genre d’évènement : les conducteurs klaxonnant, les gens distribuant des bonbons, des coups de feu en l’air, des personnes à genoux remerciant Dieu.

En Cisjordanie, avec les patrouilles militaires qui tournaient dans chaque village et les colons lançant des pierres sur les véhicules palestiniens, les gens n’ont pas fait exploser leur joie. Cependant, le sentiment était très proche de celui qui règne dans la bande de Gaza.

Ce n’est pas une question de foi religieuse. Un voisin de Belen, un chrétien, expliquait hier dans ce journal que sa communauté partageait la même satisfaction. Rien que hier, deux maisons ont été démolies à Belen, parce que, selon la presse palestinienne, les propriétaires étaient soupçonnés d’être impliqués dans l’attaque.

« Il y a quelque chose qui excède le peuple, c’est que la communauté internationale refuse de condamner Israël pour le massacre de Gaza du week-end dernier et depuis la conférence d’Annapolis, aucun contrôle militaire n’a été levé et la construction dans les colonies se poursuit. Personne ne voit d’issue, et la majorité pense que la violence est le seul langage qui est compris » commente un porte parole de l’Organisation pour la Libération de la Palestine.

Si la plupart des Palestiniens ne voit pas d’objection à taxer de « terroriste » l’attentat de jeudi, ils ne comprennent pas pourquoi on ne juge pas de la même façon les attaques contre la population palestinienne perpétrées par l’armée israélienne. A leur avis, c’est du « terrorisme d’Etat à l’état pur ».

Bien qu’on connaisse l’auteur du massacre dans l’école religieuse juive, aucune organisation n’a revendiqué de façon incontestable sa paternité. L’agence Reuters assure qu’un dirigeant du Hamas l’a revendiqué. Mais quelques heures plus tard, le porte parole de sa branche armée a nié son implication, tout en semant des doutes : « Il faut attendre parce qu’il ne serait pas étonnant que le Hamas assume sa participation ». F

auzi Barhum, un des porte- parole politique islamiste affirme : « Cette opération est une riposte normale à l’occupation et aux massacres que nous subissons. Notre résistance est un droit légitime ». D’autres dirigeants fondamentalistes l’ont qualifiée d’ héroïque .

Il faut être prudent quand il s’agit de revendications d’attentats parce qu’il est fréquent que plusieurs groupes se les attribuent pour gagner du prestige auprès de la population.

Ala Abu Dahim, le terroriste qui a abattu jeudi les 8 étudiants talmudistes, avait 25 ans et vivait à Jabel Mukaber, un village de Jérusalem Est parmi les plus modestes qui longent Jérusalem. Selon plusieurs de ses voisins, il était employé comme chauffeur à la « yeshiva », là où a eu lieu l’attaque. Mais il n’y travaillait pas depuis longtemps.

Ala Abou Dahim a été arrêté il y a 4 mois puis libéré deux mois plus tard. Ce n’est pas étonnant. L’armée israélienne lançe chaque jour des coups de filet contre les Palestiniens dans toute la Cisjordanie.

Une grande partie des terres de Jabel Mubaker ont été confisquées pour construire le quartier juif de Harmon Hanatziv. Cela s’est passé dans les années 80. Depuis 5 ans, la construction du mur de béton autour de la ville sainte a aussi touché Jabel Mukaber. Le mur de béton est très proche de ce village. Les relations économiques et sociales de Jabel Mubaker avec Belen et Jérusalem ont été anéanties.

Du même auteur :

- Jérusalem : un Palestinien tue 8 Israéliens
- « Même s’ils tuent nos sept fils, nous continuerons à combattre »
- Comment Scotland Yard a laissé fuir un criminel de guerre israélien
- La fin de Suha, Lina et Nahed

7 mars 2008 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :

Traduction de l’espagnol : C.B


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