Des officiels du Hamas ont réagi avec une légère inquiétude à la rencontre entre Mahmoud Abbas et Ehud Olmert, dans laquelle les deux hommes se sont accordés sur une restitution de taxes aux territoires palestiniens et sur un « dialogue futur ».

Un porte-parole du Hamas a dit que Mahmoud Abbas était "embarrassé" par sa rencontre avec Olmert

La rencontre a servi à délégitimer le rôle du Hamas dans le gouvernement palestinien, et à renforcer le rôle d’Abbas en tant que partenaire clé d’Israël.

La rencontre entre le président palestinien et le premier ministre israélien était attendue depuis qu’Abbas a appelé à des élections anticipées dans les territoires palestiniens occupés.

Lors de la rencontre, Olmert a promis la restitution de 100 millions de dollars de taxes aux Palestiniens et l’allégement des restrictions de déplacement en Cisjordanie.

Mais les critiques ont argumenté que l’argent est une partie d’environ 600 millions de dollars gelés depuis le mois de mars, lorsque le gouvernement dirigé par le Hamas est venu au pouvoir.

Réaction partagée

Saeb Erekat, un négociateur palestinien, était optimiste concernant les discussions. « Ces 100 millions de dollars, qui sont l’argent palestinien, seront envoyés en accord avec les canaux appropriés et avec la bonne coordination de tous ceux qui sont concernés », a-t-il dit.

Cependant, la rencontre entre le président palestinien et Olmert, et l’accord sur la restitution de taxes, a été considérée avec scepticisme par certains.

Usamah Hamdan, un des principaux responsables du Hamas, a dit à Al Jazeera que le retour de taxes israéliennes était à peine plus qu’une petite étape dans la bonne direction, et que le Hamas avait toujours le soutien du peuple palestinien.

« Je pense que l’apport d’un cinquième de l’argent n’est pas si considérable. C’est une étape dans la bonne direction, mais ce n’est pas assez. »

« Je crois que le soutien apporté à Abu Mazen [Abbas] signifie que nous sommes toujours sur les rails, sans ce soucier de comment il a été payé ou à qui. »

Délégitimer le Hamas

Toutefois, la rencontre a aussi servi à délégitimer le Hamas en tant que parti élu démocratiquement au gouvernement.

Haniya a rejeté l’appel à des élections anticipées

Hamdan a dit : « Olmert souhaite montrer que les Israéliens ont un ami du côté palestinien. Il veut dire à la communauté internationale qu’il soutient Abu Mazen, mais il ne lui donne rien ».

« Si vous voulez parler de paix, alors vous devez parler de ceux qui sont encore dévoués à leur peuple, à ses droits et qui peut appliquer tous les accords qu’il est suceptible d’accepter.

« Je crois que le Hamas est la seule partie qui montre ceci », a-t-il dit.

« Il y a eu un cessez-le-feu jusqu’en 2005, et même les Israéliens ont dit que le parti réellement engagé à cela était le Hamas », a dit Hamdan.

L’éloge d’Abbas

Cependant, Miri Eisen, une porte-parole du gouvernement israélien, a dit que le Hamas est un gouvernement élu qui refuse de s’aligner sur les principes de la communauté internationale et que par conséquent, Israël n’a d’autre choix que de choisir Abbas.

« Le terrorisme... Ils (le Hamas) le considèrent comme un mode de vie », a-t-elle dit.

« Olmert est en train de tendre la main. Où sont les Palestiniens dans le gouvernement dirigé par le Hamas qui s’expriment autrement ? Le président Abbas a parlé clairement. Il parle de dialogue. Il parle de modération.

« Il n’a pas cessé [de défendre] sa vision d’un état palestinien à côté d’Israël. Mais il dit : Réalisons-le à travers le dialogue et non à travers la violence. »

L’engagement israélien remis en question

Lors de la rencontre, il n’y a eu aucun accord sur la libération du soldat israélien capturé dans un raid à un passage frontalier en juillet, ni sur la libération des centaines de prisonniers palestiniens retenus en Israël depuis.

Ghazi Hamed, un porte-parole du Hamas, a dit : « Jusqu’à maintenant, il n’y a eu aucune décision sérieuse prise par le gouvernement israélien pour montrer qu’ils sont veulent réellement faciliter la vie du peuple palestinien ».

La rencontre a eu lieu moins de deux semaines après que 20 Palestiniens aient été tués et que 40 autres aient été blessés à Beit Hanoun lorsque l’armée israélienne a bombardé la ville un jour après avoir retiré ses forces du nord de Gaza.

« Le Hamas représente le peuple palestinien et celui-ci respecte les décisions prises par le Hamas », a dit Hamdan.

« Mais le sang du peuple est toujours chaud depuis Beit Hanoun. »

25 décembre 2006 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
Traduction : M. Ahmed