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Barak Obama enchaîné à Israël

dimanche 2 mars 2008 - 00h:27

Joshua Frank - Dissident Voice.org

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Barack Obama ne se confrontera pas à la réalité d’Israël, il ne mettra pas fin à ses incursions violentes dans les territoires occupés, ni aux menaces militaires américaines contre l’Iran.

Alors que des rumeurs obscures essayaient de le faire passer pour pro-Palestinien, voire, grands dieux, pour un musulman, Barack Obama a fait une mise au point mardi, lors de l’ultime débat des Démocrates pour les présidentielles, assurant qu’il était tout sauf cela. Après avoir été sondé par Tim Russert, de la NBC, sur cette question, Obama a déclaré qu’il a longtemps été un « ami inconditionnel d’Israël », considérant ce pays parmi les « alliés les plus importants des Etats-Unis dans la région », allant même jusqu’à affirmer que la sécurité d’Israël était « sacro-sainte ».

Cette confirmation divine qu’il allait maintenir ce soutien disproportionné des Etats-Unis à Israël est tombée le jour même où 7 Palestiniens étaient tués lors d’un raid israélien sur Gaza. Depuis la reprise des « négociations de paix », en novembre, les forces militaires israéliennes auraient tué plus de 200 Palestiniens.

S’adressant à un groupe d’une centaine de sympathisants d’Israël cette semaine à Cleveland, Obama a assuré son auditoire que, président, il garderait l’Iran dans sa ligne de mire pour protéger les intérêts israéliens.

« Actuellement, la plus grave menace... pour Israël, aujourd’hui, je crois, vient d’Iran. Là, le régime radical cherche toujours à acquérir l’arme nucléaire et soutient toujours le terrorisme dans la région » a-t-il expliqué. « Les menaces de destruction d’Israël ne peuvent pas être repoussées comme rhétoriques. La menace venant d’Iran est réelle et mon but, comme président, sera d’éliminer cette menace ».

Après avoir rappelé qu’il mettrait fin d’abord à la guerre en Iraq, Obama a alors promis qu’il dirigerait son attention sur le pays voisin. « Ma démarche à l’égard de l’Iran relèvera d’une diplomatie agressive : je n’exclurai aucune option militaire dans les discussions. »

A sa décharge, Obama a évoqué une chose dont bien peu de Démocrates ont osé parlé, « Je crois qu’il y a pression au sein de la communauté pro-israélienne pour dire que si on n’adopte pas une démarche pro-Likud inébranlable, on se positionne contre Israël, je crois que cela ne peut pas être la mesure de notre amitié pour Israël. »

Après avoir souligné cette évidence, Obama s’est cependant félicité de la dernière invasion du Liban par Israël, de l’orientation pro-israélienne du Congrès, et du désir d’Israël de rester un Etat juif.

« [Toute] paix négociée entre Israéliens et Palestiniens devra impliquer le renoncement des Palestiniens au droit au retour, tel qu’il fut interprété dans le passé » a-t-il affirmé. « Et cela ne veut pas dire qu’on ne pourra pas débattre de la question des indemnisations. »

Comme c’est aimable, mais que compte faire Obama du plus d’un million quatre cent mille Arabes non juifs qui vivent en Israël ? Continuer à les traiter comme des citoyens de second ordre, ou tout simplement les mettre dehors ? Obama dit qu’Israël est une « démocratie », pourtant comme l’ancien rédacteur de la Revue juridique d’Harward, on pourrait croire qu’il sait ce que ce terme veut dire réellement. Bien sûr, les Arabes israéliens peuvent voter, mais ils ne peuvent pas participer au pouvoir s’ils sont des laïcs démocrates qui demandent les droits civils pour tous les citoyens du pays. Ils n’ont aucune protection constitutionnelle (Israël n’a pas de constitution officielle) et ne peuvent pas être propriétaires de terres dans certaines localités en raison de lois iniques qui assurent un traitement particulier aux résidents juifs.

En deux mots, comme Jimmy Carter l’a vivement et très justement fait observer, Israël est un pays où règne l’apartheid, et où la population arabe n’est, certes, pas accueillie à bras ouverts.

Barack Obama ne se confrontera pas à cette réalité, il ne mettra pas fin aux incursions violentes d’Israël dans les territoires occupés ni aux menaces militaires américaines contre l’Iran. Dans sa campagne, Obama peut bien promettre « l’espoir » et « le changement » pour la Maison-Blanche, mais quand il s’agit de ce que l’avant-garde des Démocrates appelle notre « relation spéciale » avec Israël, sa promesse n’est alors qu’un fieffé mensonge.


Joshua Frank est co-rédacteur à DissidentVoice.org et l’auteur de Left Out ! How Liberals Helped Reelect George W. Bush avec Jeffry St. Clair. Il est le chroniqueur du BrickBurner.org.

Sur le même sujet :

- "Obama : "Les réfugiés Palestiniens ne peuvent rentrer" - 3 février 2008, Krieger & Lazaroff - Jerusalem Post.

- "Clinton et Obama en concurrence pour mener la même politique" - 12 février 2008, Dominique Chablis.

29 février 2008 - Dissident Voice.org - illustration : Papundits - traduction : JPP


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