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Israël bloque le convoi d’aide à Gaza

mardi 5 février 2008 - 05h:25

Rachel Shabi - Al Jazeera.net

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L’armée israélienne a empêché le convoi d’aide préparé par des organisations israéliennes de droits humains, des activistes de la paix et d’anciens membres de l’armée, d’arriver aux familles dans le besoin dans la Bande de Gaza assiégée.

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Photo : EPA

Les groupes israéliens ont bravé samedi les températures en baisse et le sol détrempé par la pluie au point de passage d’Erez entre Israël et la bande de Gaza. Ils espéraient que les autorités israéliennes permettraient aux cinq tonnes de nourriture de passer.

Mais lundi, les provisions destinées à Gaza comprenant aussi des denrées non périssables, se trouvaient toujours dans l’entrepôt du kibboutz Keren Shalom sur la frontière sud de la Bande de Gaza., en attente des autorisations de passage dans la Bande.

Adam Keller de Gush Shalom (le bloc de la paix israélo/palestinien) a dit : « Nous sommes toujours en négociations avec l’armée et essayons de mobiliser les membres de la Knesset. Nous avons préparé un recours auprès de la Cour Suprême mais nous espérons que cela ne sera pas nécessaire. Néanmoins, si cela se révèle indispensable, nous l’utiliserons. »

La Cour Suprême israélienne étudie déjà un recours plus étendu déposé la semaine dernière par des organisations humanitaires israéliennes, recours demandant que la Cour oblige le gouvernement à lever son blocus sur Gaza.

Solidarité Israélo/Palestinienne

Les activistes israéliens et palestiniens étaient arrivés en premier au point de passage d’Erez dans un convoi d’environ 100 voitures et 20 autobus qui avaient roulé samedi en partant des principales villes israéliennes vers la frontière.

Voyageant sous l’étendard « Mettez fin au siège », le convoi avait conduit près de 1.000 manifestants et 5 tonnes de nourriture d’aide à la frontière.

Israël a renforcé depuis 10 jours le blocus de 7 mois sur la Bande, arrêtant la fourniture de nourriture, d’équipements médicaux et de combustibles.

Pour le gouvernement israélien, le siège est une réponse aux tirs de roquettes sur le sud d’Israël à partir de Gaza, mais les organisations des droits humains considèrent ce blocus comme étant une punition collective.

Les activistes de la paix de samedi sont considérés en Israël comme étant des « radicaux de gauche », tels que Gush Shalom (Bloc de la Paix), ICAHD (le Comité International contre les Démolitions de maisons), la Coalition de Femmes pour la Paix et les partis israélo-arabes Balad et Hadash.

L’action à Erez s’était organisée en tandem avec une manifestation dans la ville de Gaza où 200 manifestants s’étaient rassemblés en se connectant aux manifestants israéliens par des discours transmis dans les deux directions au moyen de téléphones portables.

Les organisateurs avaient prévu que les Israéliens et les Gazaouis manifesteraient à une distance visible à l’ ?il nu les uns des autres (le premier groupe d’Israéliens situé sur une colline israéliennes proche permettant de voir l’autre groupe de Palestiniens) mais cette proposition avait été refusée par l’armée israélienne pour soi-disant des raisons de sécurité.

Reuben Moskovitz (79 ans) parvenu à Erez à partir de Jérusalem, qui se définit lui-même comme un manifestant vétéran, a dit : « Je suis heureux de voir aujourd’hui que le mouvement de la paix israélien vit toujours et qu’il y a encore des gens prêts à manifester contre ce crime colossal qui est perpétré à Gaza, crime contre l’humanité, contre la loi internationale et contre la paix.

Geste symbolique

Une autre génération de manifestants était du même avis.

« Nous estimons que le blocus de Gaza est injuste, que le fait d’affamer des gens et les empêcher de disposer des droits humains fondamentaux comme la nourriture, les combustible et l’eau n’est pas la solution » dit Rachel Aharon (17 ans) de Tel Aviv.

Les manifestants arabes-israéliens étaient également nombreux.

« En tant que mère et être humain, il m’est extrêmement pénible de voir cette réalité à Gaza et de ne rien faire » dit Arees Sabbagh (28 ans) de Nazareth. « Je considère cela comme une obligation humanitaire de venir aujourd’hui. »

Les manifestants avaient amenés deux chargements de camion de nourriture et de provisions au passage frontalier d’Erez, espérant pouvoir le traverser lundi matin.

« Nous ne pensons pas que cela va résoudre les problèmes à Gaza » dit Amit Ramon, un des organisateurs.

« Mais c’est une action symbolique ».

Une partie des marchandises sont des colis confectionnés par des manifestants à titre individuel contenant des petits mots à l’intention des destinataires.

Eloge des brèches

Plusieurs des personnes ayant pris la parole avaient fait l’éloge des Gazaouis pour avoir percé la frontière de Rafah la semaine dernière tout en condamnant à la fois les tirs de roquettes Qassam sur la ville frontière de Sderot et les attaques militaires israéliennes sur Gaza.

Eyad Sarraj, le fondateur du programme de Santé Mentale Publique, a parlé à partir de la ville de Gaza sur son téléphone mobile, sa voix étant amplifiée du côté israélien.

« Je suis très honoré et fier d’avoir la chance de vous parler » a-t-il dit aux Israéliens.

« Chaque goutte de sang versé en Israël ou en Palestine représente un crime contre l’humanité qui doit être empêché ».

Tout comme Moskovitz, le vétéran de la paix de Jérusalem, Sarraj avait plus tard raconté à Al Jazeera que les manifestants à Gaza « avaient été agréablement surpris en voyant qu’un camp de la paix existait toujours en Israël ».

Mais les slogans et les revendications de ce camp sont clairement noyés sous les opinions d’une opinion publique israélienne plus étendue.

« Les personnes qui ont organisé ces convois sont considérées comme des marginaux, excentriques et libéraux au sens négatif américain de ce mot » dit Akiva Eldar du journal libéral israélien, Ha’aretz.

Ces dernières semaines et particulièrement avant que le Hamas n’ouvre des brèches dans la frontière de Rafah, une grande partie des media israéliens ne se concentraient que sur les tirs de roquettes sur Sderot.

Selon le ministère des affaires étrangères israélien, plus de 200 roquettes et mortiers ont été tirés sur Sderot et les communes avoisinantes depuis mi-janvier.

Soutien du public pour le blocus

Ephraïm Yaar, un universitaire et le co-auteur de l’Indice de Paix de l’université de Tel Aviv qui surveille la société israélienne, dit que l’opinion publique soutient un renforcement des fermetures de frontières de Gaza.

« En ce qui concerne Sderot et les communes avoisinantes autour de la Bande de Gaza, les gens estiment qu’il faut faire quelque chose et que c’est de la responsabilité du gouvernement de protéger ses citoyens » dit-il.

Yaar dit que le public israélien est sceptique quant aux avertissements concernant le risque imminent de désastre humanitaire à Gaza où 80% de la population dépend des Nations Unies pour une assistance alimentaire.

« Ils ne pensent pas que la situation à Gaza soit aussi mauvaise que celle décrite » explique Yaar.

Alors que les journaux internationaux ont parlé des graves conséquences provoquées par le blocus de combustibles israélien sur Gaza ainsi que par l’arrêt qui en résulte du générateur électrique, les media israéliens discutaient pour savoir si ce problème avait été manipulé et exagéré par le Hamas.

Yaar et Eldar font remarquer que le public israélien ne confère pas beaucoup de crédibilité aux rapports des Nations Unies.

Le sondage le plus récent sur l’Indice de Paix au début du mois montre que 81% des Israéliens soutiennent les « assassinats ciblés » de combattants palestiniens. Et 65% ne pensent pas qu’Israël devrait arriver à un accord de cessez-le-feu avec la Hamas.

Partage de la souffrance

Mais au point de passage d’Erez où les manifestants étaient restés sans incident pendant plusieurs heures sous le regard attentif des gardes frontaliers israéliens, une étonnante approbation de la position radicale de gauche est venue d’une résidente du kibboutz Zikim près de Sderot.

S’adressant à l’audience, Shir Shudzik (17 ans) a décrit le traumatisme que les gens subissaient à vivre sous les tirs de roquettes depuis 7 ans.

Mais elle a déclaré : « Je sais que je ne suis pas la seule dans cette situation, que des gens souffrent encore plus de l’autre côté ».

Shudzik a dit qu’elle ne faisait pas plus confiance au Hamas qu’au gouvernement israélien pour amener la paix.

« Mais le fait que nous soyons ici, ensembles, Arabes et Juifs, pourrait être un début et cela me donne de l’espoir » ajouta-t-elle.

Ce message d’espoir a été repris par les organisateurs du rallye.

Uri Avnery de Gush Shalom avait déclaré auparavant : « Nos c ?urs et nos pensées sont avec nos frères palestiniens qui manifestent avec nous en ce moment de l’autre côté de la barrière. Ne perdez pas l’espoir qu’un jour nous nous rencontrions dans cet endroit, sans barrières, sans murs, sans agressions armées, sans violence, enfants de deux peuples vivant cote à cote en paix, en amitié et en partenariat ».


Courrier électronique de Gush-Shalom : 4 février 2008

Convoi du 26 janvier 2008, suite...et fin ?

La semaine qui a suivie le 26 janvier :

Après un intense lobbying jour après jour auprès de la Knesset, auprès des ministères, par téléphone, fax et en personne et suite à une quantité de mails de protestations venant de tous les pays du monde...

Ca a marché : aujourd’hui l’avocate Orna Cohen d’Adalah a reçu le permis par fax pour pouvoir faire entrer le convoi de marchandises à Gaza. Yaakov Manor, au nom de la Coalition du Convoi, est en train de coordonner avec l’armée le jour et l’heure...

28 janvier 2008 - Al Jazeera.net - Vous pôuvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
Traduction : Ana Cléja


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