Lors des entretiens au Caire sur la gestion du point frontalier, le Hamas a indiqué vouloir jouer un rôle dans le contrôle de la frontière de Rafah entre l’Egypte et Gaza.

Des milliers et des milliers de Palestiniens ont tentés avec plus ou moins de succès de se réapprovisionner en Egypte - Photo : AFP

Le communiqué du Hamas a fait monter la tension avec l’Egypte, donnant peu d’espoir qu’il y ait une percée au cours des importantes réunions qui se tiennent ce mercredi.
Mahmoud Abbas, le président palestinien, le Hamas et les dirigeants égyptienset Hamas doivent négociatier dans la capitale égyptienne.

Israël a fait savoir qu’il « ne s’opposera pas » à un accord qui verrait l’autorité palestinienne (AP) d’Abbas prendre le contrôle de Rafah.

Refus du mouvement Hamas

Sami Abu Zuhri, un porte-parole du Hamas, a fortement critiqué l’idée d’un retour aux accords frontaliers de 2005.

Il a déclaré que cette suggestion était « une conspiration israélienne et internationale, à laquelle quelques éléments régionaux et de Ramallah [du Fatah] collaborent ».
L’Egypte a renforcé la sécurité autour de la ville frontalière de Rafah mardi, et a refermé les percées réalisées deans la barrière il y a une semaine par des combattants du Hamas, afin d’essayer de contrôler les passages dans et hors de la bande de Gaza.

Des centaines de milliers de Palestiniens sont allés en l’Egypte toute la semaine dernière afin d’acheter les produits essentiels dont ils manquent à cause du blocus israélien. Le flux des Palestiniens a considérablement diminué hier mardi.

Ghazi Hamad, un autre porte-parole de Hamas, a déclaré à Al Jazeera que le groupe voulait résoudre ses différents avec l’AP pour que les Palestiniens puissent avoir le contrôle du passage.

« Nous avons comme priorité de rouvrir les passages et d’alléger les souffrances de notre peuple, » a-t-il déclaré.

« Mais le Hamas ne sera exclu d’aucun accord à venir. »

Réticences israéliennes

Abbas a gagné l’appui des Etats-Unis, de l’union Européenne et de certaines capitales arabes pour prendre en charge Rafah, mais il a fait face aux réticences israéliennes pour ce qui est du contrôle des passages vers Israël.

Un officiel israélien a déclaré qu’’Israël n’avait pas accepté de donner à Abbas le contrôle du passage des frontières de Gaza vers Israël, donnant des raisons de sécurité.

« Le passage vers Israël est une question complètement séparée, » a déclaré ce haut fonctionnaire.

Le passage des frontières de Gaza est une question centrale dans la lutte de pouvoir entre le Hamas et Abbas, dont l’autorité se limite, depuis le mois de juin dernier, à la Cisjordanie occupée par les Israéliens et où vivent 2,5 millions de Palestiniens.

Abbas a proposé de gérer tous les passages frontaliers de Gaza vers l’Egypte et Israël, cherchant à équilibrer stratégiquement le territoire dirigé par le Hamas.

Hamas voit ces tentatives comme faisant partie d’une campagne pour limiter son pouvoir, gagné lors des élections de janvier 2006.

Stratégie d’isolement

L’Israël a bouclé sa propre frontière avec Gaza dans le cadre de sa campagne pour isoler le Hamas et d’empêcher les tirs de fusées par les combattants palestiniens.
Sous une forte pression internationale pour qu’il relâche son blocus, Israël a permis au carburant payé par l’Union Européenne (UE) de parvenir à la centrale électrique de Gaza, mais la principale organisation humanitaire des Nations Unies a indiqué que ses envois de nourriture étaient bloquées depuis presque une semaine.

Les Nations Unies et de l’UNRWA disent bientôt manquer de viande en conserve à distribuer aux habitants de gaza réduits à la misère, et ce dès mercredi suites aux restrictions israéliennes.

L’UE a indiqué lundi qu’elle envisagerait d’envoyer à nouveau ses moniteurs à la frontière de Rafah, si Israël, l’Egypte et Abbas en convenaient [ce qui revient à dire « si Israël le permet » - N.d.T].

En attendant, les tensions le long de la frontière de Gaza avec l’Egypte ont encore monté d’un cran mardi lorsque les forces égyptiennes ont essayé d’empêcher des véhicules palestiniens de passer en l’Egypte.

Les combattants du Hamas sont intervenus, tirant des coups de feu en l’air pour forcer la voie pour les voitures.
Ils ont menacé de faire de nouveaux trous dans la frontière si les forces égyptiennes refusaient de calmer le jeu.

Les forces égyptiennes ont mis du barbelé le long de certaines des percées entre deux portes conduisant vers le territoire palestinien, alors que la police anti-émeute était déployée sur les routes menant vers Rafah depuis le secteur égyptien.

Une force de sécurité environ de 20.000 hommes a été déployée dans le nord de la péninsule du Sinaï depuis samedi, a indiqué à l’AFP une source égyptienne.

30 juin 2008 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
[Traduction : Info-Palestine.net]