Une gaffe jette le discrédit sur le voyage de Bush en Palestine occupée

Bush et Abbas de connivence pour des jeux de rôle ?

Lors d’une visite en Cisjordanie qui devait faire date, George Bush, président des Etats-Unis, a déclaré que n’importe quel futur état palestinien devait être un territoire continu sans checkpoints.

Mais, en dépit de ses déclarations optimistes selon lesquelles il pourrait y avoir un accord sur un état palestinien vers la fin de l’année, une remarque tout à fait déplacée au sujet des checkpoints menace de faire passer à la trappe le reste du voyage.

« Vous serez heureux de savoir que mon cortège de 45 voitures au complet a pu venir [jusqu’ici] sans être une fois arrêté, » a plaisanté Bush après avoir été questionné sur son voyage de 30 minutes entre Jérusalem et Ramallah.

« Je ne suis pas aussi sûr que c’est ce qui arrive à une personne quelconque. »

Bush a été forcé de voyager en voiture pour aller rencontrer Mahmoud Abbas, le président palestinien, en Cisjordanie après que son hélicoptère ait été bloqué au sol par le mauvais temps.

Le voyage l’a fait traverser un point de contrôle israélien et lui a mis sous les yeux la barrière de séparation [Mur d’Apartheid].

Bush a déclaré aussi qu’il pouvait comprendre pourquoi les Palestiniens « se sentent frustrés » par les points de contrôle, mais que ceux-ci étaient nécessaires « pour donner un sentiment de sécurité à Israël ».

Peine et humiliation

David Chater, correspondant d’Al Jazeera à Jérusalem-ouest estime que les remarques étaient incroyables étant donné les peines et les humiliations qui sont causées aux points de contrôle.

« Je me rappelle une fois dans Hawara, un des points de contrôle à l’extérieur de Naplouse, je retraçais l’histoire d’une famille qui avait perdu un des siens... qui était un malade atteint de cancer et qui avait été obligé de sortir de sa voiture et de passer à travers le point de contrôle à pied, et cela l’avait tué, » nous dit-il.

« C’est cela l’expérience qu’ont la plupart des Palestiniens de ces checkpoints humiliants... C’était infiniment de mauvais goût et cette plaisanterie n’aura fait rire personne à Gaza ou en Cisjordanie occupée. »

Bush a rencontré Abbas au siège de l’autorité palestinienne le deuxième jour de son voyage au Moyen-Orient censé soutenir des pourparlers de paix.

Bush a dit croire que les Palestiniens signeraient un traité avec Israël pour établir leur propre état avant qu’il ne quitte ses fonctions dans environ un an.

« Et je crois que c’est possible - non seulement possible, je crois que cela va se produire qu’il y ait un traité de paix signé avant que je quitte mes fonctions [en janvier 2009]. »

« Complètement déconnecté »

Marwan Bishara, principal analyste politique d’Al Jazeera, a indiqué que cela s’expliquait que Bush fasse un effort pour un processus de paix.

« Il veut vraiment laisser le souvenir d’un conciliateur entre les Israéliens et les Palestiniens, » dit-il.

« Mais d’autre part son discours à la conférence de presse prouve qu’il a été ou mal renseigné ou qu’il est complètement déconnecté de la réalité palestinienne et israélienne. »

Après la réunion avec Abbas dans Ramallah, Bush a volé en hélicoptère jusqu’à Bethlehem pour visiter l’église de la Nativité, construite sur ce qui est vu comme le lieu de naissance de Jésus.

A cet endroit, le président, un chrétien dévot, a parlé de son espoir d’un cadeau divin : la liberté pour toutes les peuples et une fin des murs et des checkpoints qui encerclent la ville palestinienne [à défaut d’appliquer les résolutions des Nations Unies, on peut toujours en référer au niveau au-dessus - N.d.T].

Mais Jacky Rowland d’Al Jazeera peut témoigner que les habitants avaient l’impression « que leur ville entière était placée sous couvre-feu, en plus pour une visite qui selon eux est vide de signification ».

10 janvier 2007 - Al jazeera.net - Vous pouvez consulter l’article complet à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
[Traduction : Info-Palestine.net]