Le président des Etats-Unis assure que Téhéran « était, est et sera une menace »

9 janvier 2007 : réunion mafieuse à Tel Aviv

A Jérusalem, épicentre du conflit au Proche Orient, la vedette d’hier a été l’Iran. Un mois et demi après la conférence d’Annapolis, la négociation entre les parties impliquées n’a pas encore commencé. Israël a une autre priorité, estimée comme beaucoup plus dangereuse : le programme nucléaire iranien. Juste après être descendu de l’avion à Tel-Aviv, le président George W. Bush a écouté son homologue Shimon Péres : « Nous suivons votre conseil de ne pas sous-estimer la menace iranienne. Et l’Iran ne doit pas sous-estimer notre résolution à nous défendre ». Lors de la conférence de presse tenue l’après-midi, Bush a lancé un avertissement : « L’Iran était, est et restera une menace ».

Israël na jamais été partisan que Washington s’implique plus que formellement dans le conflit avec les Palestiniens, question que les gouvernements de l’état hébreu souhaitent aborder de façon bilatérale. Mais en ce qui concerne l’Iran les choses en vont autrement.

Le 4 décembre, les agences américaines d’espionnage ont publié un rapport dans lequel elles assuraient que le régime de Téhéran avait cessé fin 2003 son programme nucléaire [militaire]. La chose a été très mal ressentie dans l’Exécutif d’Ehud Olmert. Hier, le premier ministre et le titulaire du portefeuille de la défense, Ehud Barak, ont essayé de démontrer à leur hôte que ces rapports étaient erronés. « Les Iraniens avaient un programme nucléaire tenu caché et qui a été suspendu. J’interprète ces rapports dans le sens qu’il faut prendre les Iraniens au sérieux. La Communauté internationale doit clairement comprendre que les Iraniens représentent une menace pour la paix mondiale », a souligné Bush.

Un régal pour les oreilles d’Olmert. Le locataire de la Maison Blanche était aussi peu habitué à entendre des éloges comme ceux dispensés par les Israéliens. « Dès le début vos politiques ont reflété une exacte compréhension des défis auxquels est confronté Israël dans cette région, ainsi qu’un solide engagement vis-à-vis de notre sécurité », lui a dit Olmert.

Ces éloges sont celles du gouvernement hébreu. Mais de nombreux analystes politiques israéliens considèrent que les politiques de Bush au Proche Orient ont été une catastrophe, que la tournée présidentielle a pour objectif de nettoyer son image et que son initiative d’Annapolis ne servira à rien si les pressions de son administration sur Israël se limitent à dire qu’il faudrait démanteler quelques colonies en Cisjordanie.

Le harcèlement du gouvernement persan a trouvé hier un nouveau souffle trois jours après l’incident entre des navires de guerre américains et des patrouilleurs iraniens dans le détroit d’Ormuz [cela tombait vraiment à point nommé ! - N.d.T]. Le conseiller de Bush à la sécurité nationale, Steven Hadley, n’avait pas mâché ses mots le matin même : « Ils doivent être très prudents car si cela se reproduit à nouveau ils vont devoir en supporter les conséquences. Les Iraniens sont en train de chercher des problèmes ».

L’après-midi, son chef a remis l’affaire sur le tapis. « Mon Conseil », a dit Bush, « est qu’ils n’attaquent pas de navires américains. Nous avons fait connaître clairement notre position et ils la connaissent. Purement et simplement, s’ils nous attaquent, toutes les options sont sur la table ».

* Juan Miguel Muñoz est correspondant pour le quotidien espagnol El Païs.

Juan Miguel Muñoz

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10 janvier 2008 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Claude Zurbach