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Le Mur contraint deux femmes à accoucher dans leurs voitures

mardi 8 janvier 2008 - 22h:10

Rapport B’Tselem

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Le village de ’Azzun’ Atmah est coupé du reste de la Cisjordanie par le mur de séparation. Le village a été transformé en une enclave essentiellement pour placer la colonie de Sha’are Tikva du côté "israélien".

Le seul moyen pour les résidents d’accéder au reste de la Cisjordanie est de franchir le mur par une porte ouverte seulement une partie de la journée. Quand elle est fermée les soldats restent postés dans une tour de garde, près de la porte.

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Banan Yusef et son bébé - Photo : ’Abd al-Karim Sa’adi/B’Tselem

Si les habitants doivent quitter le village pour n’importe quelle raison, y compris une nécessité médicale, ils doivent appeler les soldats et les supplier d’ouvrir la porte.

B’Tselem a, par deux fois, contacté les autorités militaires et les a averti du danger inhérent à la fermeture de la porte durant la nuit. Le premier avertissement est venu suite à la mort ’d’Adel Omer’, un jeune homme du village, sérieusement blessé suite au reversement de son tracteur. Les soldats ont attendu plus d’une heure et demi avant d’ouvrir la porte afin qu’il puisse être hospitalisé.

En réponse aux demandes de B’Tselem, l’armée a déclaré : « la procédure est que la porte de franchissement reste possible 24 heures sur 24 et quand les civils viennent à la porte, les soldats descendent de la guérite pour ouvrir. » Les témoignages recueillis par B’Tselem indiquent tout autre chose. Dans le seul dernier mois, deux femmes du village ont dû mettre au monde leur bébé dans des voitures suite au refus des soldats de leur laisser passer la porte pour se rendre à l’hôpital voisin de Qalqiliya.

Le 12 décembre 2007, vers 2h00 du matin, Tamas ’Ali s’est présentée à la porte, accompagnée de son mari, le travail d’accouchement ayant commencé. La porte était fermée et les soldats ont refusé de l’ouvrir, en dépit des supplications du mari. Après avoir attendu plus d’une demi-heure, le couple a pris la décision de rentrer à la maison, mais Tamas a commencé à accoucher avant d’arriver chez elle. Sa fille, infirmière, a été appelée et a aidé à l’accouchement qui a eu lieu à l’intérieur de la voiture.
En ce qui concerne l’autre cas, survenu le 15 décembre 2007, Banan Yusef a commencé à sentir les contractions et est arrivée à la porte à 2h50 du matin.

Les parents qui l’accompagnainet sont sortis de la voiture et ont demandé aux deux soldats debout à côté de la porte fermée de la laisser passer afin qu’elle puisse se rendre à l’hôpital, mais ils ont refusé. À 4h30, après une attente de plus d’une heure et demie, elle a commencé à mettre au monde son bébé. Entre temps, la porte avait été ouverte, comme c’est le cas chaque jour, pour permettre aux fermiers et aux ouvriers de passer et Yusef fut confiée à une sage-femme dans le village voisin de Habla. Elle a dû subir une intervention chirurgicale suite aux conditions de l’accouchement.

Les parties du mur de séparation construites en Cisjordanie sont illégales et portent gravement atteinte aux droits de l’homme, et il est du devoir d’Israël de les détruire. Si Israël pense qu’une barrière physique est nécessaire pour des raisons de sécurité, il faut la construire le long de la Ligne verte ou sur le sol israélien. Jusqu’alors, B’Tselem a demandé au gouvernement israélien de démanteler la section du mur entourant ’Azzun’ Atmah, afin de permettre aux résidents du village d’accéder librement à leurs terres, et de leur rendre les biens confisqués pour la construction de la barrière.

Jusqu’à ce que cette section du mur soit démolie, Israël doit garder la porte nord de ’Azzun’ Atmah ouverte jour et nuit afin que les résidents puissent circuler librement en Cisjordanie et mener une vie normale.

7 janvier 2008 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Brigitte Cope


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