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George Bush au Proche-Orient

lundi 7 janvier 2008 - 07h:05

Matt Spetalnick - Reuters

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George Bush au Proche-Orient, un voyage à objectifs flous

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George Bush

WASHINGTON (Reuters) - George Bush est attendu à partir de mercredi en Israël et en Cisjordanie, pour la première fois depuis son accession à la Maison blanche, il y a sept ans. Instruit par les échecs de tous ses prédécesseurs, le chef de la Maison blanche avait jusque-là soigneusement évité de s’investir personnellement dans la recherche d’un règlement.

Mais depuis la réunion, fin novembre à Annapolis, d’une conférence de paix consacrée à la création d’un Etat palestinien, il semble à son tour succomber à la quête d’une insaisissable solution. Cette conversion tardive ne laisse pas de provoquer la perplexité, tant la réalité et la fermeté de son engagement personnel restent à démontrer.

Pour beaucoup, le mobile réel du président est d’utiliser ses derniers mois à la Maison blanche pour tenter de rehausser un héritage diplomatique qui risque fort de n’être caractérisé que par la désastreuse aventure irakienne.

"Bush se dit : ’Si je peux résoudre le problème alors que Clinton et Carter et que mon papa ne l’ont pas pu, quel merveilleux héritage diplomatique je laisserais’", explique l’analyste politique Shirley Anne Warshaw. "Même s’il échoue, il pense qu’on lui saura gré d’avoir essayé."

L’essentiel du déplacement de Bush au Proche-Orient, du 8 au 16 janvier, visera à consolider le fragile processus de paix esquissé à Annapolis. Lors de cette conférence, Bush avait amené le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas à s’engager à "faire le maximum" pour conclure un accord de paix avant son départ de la Maison blanche en janvier 2009.

Mais il faudra plus que des déclarations de bonnes intentions, des sourires et des poignées de main pour réussir là où les précédents présidents américains se sont cassé les dents. Aux yeux de nombreux analystes, pour que les Israéliens et les Palestiniens surmontent des décennies d’antagonismes, il faudra un engagement personnel, direct et soutenu du président américain.

Sortir de Wahington pour continuer à exister ?

Le voyage de Bush est censé illustrer cet engagement mais le président américain aura fort à faire pour vaincre le scepticisme des acteurs de la région qui doutent de sa faculté de persévérance et de son impartialité.

Bush balaye ces doutes d’un revers de main. "Non seulement j’ai été impliqué dans le processus de paix au Moyen-Orient durant toute ma présidence mais nous avons grandement progressé dans la vision de deux Etats coexistant en paix", a-t-il affirmé jeudi à Reuters.

A trois jours de son arrivée à Jérusalem, Bush et son entourage n’en restent pas moins vagues quant aux objectifs de cette visite et cherchent à minimiser les résultats à en attendre. Bush n’a nullement l’intention de forcer la main à Olmert et Abbas ni de leur fixer des ultimatums. Même si les deux hommes doivent se revoir avant son arrivée, Bush ne prévoit même pas de les réunir en un sommet tripartite.

Pour les analystes, de toute façon, toute "brutalité" de Bush envers eux serait inopérante tant ils sont chacun en position de faiblesse, et donc peu susceptibles d’honorer leurs éventuels engagements. Abbas a perdu la bande de Gaza en juin et peine à contrôler la Cisjordanie, tandis que la popularité d’Olmert est en chute depuis la guerre de 2006 au Liban et sa coalition gouvernementale chancelante.

Pourtant, Bush, lui-même au plus bas dans les sondages en raison du bourbier irakien, n’a rien à perdre à tenter de faire avancer le processus de paix, même si l’objectif d’un accord d’ici un an s’avère irréaliste. S’impliquer dans la diplomatie au Proche-Orient pourrait l’aider à continuer à exister politiquement durant sa dernière année de mandat, dominée par la course à la désignation de son successeur.

Il n’est pas le premier président américain en fin de mandat à se tourner vers l’étranger dans l’espoir de conserver jusqu’au bout une influence. "C’est le syndrome ’sortir de Washington’, qui finit par tous les atteindre", explique Anne Warshaw.

Samedi, le Hamas qui contrôle Gaza a estimé que la visite de Bush au Proche-Orient n’était qu’une opération de communication destinée à servir la politique israélienne.

Cette tournée conduira aussi le président américain en Arabie saoudite, en Egypte, au Koweït, à Bahreïn et aux Emirats arabes unis.

Version française : Marc Delteil


Annapolis :

- Echanger des perles contre des queues de cerises
- Il ne reste rien d’Annapolis
- D’Annapolis à Paris : le temps des illusions

Matt Spetalnick - Reuters (via Le monde), le 6 janvier 2008


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