Al Jazeera a obtenu un film qui semble prouver que les mouvements de résistance en l’Irak sont tout à fait opérationnels, en dépit des affirmations de l’administration américaine.

Reportage exclusif Al Jazeera.net

Visionnez le reportage d’Al Jazeera publié sur YouTube

Les Etats-Unis se référent à la diminution du nombre de morts violentes ces derniers mois pour affirmer que qu’il s’agit d’un effet de leur contrôle sur le pays.

Les prises de vue montrent de l’intérieur le fonctionnement du Front Islamique de la Résistance Irakienne, connu sous le nom de « Jami ».

Profondément nationaliste avec une légère tendance islamique, ce front fait davantage appel aux Irakiens qu’aux groupes les plus radicaux impliqués dans le jihad mondial tel qu’Al-Qaeda.

Des dizaines d’attaques

On ne sait pas combien de combattants il y a dans ce rassemblement, mais celui-ci revendique la responsabilité de dizaines d’attaques contre les forces américaines d’occupation au nord de Bagdad.

Al Jazeera ne peut cependant pas vérifier de façon indépendante les revendications de Jami.

Parallèlement à sa campagne militaire, le Front a lancé une guerre de propagande pour diffuser son message.

Au cours des années, Jami s’est imposé en tant que groupe de résistance condamnant publiquement les attaques contre les forces irakiennes de sécurité ainsi que les attaques indiscriminées contre les civils chiites.

Son centre de presse est géré par des combattants dont chacun dispose d’un diplôme en communication, s’est vu expliquer Al Jazeera.

Notre souffrance

Un officier de Jami, responsable des rapports avec la presse, nous explique : « Nous voulons montrer à l ?occident notre douleur et nous veulons prouver que la résistance irakienne n’a rien à voir avec le massacre des Irakiens et le terrorisme [...] Nous voulons qu’ils comprennent la situation ici et constatent que nous combattons seulement les forces d’occupation. »

Pour Jami, les meilleurs outils de recrutement sont les photos des abus commis par les forces des Etats-Unis.

Le champ des opérations du groupe couvre les provinces d’Anbar, Salahedin, Diyala et la zone autour de Mossoul au nord de l’Irak.

Les Etats-Unis et le gouvernement irakien ont tiré profit d’une vague de colère populaire qui a entraîné l’expulsion d’Al-Qaeda de ses bastions, et ils prétendent ainsi avoir emporté une petite victoire contre « l’insurrection ».

Mais il faudra traiter avec des groupes tels que Jami par d’autres moyens.

En l’absence de forces irakiennes de sécurité, ils assurent la sécurité en installant des points de contrôle dans les secteurs qui sont sous leur responsabilité.

Etrangers interdits de passage

Ils s’assurent qu’aucun étranger n’entre dans ces secteurs et entretiennent des relations amicales avec les habitants.

En retour, les combattants obtiennent un appui total de la population.

Jusqu’à aujourd’hui les Etats-Unis n’ont pas voulu reconnaître leur existence en tant que force politique.

Mohamed Ayash, le responsable du Conseil des Disciples Irakiens [Iraqi Scholars’ Council], affirme de son côté : « Il y a un très important accord qui est en train de se mettre en place dans les ailes politiques et militaires de la résistance. »

« [La résistance] dispose maintenant d’un conseil politique avec un clair ordre du jour. »

« George Bush mentionne Al-Qaeda comme étant son seul ennemi, et il ne fait pas mention des groupes de la résistance irakienne [...] Mais ceux-ci poursuivront leurs attaques contre les soldats américains. »

La fin des combats en Irak devra inclure de vraies négociations avec Jami et le reste de la résistance irakienne.

Jusqu’ici, aucun des plans établis pour la réconciliation nationale n’inclut cette étape qui est essentielle.

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23 décembre 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
[Traduction : Info-Palestine.net]