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Les défis de l’union palestinienne

mercredi 19 décembre 2007 - 20h:45

Abdallah Al-Achaal - Al Ahram-hebdo

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La division qui a eu lieu dans le rang palestinien pendant l’année 2007 pourrait être la plus grande réalisation acquise par Israël de toute son histoire.

Il est certain que l’union nationale palestinienne est l’unique moyen de réaliser la solidarité des Palestiniens face au projet qui vise à les déraciner, sans aucune différence entre un Palestinien et un autre. Il ne fait pas de doute que la division qui a eu lieu dans le rang palestinien pendant l’année 2007 peut faire perdre à jamais la cause palestinienne. Et ce serait la plus grande réalisation acquise par Israël de toute son histoire.

Il est connu qu’Israël a pour objectif de transférer le conflit palestino-israélien au c ?ur même des rangs palestiniens et d’affaiblir la consolidation qui existe entre les Arabes et les Palestiniens. Pour ensuite éliminer cette cause au niveau international et donner libre champ au projet sioniste. Et les événements des années passées prouvent qu’Israël a réussi dans son projet, ce qui constitue une défaite évidente pour le côté palestinien et arabe. Aujourd’hui, les Arabes insistent à donner la priorité au dialogue national palestinien. Or, cet objectif affronte de nombreux obstacles et des défis difficiles.

Le plus important de ces défis est qu’Israël, qui a tout fait pour causer la division palestinienne, s’oppose avec force au dialogue entre les Palestiniens. Olmert a ouvertement déclaré que le peuple palestinien devait choisir entre le Hamas et l’enfer ou Abou-Mazen et le paradis illusoire. C’est-à-dire entre la levée du blocus et l’allégement des restrictions, mais avec la poursuite de la colonisation et de la construction du mur de sécurité. En plus de l’élargissement dans l’occupation de Jérusalem et dans la négation de tout droit aux Palestiniens, surtout leur droit de rester en Palestine ou de rester en vie. Si Abou-Mazen, en sachant tout ceci, a choisi le côté israélien, il pose ainsi le plus grand obstacle face au dialogue. Chose qui sert le projet israélien. Cependant, Abou-Mazen a dû découvrir à Annapolis que l’enfer du Hamas valait mieux que le paradis d’Israël.

En effet, quand un dirigeant insiste sur une telle position, il perd son peuple et le regrette à la fin. C’est donc Abou-Mazen qui doit assumer toute la responsabilité de ce défi et, quels que soient les obstacles, il doit opter pour le dialogue national. Abou-Mazen a déjà essayé de se poser de l’autre côté où il n’est considéré que comme un outil pour détruire la cause palestinienne, c’est pour cela que le président palestinien ne doit pas laisser passer cette dernière chance. Et en même temps, le Hamas doit assimiler l’ampleur de la crise et faire des pas sérieux pour approcher d’une solution. Tous les Palestiniens doivent cesser leurs efforts dans un conflit pour le pouvoir. Cela ne convient pas à des révolutionnaires qui font face à une occupation coloniale.

Le second défi réside dans le soutien arabe de ce dialogue. En effet, l’absence d’un rôle arabe causera une polarisation sur la scène palestinienne : Abou-Mazen avec Israël et le Hamas avec l’Iran. C’est ainsi que la cause palestinienne peut se transformer en conflit irano-israélien par des mains palestiniennes. Ce scénario peut être le pire pour les Palestiniens, surtout si la Syrie décide de rester relativement loin du Hamas et de la ligne de résistance, selon sa propre vision de ses intérêts. Il est certain que le recul arabe à cause des pressions israéliennes et américaines a tout fait perdre aux Arabes.

Or, il est temps que le monde arabe s’oppose avec force au projet sioniste et soutienne le dialogue national et la résistance. C’est l’unique moyen de faire face à ce projet, sinon la perte de toute la Palestine peut être prévue pour l’année 2020, comme l’annonce Israël.

Quant au troisième défi, c’est l’influence sioniste sur les Etats-Unis au point que Washington s’oppose au Hamas beaucoup plus qu’Abou-Mazen lui-même. De plus, Abou-Mazen a annoncé que c’était Washington qui déciderait de la détente entre le Hamas et le Fatah. C’est-à-dire que ce sont les Américains qui donneront la permission de l’engagement d’un dialogue national entre les Palestiniens. Chose qui complique encore plus la situation, puisque Washington ne permettra pas aux Arabes de jouer un rôle positif.


Du même auteur :

- "L’avenir de la coalition irano-syrienne" - 8 novembre 2007 - Al-Ahram hebdo.

- "Les paris arabe et israélien de paix en Palestine" - 20 avril 2007 - Al-Ahram Hebdo.

Al Ahram-hebdo- Semaine du 19 au 25 décembre 2007, numéro 693 (Opinion)


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