Ne dites pas : nous ne savions pas (n° 88)
jeudi 20 décembre 2007 - 05h:51
Amos Gvirtz - Kibush
La détention administrative porte atteinte à la liberté de l’homme et au droit fondamental qui est le sien de se défendre des accusations portées contre lui. Elle permet d’arrêter des personnes sans jugement, sur des matières gardées secrètes et pour une période illimitée. Près de 900 détenus palestiniens se trouvent aujourd’hui en détention administrative.
V. A. est journaliste au quotidien « Palestine ». Il est détenu depuis juin 2007, et sa détention est prolongée jusqu’en mai 2008. Pendant cette période de détention, il a été placé en isolement, sans que la chose ne soit notifiée à sa famille ni à son avocat.
Sh. R. avait été condamné à de la prison en mars 2002. Arrivé au bout de sa peine de prison, en octobre 2004, il a été placé en détention administrative et il s’y trouve toujours. Les autorités disent à son propos qu’il dirige une activité terroriste depuis sa cellule. Il ne dispose d’aucun moyen de communication avec l’extérieur.
A. L. Sh. a été arrêté sur base du témoignage d’un collabo psychologiquement instable et selon lequel son frère, revenu du Koweit, lui aurait appris comment fabriquer des bombes. Il a été arrêté en novembre 2004, a subi un mois d’un interrogatoire dur, avant d’être placé en détention administrative. Le frère a, lui aussi, été placé en détention administrative mais a déjà été libéré. Quant à A. L. Sh., il est toujours en prison. A ce jour, onze ordres de détention administrative ont été émis contre lui.
Les autorités refusent à ces trois hommes, comme à la plupart des autres, toute visite familiale.
Mardi 11 décembre 2007, les forces de police ont démoli 15 maisons de Bédouins, dans le Néguev. Dans le village de Tawi’il Abou Jarwal, elles ont démoli quatre tentes et quatre cabanes en tôle. Elles ont en outre détruit sept constructions dans des villages : près d’Alsara, Tel Arad, Abou Taloul Ashav, Bir Alhamam, Al Bat et deux maisons à Al Midbah.
- Amos Gvirtz
Du même auteur :
Ne dites pas : nous ne savions pas (n° 84)
Ne dites pas : nous ne savions pas (n° 75)
Ne dites pas : nous ne savions pas (n° 73)
Prisonniers :
L’un dans un linceul, l’autre sur des béquilles
Un geste en faveur des services pénitentiaires israéliens
Villages bédouins :
En séjour illégal, même chez eux
Vin amer pour les Bédouins d’Israël
Amos Gvirtz - Kibush, le 18 décembre 2007
Traduit de l’hébreu par Michel Ghys